[Critique] THE MIRROR
Titre original : Oculus
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Mike Flanagan
Distribution : Karen Gillan, Brenton Thwaites, Katee Sackhoff, Rory Cochrane, James Lafferty, Miguel Sandoval…
Genre : Épouvante/Horreur/Adaptation
Date de sortie : 15 avril 2015 (DTV)
Le Pitch :
Tim retrouve enfin la liberté après avoir passé 10 ans en institut psychiatrique. Encore marqué par le massacre dont il fut le rescapé, avec Kaylie, sa grande sœur, le jeune homme cherche pourtant à aller de l’avant. Kaylie quant à elle, s’empresse de lui confier ses projets, à savoir détruire le miroir ancien qu’elle juge responsable de la tragédie qui a changé leur vie à jamais. Un objet qu’elle pense possédé par une puissante force maléfique…
La Critique :
Ce n’est pas la première fois qu’on nous fait le coup du miroir possédé capable de provoquer des massacres en tous genres. En 2008 par exemple, Mirrors, d’Alexandre Aja, lui-même remake du film de Sung-ho Kim, abordait la question, en confrontant Keifer Sutherland à une galerie des glaces diabolique. Dans The Mirror, dont le titre original était quand même plus sympa (Oculus), c’est plus ou moins la même salade, sauf qu’ici, il n’y a qu’un seul miroir et que l’action ne se situe qu’entre les murs d’une seule baraque. Le réalisateur, Mike Flanagan va alors chercher l’originalité en effectuant de réguliers allers-retours dans le temps afin d’illustrer à la fois le massacre de la famille et la tentative de destruction du dit-miroir par les enfants survivants.
Un procédé astucieux et relativement bien orchestré. Tout spécialement à la fin, lorsque le passé et le présent se télescopent pour brouiller les pistes, au risque de tomber dans une petite surenchère, néanmoins non dommageable à l’efficacité de l’ensemble, qui a au moins le mérite d’aller jusqu’au bout de son propos.
Pas spécialement révolutionnaire, The Mirror s’évertue par contre à ne pas tomber dans une tiédeur souvent caractéristique des productions horrifiques modernes. Piloté dans l’ombre par les producteurs de Paranormal Activity et d’Insidious, le film est précisément beaucoup mieux que le premier, mais quand même moins que le second, notamment à cause de sa condition de série B, totalement assumée cependant. C’est alors que l’on nous vend ce nouveau trip comme la nouvelle référence d’un genre qui en compte finalement assez peu. Mike Flanagan de son côté se contente de faire son job et de se montrer compétent quand il s’agit d’illustrer les effets que peut avoir le fameux miroir sur ceux qui s’y frottent de très près.
Pas de fantômes ou de monstres dans The Mirror, mais des forces invisibles qui possèdent les êtres humains pour les forcer à commettre l’irréparable. Alors qu’au début, il est tout à fait légitime de se dire que rien ne va venir troubler une routine que l’amateur forcené de ce style de cinéma connaît par cœur (et apprécie parfois), la surprise vient de certaines images assez hardcore et d’un discours plutôt radical. C’est d’ailleurs quand il n’hésite pas à aller à l’encontre d’une bien-séance trop souvent présente dans le genre, que le long-métrage arrive le plus à s’extraire de la masse. Quand la mère de famille se transforme en espèce d’ersatz de la Megan de L’Exorciste, attachée au lit par un mari de plus en plus timbré. En résultent des séquences assez chocs qui contribuent à venir nourrir une ambiance de plus en plus malsaine, qui a peut-être d’ailleurs décidé le distributeur à ne pas sortir le film en salle.
Classique mais néanmoins jusqu’au-boutiste, The Mirror ne va pas bouleverser le cinéma d’épouvante, mais il fait ce qu’il a à faire. Les acteurs aussi font le job, dont Katee Sackhoff, une transfuge de la série Battlestar Galactica, dans une composition plutôt surprenante si on prend en compte ses précédents rôles.
Bien rythmé, le film souffre par contre d’une écriture un peu approximative, notamment quand il s’agit d’illustrer la progression de la possession dans la partie située dans le passé, articulée autour de l’origine du mal qui hante la famille. Construit sur des références affichées, la plupart du temps bien digérées, The Mirror a fait le bonheur des spectateurs du Festival de Toronto, où il fut présenté. Il devrait en être de même des spectateurs français amateurs de ces petits films d’horreur sans prétention, parfaits pour un samedi soir bières-pizzas entre amis.
@ Gilles Rolland
Crédits photos : TF1 Vidéo