[CRITIQUE] SMILE

CRITIQUES | 29 septembre 2022 | Aucun commentaire
Smile-poster

Titre original : Smile

Rating: ★★★★☆

Origine : États-Unis

Réalisateur : Parker Finn

Distribution : Sosie Bacon, Kyle Gallner, Caitlin Stasey, Jessie T. Usher, Rob Morgan, Kal Penn…

Genre : Horreur/Épouvante

Durée : 1h56

Date de sortie : 28 septembre 2022

Le Pitch :

Après avoir assisté au suicide de l’une de ses patientes lui ayant affirmé qu’une force démoniaque la pourchassait, une psychiatre commence à avoir des visions cauchemardesques. Persuadée qu’elle a hérité de la malédiction responsable de la mort de sa patiente, elle cherche à s’en défaire par tous les moyens…

La Critique de Smile :

Tout a commencé pour Parker Finn quand son court-métrage Laura Hasn’t Slept a gagné le prix honorifique spécial du jury du festival South by Southwest en mars 2020. Intéressée, la Paramount le contacte et lui propose de l’adapter en format long. Tout d’abord intitulé Something’s Wrong With Rose, le film entre en production et ne tarde pas à s’appeler Smile… Mais sinon, à part ça, qu’est ce que ça vaut ?

Plus on rit et plus on est fou

Le concept de Smile est des plus classiques : une force maléfique contraint des personnes à se suicider avant de contaminer une autre personne qui va à son tour se tuer pour contaminer quelqu’un d’autre… Merci bien, on connaît ça par cœur. Ok ici, le coup de la victime qui sourit de manière très glauque s’avère plutôt efficace. De quoi instaurer un malaise assez rapidement, y compris quand on croit encore qu’on va assister à un énième film d’horreur américain vite torché par un mec qui au fond, cherche juste à surfer sur une mode pour s’imposer comme le carton surprise de l’automne au box-office mondial.

Pourtant, très vite, Smile dévoile ses cartes. Oui son histoire semble cousue de fil blanc et ne réinvente pas le jump scare, mais non, le film n’est pas aussi prévisible que prévu. Le secret résidant au fond dans la manière dont Parker Finn s’y prend pour nous raconter son histoire. Le réalisateur faisant de plus preuve d’un savoir-faire indéniable à la mise en scène, au fil de plans astucieux et autres mouvements de caméra inventifs pour encourager la peur et faire progresser son intrigue dans une direction qu’on croit deviner. Sauf que non, pas totalement.

Smile-Sosie-Bacon

Sourire à pleines dents

Au fur et à mesure que le récit progresse, à un rythme soutenu, Smile organise l’émergence d’une horreur sourde. Une horreur viscérale qui évoque les récents brillants essais d’Ari Aster dans sa propension à ne pas hésiter à proposer des scènes chocs à intervalles réguliers sans jamais sombrer pour autant dans l’excès. Ce qu’il faut comprendre par là, c’est que Parker Finn parvient à donner dans l’horreur graphique, sans cesser de construire, plan après plan, une ambiance pesante qui tient aussi sur l’écriture de son scénario et sur sa direction d’acteurs.

La femme qui rit

Au premier plan, Sosie Bacon, la fille de Kevin Bacon et Kyra Sedgwick, incarne son personnage avec une intensité qui fait beaucoup de bien au film, soulignant sa profondeur inattendue. Une actrice qui, comme son réalisateur/scénariste semble sans cesse travailler pour imposer Smile comme autre chose qu’un sempiternel trip bas-du-front pour ados en manque de frissons. La fin, plutôt hardcore pour un long-métrage proposé par un grand studio et programmé au cinéma, va d’ailleurs totalement dans ce sens.

En Bref…

Bonne surprise, Smile transcende son postulat de départ plutôt ordinaire pour nous proposer une horreur sourde et sans concession. Maîtrisé sur tous les plans, du début à la fin, porté par l’intense Sosie Bacon, ce film sorti de nulle-part réussit là où nombre d’autres tentatives échouent et fait preuve à la fois d’une belle générosité mais aussi d’un jusqu’au-boutisme somme toute rare.

@ Gilles Rolland

smile-Caitlin-Stasey
Crédits photos : Paramount France
Par Gilles Rolland le 29 septembre 2022

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