[Critique] UNCHARTED
Titre original : Uncharted
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Ruben Fleischer
Distribution : Tom Holland, Mark Wahlberg, Antonio Banderas, Sophia Taylor Ali, Tati Gabrielle, Rudy Pankow, Steven Waddington…
Genre : Aventure/Adaptation
Durée : 1h56
Date de sortie : 16 février 2022
Le Pitch :
Depuis toujours, Nathan Drake s’intéresse au trésor perdu de l’explorateur Magellan. Quand Victor Sullivan, un type vaguement riche et mystérieux, lui propose de partir à l’aventure, le jeune homme n’hésite pas…
La Critique d’Uncharted :
On le sait, en général, les adaptations de jeux-vidéos, ça craint un max. Pourtant, du côté d’Hollywood, les costards-cravates n’arrêtent pas de nous en balancer. Alors oui, parfois, il y a des surprises, comme avec Sonic qui finalement, n’était pas si calamiteux que prévu. Surtout si on a moins de 10 ans. Uncharted, qui pour rappel, est adapté de l’une des sagas vidéoludiques les plus retentissantes de ces 20 dernières années, fait-il lui aussi partie de ces bonnes surprises ?
Les aventures du jeune Nathan Drake
Plutôt que de prendre un mec de 45 balais pour jouer Nathan Drake, comme dans le jeu, ni plus ni moins, les producteurs d’Uncharted ont jugé bon d’enlever 20 ans au personnage et de le faire jouer par Tom Holland. Un acteur bankable Tom Holland. Après tout, en ce moment, Spider-Man, c’est lui. Mais comme il peut aussi être bon de parler un peu aux adultes plus murs, les mecs sont allés chercher Mark Wahlberg. Et Antonio Banderas aussi, car la moitié du film se déroule en Espagne. Bref, une belle équipe. Le film lui, dirigé par le réalisateur de Bienvenue à Zombieland (cool) mais aussi de Venom (moins cool), emprunte un chemin on ne peut plus balisé, sans surprise, du début à la fin, en calquant sa progression et sa dynamique sur les films Indiana Jones. Sans la classe, la flamboyance, l’audace, l’originalité et à peu près tout le reste bien sûr.
Privé de manette
Car le vrai problème d’Uncharted est là : un film adapté d’un jeu déjà fortement influencé par le cinéma. Du coup, très vite, le serpent se mord la queue. Mais on l’aime bien le petit Nathan Drake. Il fait des cocktails comme Tom Cruise à la grande époque, quand Kokomo des Beach Boys passait en boucle à la radio, il est beau, il a la classe et il sait faire des tractions. Un mec bien comme il faut au cœur d’une aventure bien comme il faut, sans trop de sang (à un moment donné, un mec se fait égorger mais le sang ne coule pas. Balèze). Lisse de chez lisse, Uncharted applique donc le parfait cahier des charges du blockbuster 2022, sans prendre le moindre risque.
A dangerous game
Il y a aussi ce détail plutôt gênant : quoi qu’il puisse arriver à Nathan Drake, qu’il se fasse éjecter d’un avion ou qu’il se retrouve sur un bateau soulevé au-dessus de la baie de Phuket, face à des méchants armés jusqu’aux dents ou dans des catacombes super flippantes, le mec reste stoïque. Il mâche son chewing-gum, fait des vannes mais ne ressent pas le danger. Du coup, nous, on finit par se foutre un peu de ce qui peut lui arriver. Forcément il va survivre. Les gars veulent faire des suites ! Pour l’empathie et le suspense, on repassera.
Showtime
Heureusement, Uncharted assure tout de même le spectacle. Assez curieusement d’ailleurs compte tenu qu’au final, le film ne comprend que deux vraies grosses séquences d’action. Mais entre les deux, et bien on ne s’ennuie pas pour autant. C’est le petit miracle d’Uncharted. Sans décoller la rétine ou provoquer une hausse soudaine du rythme cardiaque, il parvient tout de même à divertir. Pas spécialement bien écrite, réalisée de manière tout à fait correcte et plongée dans de beaux paysages, cette adaptation évite le crash de justesse et sait maintenir le rythme.
Pour autant attention, le fait que certains personnages ne servent à rien (coucou Mark Wahlberg) et qu’il ait plus de cinéma dans l’unique introduction d’Indiana Jones et le Temple maudit quand dans 1h56 d’Uncharted, plombe un peu l’affaire. La suite saura peut-être proposer quelque chose d’un peu plus épicé. Ou pas.
En Bref…
Ultra calibré, de A à Z, bien propre et souvent fadasse, mais correctement emballé et plutôt généreux, Uncharted profite également du charisme d’un Tom Holland aussi à l’aise dans les habits de Nathan Drake que dans ceux de Peter Paker.
@ Gilles Rolland