[Critique] SLEEPLESS
Titre original : Sleepless
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Baran bo Odar
Distribution : Jamie Foxx, Michelle Monaghan, Dermot Mulroney, David Harbour, Scoot McNairy, Gabrielle Union, T.I., Octavius J. Johnson…
Genre : Action/Thriller/Remake
Date de sortie : 9 août 2017
Le Pitch :
Deux flics de Las Vegas détournent une grosse quantité de cocaïne, s’attirant ainsi les foudres d’un parrain de la mafia locale, qui décide de kidnapper le fils de l’un d’eux. Alors que la police des polices se met sur le coup, l’étau se referme sur le père de famille prêt à tout pour sauver son enfant…
La Critique de Sleepless :
Sleepless est le remake du thriller français Nuit Blanche, réalisé en 2011 par Frédéric Jardin, avec Tomer Sisley. Sleepless est aussi le film dont Jamie Foxx est le moins satisfait, lui qui ne s’est pas gêné pour critiquer vivement les méthodes du réalisateur Baran do Odar. Nous voilà bien…
Nuit blanche à Las Gagas
Un flic, des ripoux, une flic, d’autres ripoux, de la drogue et la mafia. Oui, Sleepless est à peu près aussi original que vous pouvez vous l’imaginer. À tel point qu’il devient rapidement étrange qu’il soit sorti en salle alors que tant d’œuvres à l’envergure tout autre passent à la trappe tous les ans. Mais les voies de l’usine à rêve sont impénétrables et même si la sortie du film dans les cinémas n’a rien de retentissante, on peut tout de même s’imaginer que le distributeur y croyait un minimum. Surtout étant donné que la bande-annonce a tourné en boucle avant chaque séance ces dernières semaines… Mais non, en fait, il n’y a pas de surprise. Qu’elle soit bonne ou mauvaise. Sleepless est l’archétype du thriller vaguement « action » dans lequel tout se passe exactement comme prévu et où personne ne parvient à se démarquer, ne serait-ce que le temps d’une scène sortant un minium du cadre imposé.
Viva Las Vegas
Rapidement, l’action de Sleepless se confine dans un casino dont nous ne voyons pas grand-chose. Au bout d’une heure, le personnage de Scoot McNairy, le grand méchant de l’histoire, dit qu’il en a plein le dos de poireauter dans ce casino, s’exprimant ainsi pour le spectateur, lui aussi en droit d’un peu se faire chier entre les quatre murs de cet établissement somme toute pas suffisamment excitant pour justifier que tout le film s’y déroule. Jamie Foxx et Michelle Monaghan tentent bien de nous faire croire à cette intrigue très basique mais inutilement compliquée mais au fond, la sauce ne prend jamais vraiment. Les acteurs, que ce soit ces deux-là où encore McNairy, Dermot Mulroney et David « Stranger Things » Harbour, font ainsi le maximum mais leur partition les limite à se remuer un peu dans le vide et à brasser toujours plus de vent. Mais pour autant, Sleepless se laisse gentiment regarder. Il est plutôt court donc le temps passe vite. Il est un peu crétin aussi. Enfin, disons qu’il a ses moments. En se la jouant frénétique, il met surtout en exergue son incapacité à mettre les formes ou à conférer un peu de substance à son scénario. Car au fond il est là le problème. Sur le papier. Rien de bien croustillant à se mettre sous la dent. De bons acteurs, qui sont aussi beaux à regarder, et des plans de Vegas de nuit vus mille fois ailleurs, pour meubler entre deux scènes. Ni bon ni mauvais, Sleepless est en réalité cruellement quelconque.
En Bref…
Fustigé par Jamie Foxx, Sleepless ne propose en effet pas grand-chose de bien stimulant. Les amateurs de thriller ne risquent pas de trouver matière à s’arrêter sur cette gentille série B portée par de brillants acteurs sous exploités. Tout est moyen. Parfaitement moyen et donc parfaitement oubliable. À voir quand on a vu tous les autres films à l’affiche.
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Paramount Pictures France