[Critique] TÉLÉ GAUCHO

CRITIQUES | 8 décembre 2012 | Aucun commentaire

Titre original : Télé Gaucho

Rating: ★★½☆☆
Origine : France
Réalisateur : Michel Leclerc
Distribution : Felix Moati, Eric Elmosnino, Maïwenn, Sara Forestier, Emmanuelle Béart, Yannick Choirat, Zinedine Soualem, Samir Guesmi…
Genre : Comédie
Date de Sortie : 12 décembre 2012

Le Pitch :
Années 1990 : Victor quitte le noyau familial pour se lancer à Paris, où il va rencontrer une bande de futurs amis, avec laquelle il va créer Télé Gaucho, une télé révolutionnaire, anarchiste et provocatrice en comparaison (à cette époque) avec les autres chaînes jugées conformistes. Cela durera cinq ans…

La Critique :
J’ai rarement vu un long-métrage aussi inégal que Télé Gaucho. Il y a un gros manque d’organisation, de fluidité et de cohérence dans cette œuvre bordélique. Avant de rentrer dans les détails, on sent tout de suite qu’il y a de l’expérience vécue dans l’air. Le film s’inspire directement de Télé Bocal, une chaîne créé en 1995, très engagée socialement sur de nombreuses problématiques (comme par exemple la lutte contre le chômage, la défense des sans papiers etc…). Michel Leclerc, le réalisateur du film, a fait partie de cette chaîne (ainsi que sa femme Baya Kasmi). C’est un petit hommage rendu à cette période de sa vie, qui semble avoir beaucoup compté pour lui. Il nous raconte une histoire et c’est certainement pour cela que l’on ressent beaucoup d’authenticité et de sincérité dans son film.

L’acteur principal Félix Moati est très doué, il explose littéralement dans son rôle de jeune premier pas à sa place dans le cadre familial, déboussolé, et se cherchant une identité et une voie. Agréable découverte de cet acteur, encore méconnu du public, mais qui devrait faire parler de lui et qui est pressenti pour être nominé aux Césars 2013 dans la catégorie Meilleur espoir masculin.
Eric Elmosnino est toujours aussi impeccable, mais on a du mal (en tout cas pour ma part) à le dissocier de son rôle de Gainsbourg, comme s’il en avait encore les mimiques.

Le choix du narrateur incarné par le personnage principal, ainsi que la caractéristique du jeune garçon entrant dans l’âge adulte, en faisant diverses expériences m’ont un peu fait penser au personnage principal d’une œuvre de Klapisch (en particulier L’Auberge Espagnole ou encore Les Poupées Russes). Sauf qu’ici, j’ai trouvé ça surfait et un peu faux. Télé Gaucho est aussi fortement agaçant par moments, mais aussi cliché et caricaturé. Le long-métrage va partout et n’importe où à la fois, c’est assez confus.

Il est navrant de voir Maïwenn en faire trop et s’emporter dans ses lignes, mais ceci dit, elle se rattrape plutôt bien par la suite en proposant des variantes appréciables à son jeu. Quant à Sara Forestier, (césarisée l’année dernière pour Le Nom des gens, également réalisé par Michel Leclerc) c’est la même chose, elle est profondément insupportable sur certaines scènes, à commencer par celle de son entrée, vraiment grotesque. Et paradoxalement, elle propose à des moments précis, un jeu tout en finesse, beau et touchant, où elle explose littéralement l’écran. Emmanuelle Béart est vraiment talentueuse, on croit dur comme fer à son personnage, auquel elle parvient à donner une palette de nuances assez large. Comme déjà dis plus haut, Télé Gaucho est très inégal, et c’est donc très difficile d’en faire une critique précise.

Le coup des objets perdus est assez marrant, au point que parfois, il nous fait presque penser à certains gags des jeunes humoristes français en herbe, dont je tairais le nom. Il y a un côté décalé, second degré tout le long du film qui est plaisant. De plus le film est drôle à de nombreuses reprises.

En somme Télé Gaucho est énergique, vif et malgré certains passages lourds, il reste agréable à regarder. C’est une comédie originale, servie par un bon casting général. Il y a aussi des moments forts d’une belle mélancolie. C’est du temps perdu et de la réminiscence d’une période finie dont il est question. C’est une ode à la jeunesse, à l’espoir et à la vie. Philosophie et questionnements se mêlent. Le long-métrage est avant tout une fraîche bulle d’optimisme et au final, quand on ressort, on se sent plus léger et c’est le plus important.

@ Audrey Cartier

Crédit photo : UGC Distribution

Par Audrey Cartier le 8 décembre 2012

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