[CRITIQUE] UNE VIE
Titre original : One Life
Rating:
Origine : Royaume-Uni
Réalisateur : James Hawes
Distribution : Anthony Hopkins, Johnny Flynn, Helena Bonham Carter, Jonathan Pryce, Lena Olin, Romola Garai…
Genre : Drame/Adaptation
Durée : 1h50
Date de sortie : 21 février 2024
Le Pitch :
En 1938, le banquier britannique Nicholas Winton, 29 ans, découvre lors d’un voyage en Tchécoslovaquie des centaines de familles ayant fuit le nazisme en Autriche et en Allemagne. Dévasté par la détresse de ces victimes du régime d’Hitler, Winton décide de tout faire pour organiser la fuite de centaines d’enfants vers l’Angleterre, avant l’annexion inévitable de Prague par les nazis. Histoire vraie…
La Critique de Une Vie :
« Sauve une vie et tu sauveras le monde ». Nicholas Winton lui, en a sauvé 669. 669 enfants ayant fuit avec leur famille face à la montée en puissance du nazisme à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, que le banquier britannique a pu protéger en mettant au point avec ses associés un système aussi ingénieux que courageux, au cœur d’une Europe prête à sombrer dans l’un des conflits les plus meurtriers de l’histoire.
Porté par la prestation déchirante et ô combien juste d’Anthony Hopkins, Une Vie joue sur plusieurs tableau en alternant passages au présent, quand Winton cherche à confier les archives de son incroyable sauvetage à quelqu’un en mesure de lui donner la résonance qu’il mérite, et le passé. Dans ces parties où Johnny Flynn incarne un jeune Winton alors en pleine course pour sauver le plus d’enfants possible, conscient que ces derniers risquent grandement d’être victimes de la folie d’Hitler quand celui-ci aura envahi la Tchécoslovaquie. Si ce procédé narratif n’a rien de révolutionnaire, il s’avère ici très pertinent.
À l’ancienne, sans avoir recours au rajeunissement numérique d’Hopkins mais en faisant appel à un acteur plus jeune, le réalisateur James Hawes raconte avec une sincérité bienvenue et une sobriété très à propos cette déchirante histoire, qui a par ailleurs encouragé la presse à surnommer Nicholas Winton le Schindler britannique. Un homme bon et pugnace au cœur d’un récit par lequel on se laisse porter sans difficulté grâce à une mise en scène certes classique mais encore une fois très juste car dénuée d’artifices qui auraient pu détourner notre attention et diluer la force du propos.
La liste de Winton
Si dans un premier temps, Une Vie a quelque peu du mal à démarrer, il finit néanmoins par trouver ses marques et peut pleinement laisser s’exprimer et grandir une émotion à laquelle il est difficile de résister. Caractérisé par sa grande sensibilité, ce film n’est peut-être pas un grand objet de cinéma mais reste prodigieux dans sa façon de narrer son récit, sans trop en faire, en rendant justice aux personnages, à leurs luttes et leurs courages, qu’il s’agisse de Nicholas Winton, de ses associés ou des enfants.
Merveilleux hommage aux victimes du nazisme, mesuré et nuancé, Une Vie se montre particulièrement impressionnant lors de son dernier quart, quand Winton participe à la fameuse émission de la BBC où il put rencontrer certains des enfants qu’il a sauvé. Une scène incroyablement émouvante qui illustre la force de ce film indispensable.
En Bref…
Merveilleusement incarné par Anthony Hopkins, Nicholas Winton, l’un des héros méconnus de la Seconde Guerre mondiale, se retrouve ici au centre d’un film extrêmement émouvant, certes classique sur la forme mais ô combien puissant sur le fond.
@ Gilles Rolland