[Critique] THE BAD BATCH
Titre original : The Bad Batch
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisatrice : Ana Lily Amirpour
Distribution : Suki Waterhouse, Jason Momoa, Keanu Reeves, Jim Carrey, Diego Luna, Yolonda Ross, Giovanni Ribisi…
Genre : Drame
Date de sortie : 22 septembre 2017 (Netflix)
Le Pitch :
Dans un futur proche, au milieu d’un désert aride peuplé de personnes n’ayant su s’adapter à la société, une jeune femme tombe entre les griffes d’une bande de cannibales. Mutilée, elle parvient à s’échapper et gagne un bastion dirigé par un homme charismatique…
La Critique de The Bad Batch :
Des cannibales, un désert aride à la Mad Max, un Jim Carrey complètement cramé, Keanu Reeves en gourou, Jason Momoa torse-poil, Suki Waterhouse en mini-short et la réalisatrice du remarqué A Girl Walks Home Alone At Night… On est d’accord, sur le papier, The Bad Batch partait bien. Sur le papier…
Mange-moi si tu peux
Au début, tout va bien. The Bad Batch évoque en effet Mad Max et une poignée d’autres classiques du genre, mais cherche aussi sa propre singularité. Quand les cannibales déboulent, quelques minutes après le début du film, c’est chose faite ! Assez radical mais aussi énigmatique, The Bad Batch a immédiatement pour lui une tonalité atypique. Il y a assez peu de dialogues, la réalisatrice n’est visiblement pas là pour rigoler et on sent que tout peut arriver à n’importe quel moment. D’une beauté solaire (elle était facile celle-là), Suki Waterhouse incarne les velléités du long-métrage et, in fine, celles d’Ana Lily Amirpour, et campe une héroïne elle aussi assez opaque. Opaques, tous les personnages le sont d’ailleurs un peu. Une galerie de gueules qui malheureusement, est simplement là pour être là. On ne fait pas forcément référence à Jason Momoa et Suki Waterhouse, dont les partitions ont au moins le mérite de se montrer un tant soi peu consistantes. Non, c’est plutôt de Jim Carrey et de Keanu Reeves dont il s’agit. Surtout de Jim Carrey à vrai dire. Parce que c’est bien joli de prendre une icône comme lui et de lui offrir un rôle à total contre-emploi en prenant bien soin de le grimer pour qu’on le reconnaisse pas forcément au premier abord, mais au final, qu’est ce qu’il apporte au film ? Pas grand-chose… Pour Keanu Reeves, son rôle tient une place un poil plus importante mais pas de quoi se lever la nuit.
Deux preuves qu’étrangement, The Bad Batch est surtout dans la représentation. Visuellement réussi, superbement éclairé, doté d’une photographie aux petits oignons, le film souffre par contre d’un scénario qui insinue beaucoup mais qui raconte très peu. Il ne se passe pas des masses de trucs sous ce soleil harassant, si ce n’est cette love story un peu contre-nature de toute façon assez mal fagotée, et ces scènes qui n’en finissent plus d’illustrer la tendance de la réalisatrice à faire du sur-place.
Sous le soleil exactement
Premièrement fascinant puis intriguant, The Bad Batch devient un peu ennuyeux. Il s’étire en longueur et se regarde beaucoup le nombril, sans tenir les promesses de son pitch ou de son introduction plutôt hardcore. Non pas qu’il aurait absolument fallu que le long-métrage verse dans l’ultra-violence outrancière, mais disons qu’il aurait été préférable qu’il prenne quelques risques. Qu’il ne se complaise pas dans cette ambiance mélancolique non seulement plombante mais aussi anti-passionnante au possible. Alors oui, la forme est là, mais au niveau du fond, c’est loin d’être ça…
En Bref…
Visuellement abouti mais assez vain, The Bad Batch ne raconte pas grand-chose, prend trop ses aises et finit par tourner en rond, ne tenant jamais vraiment les promesses de son pitch et de sa bande-annonce. Reste donc les acteurs, qui confèrent un peu de prestige à l’ensemble, et deux ou trois scènes graphiquement réussies, mais c’est malheureusement guère tout. Plus anecdotique et prétentieux que véritablement mauvais cela dit…
@ Gilles Rolland
[…] comédiens comme ceux-là et un pitch pareil, il y avait moyen de faire un bon film. Mais non, car The Bad Batch se regarde surtout le nombril au point de ne même pas s’apercevoir qu’il tombe dans […]