[Critique] THE BABY

CRITIQUES | 7 mai 2014 | Aucun commentaire
The-Baby-Affiche-France

Titre original : Devil’s Due

Rating: ★½☆☆☆
Origine : États-Unis
Réalisateurs : Matt Bettinelli-Olpin, Tyler Gillett
Distribution : Allison Miller, Zach Gilford, Sam Anderson, Vanessa Ray, Bill Martin Williams, Geraldine Singer, Madison Wolfe…
Genre : Horreur/Épouvante
Date de sortie : 7 mai 2014

Le Pitch :
Ils sont heureux, s’aiment, et viennent de se marier. En lune de miel en République Dominicaine, Samantha et Zach se laissent entraîner par un chauffeur de taxi dans une sorte de bodéga, où ils boivent jusqu’à plus soif. Quelques jours plus tard, de retour aux États-Unis, Samantha s’aperçoit qu’elle est enceinte. Zach décide alors de filmer son épouse au jour le jour, afin d’immortaliser cette grossesse si soudaine. L’occasion d’enregistrer les changements qui s’opèrent petit à petit chez Samantha. Des changements dans un premier temps curieux, qui deviennent par la suite franchement effrayants…

La Critique :
C’est à un collectif appelé Radio Silence que l’on doit The Baby. Un collectif formé par Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett, les deux réalisateurs du film, et par Chad Villella et Justin Martinez les deux producteurs. Des types qui avaient déjà bossé sur le found footage à sketches V/H/S (ils ont réalisé le dernier segment, qui voit des jeunes pénétrer dans une sorte de maison hantée) et qui, inexplicablement, jouissent d’une certaine réputation. Inexplicablement, car leur premier film, The Baby, est loin de convaincre pleinement. Les influences sont diverses. Bettinelli-Olpin et Gillett citent même Spielberg, en prenant soin de souligner les différences entre leur produit et Rosemary’s Baby, le chef-d’œuvre de Roman Polanski. Alors oui en effet, il y a un fossé entre Rosemary’s Baby et The Baby : le premier est très bon et le second pas vraiment. Après, on sent clairement une volonté de surfer sur la même vague, avec cette grossesse difficile placée sous le signe d’une possession démoniaque mystérieuse, caractérisée par une sorte de secte contrôlant dans l’ombre la venue au monde d’un enfant qui fera basculer l’humanité dans le chaos. Rien de nouveau en somme.

On peut néanmoins reconnaître à The Baby quelques petites qualités, à commencer par la justification du procédé found footage. Ici, nous avons donc un futur père qui décide d’immortaliser sur bandes la grossesse de sa femme. Rien d’anormal ici. Le fait que le type ne lâche plus sa caméra quand les choses tournent salement au vinaigre, étant par contre beaucoup moins logique et tragiquement inhérent à ce genre de film. Quoi qu’il se passe, la caméra tourne toujours, et ceux qui filment préfèrent s’encombrer d’une caméra pour tenter de gérer la situation d’une main. On a souvent souligné ce problème car pour le moment, très rares sont les found footages à avoir réussi à justifier leur procédé de la première à la dernière minute. The Baby ne fait pas exception.
Au rayon des bons points, il convient également de saluer la performance de la jolie Allison Miller, dans la peau de celle qui voit pousser dans son ventre une créature hostile. Entre la Sissy Spacek du Carrie de De Palma et la Mia Farrow du Rosemary’s Baby de Polanski, la jeune actrice s’en sort bien avec le peu qu’on lui donne, et traduit avec conviction les tourments qui accompagnent ces neuf mois cauchemardesques.

Pas franchement palpitant, le film nous propose donc de suivre caméra au poing la vie d’un charmant couple, campé par deux comédiens crédibles. Le rythme se calque sur tous les Paranormal Activity et cie, en égrainant les phénomènes paranormaux, jusqu’au final, voulu comme apocalyptique. Peut-être légèrement plus lisible que la moyenne des found footages, The Baby n’en reste pas moins assez brouillon dans sa mise en scène et ne se démarque véritablement jamais de la concurrence.
Oui il y a pire. The Baby est gentiment ennuyeux, mais il ne tombe pas pour autant dans les tréfonds d’une nullité atteinte pas grand nombre de ses congénères. Le trouillomètre ne monte pas bien haut c’est sûr, mais on peut trouver un certain intérêt à quelques scènes. Notamment quand les deux réalisateurs décident de pimenter la chose en exagérant outre mesure, pour livrer des séquences certes à la ramasse, mais parfois un petit peu spectaculaires. Tout ceci en étant indulgent, cela va de soi…

@ Gilles Rolland

The-Baby-Allison-MillerCrédits photo : 20th Century Fox France

 

Par Gilles Rolland le 7 mai 2014

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