[Critique] VERY BAD TRIP 3

CRITIQUES | 29 mai 2013 | Aucun commentaire

Titre original : The Hangover Part III

Rating: ★½☆☆☆
Origine : États-Unis
Réalisateur : Todd Phillips
Distribution : Zach Galifianakis, Bradley Cooper, Ed Helms, Justin Bartha, Ken Jeong, Mike Epps, Heather Graham, Jamie Chung, John Goodman, Melissa McCarthy…
Genre : Comédie/Suite/Saga
Date de sortie : 29 mai 2013

Le Pitch :
Deux ans ont passé depuis le fameux périple thaïlandais. Tandis que Phil, Stu et Doug mènent des existences tranquilles, Alan doit faire face au décès de son père. Plus borderline et ingérable que jamais, ce dernier est sommé par son entourage de se faire soigner. Pour cela, Phil, Stu et Doug décident de le conduire dans un centre spécialisé. Mais en chemin, les choses dérapent et le destin de la meute croise à nouveau celui de Chow, fraîchement évadé de la prison thaïlandaise dans laquelle il croupissait. Pourchassé par un redoutable gangster, Chow va attirer la meute dans une série de problèmes et les mener où tout à commencer : Las Vegas…

La Critique :
Fini la gueule de bois (rappelons que le titre original, The Hangover, signifie justement gueule de bois). Après avoir photocopié le script du premier volet, en prenant juste soin de changer la localisation, à l’occasion d’un deuxième épisode en tout point soporifique et poussif, ce numéro 3 tente la nouveauté. Les protagonistes, désormais bien connus, ne picolent plus. Ils ne font d’ailleurs plus du tout la fête. Le but du film étant de sauver à nouveau Doug (le marié du premier), tout en essayant de remettre Alan, le brave siphonné, sur le droit chemin.
Les amis se mobilisent et si ils finissent pas passer par la case Las Vegas, ce n’est pas pour s’y payer du bon temps, mais bel et bien pour une question de vie ou de mort. Quoi qu’il en soit, le film est réalisé et écrit d’une telle façon, qu’assez rapidement, on finit par s’en foutre…

Il est là le principal problème de Very Bad Trip 3 : jamais Todd Phillips, toujours en poste derrière la caméra, ne parvient à justifier ce troisième volet. Il n’y arrivait déjà pas avec le deux, et là ce n’est pas mieux. Écrit par un duo de scénaristes (dont Phillips) peu concernés, le film déroule une succession d’événements qui rivalisent de platitude, pour au final raccrocher les wagons avec le premier film et tenter de boucler la boucle en provoquant si possible un poil d’émotion (bouh, c’est fini, on ne les verra plus…) et autant de rires que possible. Dans les dernières minutes, pendant le générique de fin, la fameuse gueule de bois revient, in extremis pour coller avec le cahier des charges initial et offrir la tranche de trash que les fans sont venus chercher. Une tranche riquiqui, qui met le paquet, en convoquant du nichon et du micro-pénis, mais qui sonne comme une tentative trop forcée pour être honnête.

Very Bad Trip 3 est un ratage presque total. Deux ou trois gags sauvent la mise et seuls Galifianakis et Jeong (Mister Chow) semblent s’amuser un tant soit peu. Les autres, Bradley Cooper et Ed Helms en tête, font le minimum syndical et il est facile de lire dans leurs attitudes fatiguées une lassitude tout à fait compréhensible. Même Todd Phillips, que l’on a connu plus inspiré (il a tout de même réalisé Retour à la Fac !) enclenche le pilotage automatique, se reposant sur son truculent barbu et sur la tornade Chow pour assurer le show. Car ici, ce sont Chow et Alan les héros. Les autres sont relégués au second plan. L’idée est facile. Chow en fait des caisses et gonfle très rapidement, tandis qu’Alan est fidèle à lui-même. Dans un sens, on peut les remercier, même si au bout d’un moment, ça use.

Rien d’étonnant pour autant vu le manque d’originalité du premier épisode. Un long-métrage déjà calqué sur le Very Bad Things de Peter Berg, qui raconte à peu près la même histoire. Pas étonnant d’ailleurs que le distributeur français ait décider de choisir un nom quasiment similaire.
Alors oui, Very Bad Trip premier du nom est drôle. Plus que les deux suivants en tout cas. Tenant sur l’énergie de ses comédiens plus que sur l’inventivité d’un scénario fainéant, il arrivait à surprendre un tant soit peu et au final à marquer les esprits, si tant est que l’on soit sensible à l’humour potache sévèrement alcoolisé, révélant au passage ses trois acteurs vedettes.
La matière était tout juste suffisante pour un film. Pas pour deux, et bien sûr, encore moins pour trois.
Very Bad Trip 3 en apporte la preuve indéniable. Il souligne la pauvreté de l’écriture, en s’appuyant sur des personnages qui tiennent eux-mêmes sur une succession de gimmicks et d’automatismes. Mal rythmé, trop sage, et réalisé avec tout autant de nonchalance, le résultat final est, au mieux, totalement anecdotique et au pire, franchement naze. À vous de voir, mais en tout cas, on ne pourra pas dire que les adieux avec la meute aient été douloureux. Ils s’en vont et c’est tant mieux. Au revoir à jamais comme dirait l’autre…

@ Gilles Rolland

Very-Bad-Trip-3-photoCrédits photos : Warner Bros. France

Par Gilles Rolland le 29 mai 2013

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