[Critique] THE JANE DOE IDENTITY

CRITIQUES | 31 mai 2017 | Aucun commentaire
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Titre original : The Autopsy of Jane Doe

Rating: ★★★½☆
Origine : Grande-Bretagne/États-Unis
Réalisateur : André Øvredal
Distribution : Emile Hirsch, Brian Cox, Ophelia Lovibond, Olwen Catherine Kelly, Michael McElhatton, Parker Sawyers…
Genre : Épouvante/Horreur
Date de sortie : 31 mai 2017

Le Pitch :
Deux médecins-légistes, un père et son fils, sont réquisitionnés par la police pour examiner le corps immaculé d’une mystérieuse jeune femme retrouvée dans le sous-sol d’une maison. Pensant qu’il ne s’agit que d’une simple formalité, ils vont vite s’apercevoir, alors que les phénomènes étranges se multiplient, que ce cadavre n’a rien d’ordinaire…

La Critique de The Jane Doe Identity :

Réalisateur/scénariste norvégien remarqué grâce à The Troll Hunter, un found footage certes imparfait mais terriblement efficace et sympathique, loin des putassiers Paranormal Activity, André Øvredal dût néanmoins attendre 6 ans avant de pouvoir s’atteler à un nouveau projet. Projet qui l’amena à quitter sa terre natale pour diriger Emile Hirsch et Brian Cox au fil d’une étrange histoire centrée autour de l’autopsie d’une jeune femme non-identifiée…

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Les veilleurs de nuit

Inspiré par le Seven de David Fincher, André Øvredal s’est attelé au tournage de The Jane Doe Identity avec tout le sérieux que demandait le sujet. Car il ne s’agissait pas de faire un énième film d’épouvante en suivant les canons modernes, essentiellement basés sur des jump scares opportunistes et autres ressorts usés jusqu’à la corde. En cela, le metteur en scène a au moins réussi quelque chose de très appréciable. Son film, si il ne parvient pas à franchir la ligne d’arrivée avec la même flamboyance dont il fait preuve durant sa première moitié, témoigne au moins d’une réelle envie d’aller au-delà des clichés les plus voyants pour prendre suffisamment de risques pour emporter la mise.
L’ambiance tout d’abord, très bien construite, confère à ce huis-clos souvent oppressant, une personnalité propre. On pense au Veilleur de Nuit, d’Ole Bornedal (ou à son remake, aussi réalisé par Bornedal) en appréciant la montée en puissance d’une tension qui trouve une bonne partie de sa force dans cette pièce presque coupée du monde extérieur, où toute l’attention est focalisée sur un cadavre qui pose de multiples questions. Surtout qu’en l’occurrence, Brian Cox et Emile Hitsch, les deux acteurs qui portent le film quasiment à eux seuls, n’en font pas des caisses et s’appliquent à se faire les garants d’une inquiétude communicative. Au fur et à mesure que leurs personnages découvrent les indices d’une présence démoniaque, le film resserre son étreinte, tout en encourageant une question et quelques inquiétudes : où le réalisateur veut-il nous amener ?

Six Feet Under

Car si The Jane Doe Identity se refuse la plupart du temps aux facilités et se concentre sur le développement de son histoire, avec un soucis du détail aussi bien visible dans les effets, mesurés, et dans la direction d’acteurs, il lâche quand même la bride à quelques reprises et laisse craindre un dérapage imminent. Et en effet, c’est ce qui finit par arriver, quand se profile le dénouement, dont nous ne dévoilerons rien ici bien entendu. On se doute que le long-métrage repose sur un twist. Twist qui devra être salement costaud pour être à la hauteur de la longue et efficace exposition, qui fait planer le doute et suscite presque autant de craintes que d’espérances quant à la résolution du récit. Twist qui est malheureusement assez décevant.
André Øvredal arrive certes à limiter les dégâts lors du dernier quart, mais force est de reconnaître que toute l’originalité du projet se fait la malle d’un coup d’un seul, au profit de grosses ficelles, qui ont fait leur preuve, mais dont l’utilisation ici va de pair avec une baisse de la tension. Le métrage se range du côté d’une normalité et ne fait pas preuve de la même audace. En revanche, il faut souligner son caractère assez « jusqu’au-boutiste ». Ce n’est déjà pas si mal et quoi qu’il en soit, The Jane Doe Identity arrive, malgré son incapacité à aller jusqu’au bout de son redoutable concept, à offrir plus de frissons et de scènes « fortes » que la plupart des films d’horreur qui atterrissent chaque année dans les salles.

En Bref…
Mystérieux, inquiétant, parfois malsain et flippant dans sa première moitié, The Jane Doe Identity a recours par la suite à des artifices narratifs plutôt décevants, qui l’empêchent de marquer véritablement les esprits. Néanmoins, le soin apporté à la réalisation, inspirée, l’atmosphère pesante, les acteurs irréprochables et l’émotion qui se dégage, suffisent à le placer au dessus du tout-venant d’un genre qui peine le plus souvent à se renouveler. Pas le must espéré mais un très bon trip parfois très tendu, parfait pour s’offrir quelques sueurs froides.

@ Gilles Rolland

The-Jane-Doe-Identity-Cox-Hirsch  Crédits photos : The Wild Bunch Distribution

Par Gilles Rolland le 31 mai 2017

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