[CRITIQUE] THANKSGIVING : LE SEMAINE DE L’HORREUR
Titre original : Thanksgiving
Rating: 
Origine : États-Unis
Réalisateur : Eli Roth
Distribution : Patrick Dempsey, Nell Verlaque, Addison Rae, Milo Manheim, Rick Hoffman, Gina Gershon, Karen Cliche…
Genre : Horreur
Durée : 1h46
Date de sortie : 29 novembre 2023
Le Pitch :
Dans la petite ville de Plymouth, Massachusetts, où a été organisé le premier Thanksgiving, un tueur déguisé en pèlerin se met à décimer la population…
Trailer Grindhouse :
La Critique de Thanksgiving : La Semaine de l’horreur :
Retour en 2007. Quentin Tarantino et Robert Rodriguez se lancent dans le projet Grindhouse et réalisent chacun un film d’horreur en respectant les codes des fameuses double-séances des cinémas de quartier d’antan aux États-Unis. Le premier livre Boulevard de la mort et le second Planète Terreur. L’occasion pour eux également de fédérer quelques copains afin de proposer des fausses bandes-annonces. Robert Rodriguez donne le La avec le trailer de Machete, qui, peu de temps après, donne naissance à un vrai film. Dans la foulée, Rob Zombie emballe Werewolf Women of the S.S. et Eli Roth joue la carte du slasher à la Halloween avec Thanksgiving.
Avec les années, la rumeur concernant la mise en route du projet Thanksgiving, par Roth lui-même, à partir de son trailer Grindhouse, a fait du chemin. Aujourd’hui, le film débarque enfin dans les salles, cuit à point pour les célébrations de Thanksgiving.
Cette année, il n’y aura pas de restes
Particulièrement jubilatoire avec sa voix d’outre-tombe, la bande-annonce Grindhouse de Thanksgiving n’avait pas manqué de se faire remarquer. Premier constat : le film s’avère plutôt fidèle à l’esprit du trailer, même si entre temps, Eli Roth a souhaité proposer quelque chose de moins sombre, sans pour autant lésiner sur le gore.
Une bonne nouvelle pour les amateurs de tripaille qui ici, seront comblés. Thanksgiving qui en plus, reprend les scènes clés du faux trailer, avec le meurtre sur le trampoline ou la décapitation d’un type déguisé en dinde pendant le défilé. Là encore c’est une bonne chose.
Souviens-toi de ton premier Scream
Le problème, c’est que Thanksgiving calque sa dynamique sur celle de Scream et finit, surtout vers la fin, par rappeler tous les slashers/Cluedo horrifiques, sortis dans la foulée du premier volet réalisé par Wes Craven. Ici comme dans Scream et ses suites, Urban Legend ou encore Souviens-toi l’été dernier, un tueur masqué s’en prend à des jeunes et moins jeunes et la question principale est de deviner de qui il s’agit.
Rien de très original en somme et c’est dommage car au fond, si Eli Roth avait plutôt opté pour un tueur à la Jason de Vendredi 13 ou à la Michael Myers d’Halloween, son film aurait pu gagner en noirceur et surtout s’avérer moins prévisible. La menace d’un être indestructible, comme le sont Jason, Myers ou encore Freddy Krueger étant de plus bien plus inquiétante que celle d’un type lambda déguisé en pèlerin, qu’il est possible d’arrêter plutôt facilement quand on a trouvé sa véritable identité.
Festin gore
Bien heureusement, si le côté whodunit/Cluedo de Thanksgiving lui interdit de se montrer très percutant et audacieux, Eli Roth a su se montrer généreux. Dès le début, le second degré est présent à travers une introduction finalement assez débile mais plutôt raccord avec les intentions initiales. Roth qui glisse quelques piques bien senties sur la société de consommation (à travers la folie du Black Friday) et les réseaux sociaux, entre deux exécutions graphiques bien brutales, histoire de faire honneur à un cahier des charges généreux. De quoi placer le film bien au-dessus des récentes tentatives du genre et surtout des derniers Scream en date.
En Bref…
Plutôt prévisible, Thanksgiving, cet ersatz pas si inspiré de Scream, gagne ses gallons grâce à son second degré, à sa critique de la société moderne et surtout grâce à ses nombreuses scènes gore qui confèrent à l’ensemble un côté très divertissant pour tous les amateurs du genre. Rajoutez à cela un tueur charismatique et quelques bonnes idées et vous obtenez, malgré le côté très convenu, l’un des meilleurs slashers de ces dernières années.
@ Gilles Rolland
