[Critique] THE TOMORROW WAR
Titre original : The Tomorrow War
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Chris McKay
Distribution : Chris Pratt, Yvonne Strahovski, J.K. Simmons, Betty Gilpin, Keith Powers, Sam Richardson, Mary Lynn Rajskub, Edwin Lodge…
Genre : Science-Fiction/Action
Durée : 2h20
Date de sortie : 2 juillet 20201 (Prime Video)
Le Pitch :
2022. Dan Forrester, un ancien soldat des Forces Spéciales devenu professeur de biologie, regarde un match de foot avec sa fille. Soudainement, une escouade de soldats débarque du futur, directement sur le terrain. Leur message est clair : dans 30 ans, une espèce particulièrement agressive d’extraterrestres va presque anéantir l’humanité. Les voyageurs du futur initient alors une campagne de recrutement afin d’envoyer un maximum de personnes dans le temps pour combattre les Aliens. Dan Forrester ne tarde pas à être appelé sur le front…
La Critique de The Tomorrow War :
On retrouve aux commandes de The Tomorrow War un certain Chris McKay, qui réalise ici son premier film en prises de vues réelles après avoir orchestré les aventures solo du Batman de Lego il y a quelques années. Au premier plan, Chris Pratt devient le sauveur providentiel d’une humanité en péril car menacée par des aliens super belliqueux. Le tout au sein d’une histoire entre présent et futur… Dès le début, The Tomorrow War fait un peu peur. Pas forcément pour les bonnes raisons. L’introduction ne fait d’ailleurs rien pour nous rassurer : un match de foot est soudainement interrompu par l’arrivée de soldats du futur, un père de famille en manque de repères décide de saisir l’opportunité pour prouver sa valeur et on sent bien que le scénario de Zach Dean ne va pas trop s’embarrasser d’une quelconque logique. Bienvenue dans la guerre de demain !
Retour vers le futur des Starship Troopers
La première partie de The Tomorrow War n’est donc pas des plus engageantes. La faute en particulier au héros campé par Chris Pratt. L’acteur semble en permanence se retenir de rigoler, y compris dans les scènes les plus « graves », il bombe le torse pour nous rappeler qu’il n’est plus le rigolo un peu adipeux de Parks & Recreation et plisse les yeux quand le danger guette afin de confèrer à sa prestation une gravité à laquelle on peine à croire.
Paradoxalement plus sérieux que ses rôles dans Jurassic World et Les Gardiens de la Galaxie, qui comportaient tous les deux une importante composante comique, son personnage dans The Tomorrow War n’est pas là pour enfiler des perles. Malgré tout, en permanent décalage, Pratt ne convient jamais totalement. Heureusement, presque miraculeusement, cela n’empêche pas le film d’enfin décoller et prouver sa valeur quand les extraterrestres passent à l’action…
Demain est un autre film
Une fois dans le futur, The Tomorrow War montre donc les dents. Dès qu’ils arrivent en 2050, les soldats du présent se frottent à des monstres visuellement très réussis, particulièrement furieux et, il faut le reconnaître, plutôt flippants. Bénéficiant de la mise en scène certes riche en tics divers et variés (les sacro-saint ralentis) mais efficace et lisible de Chris McKay, le long-métrage nous régale alors en scènes d’action suffisamment exaltantes pour maintenir l’intérêt au beau fixe. Les clichés continuent à défiler mais au fond ce n’est pas très grave. À partir du moment où on parvient à accepter les incohérences d’un scénario de prime abord au mieux trop alambiqué au pire complètement débile, on apprend à apprécier ce qu’on nous sert. La bonne nouvelle, c’est que plus il avance et plus le film devient bon. Surtout quand s’amorce la seconde partie, soit la plus intéressante, où même l’écriture devient un petit plus fine (pas trop non plus, on reste sur quelque chose de très bourrin).
L’intelligence du scénario, souvent crétin mais franc du collier, est d’inclure des thématiques actuelles relatives aux réchauffement climatique notamment, pour négocier le virage qui précède la dernière ligne droite.
À fond les ballons, pied au plancher, The Tomorrow War n’hésite pas à prendre un maximum de raccourcis pour arriver à ses fins, l’émotion qu’il dispense n’est jamais totalement tangible (rapport au Chris Pratt constipé) mais le spectacle est au rendez-vous. Certaines séquences ont même vraiment de la gueule. On pense notamment à l’assaut de la base humaine par des milliers d’aliens ou encore à l’affrontement final, qui se paye en plus le luxe de nous surprendre un tout petit peu. Vraiment pas beaucoup hein mais quand même… Avec ses personnages qui rentrent dans des cases bien précises, son déroulé en deux parties, son petit ventre mou, ses aliens sauvages, ses superbes effets-spéciaux et son message écolo plutôt bien vu, The Tomorrow War apparaît alors comme un blockbuster un peu bancal mais résolument réjouissant. Le genre qui se regarde comme d’un rien.
En Bref…
S’il évoque Starship Troopers, The Tomorrow War reste bien moins pertinent, cohérent et puissant. Cela dit, ce film de science-fiction visuellement très réussi et souvent un peu crétin, s’avère très réjouissant. Notamment grâce à ses bestioles qui font partie des plus convaincantes et menaçantes vues dans une production du genre ces dernières années.
@ Gilles Rolland