[CRITIQUE] VIOLENT NIGHT
Titre original : Violent Night
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Tommy Wirkola
Distribution : David Harbour, John Leguizamo, Beverly D’Angelo, Alex Hassell, Cam Gigandet…
Genre : Action/Fantastique
Durée : 1h52
Date de sortie : 30 novembre 2022
Le Pitch :
Alors qu’il effectue ce qui pourrait bien être sa dernière tournée, le Père Noël tombe au beau milieu d’une prise d’otages. Tout d’abord désireux de se faire la malle le plus vite possible, il décide contre toute attente d’intervenir pour sauver Noël…
La Critique de Violent Night :
Tommy Wirkola, le réalisateur du diptyque Dead Snow (vous savez les zombies nazis), revient à la charge avec une déclinaison de Die Hard à la sauce Noël. Un curieux mélange présenté sur un plateau d’argent, servi par un David Harbour en grande forme. Alors, Violent Night, qu’est-ce que ça donne ?
Distribution de marrons
Ce n’est pas la première fois que la fête de Noël est propice à un détournement en bonne et due forme. Depuis les années 1980, plusieurs réalisateurs ont proposé des antidotes aux films familiaux riches en bons sentiments, en embrassant les codes du genre horrifique notamment, avec des titres comme Douce Nuit, Sanglante Nuit ou Black Christmas. Malheureusement, la plupart du temps, ces tentatives ne débouchent sur rien de bien convaincant, voire pire. On pense justement au dernier remake en date de Black Christmas, une horreur dans tous les sens du terme, mais pas du tout dans le bon sens. Heureusement, Violent Night quant à lui, non sans accuser quelques ratés, parvient à mettre en avant des qualités notables.
Le Père Noël a les boules
L’histoire est donc calquée sur celle de Piège de Cristal, qui est lui-même considéré par beaucoup comme le parfait film d’action de Noël. Peu importe que l’intrigue de Violent Night se déroule dans un manoir cossu. Ici, des terroristes passent à l’action pour récupérer une grosse somme d’argent et un type sorti de nulle-part ne tarde pas à s’imposer comme le sauveur providentiel. Cette recette, d’autres l’ont cuisinée avant Tommy Wirkola. Pourtant, ici, elle fonctionne plutôt bien. On passera donc toute l’introduction, assez convenue, voire vite barbante, quand le scénario insiste lourdement sur le caractère blasé du Père Noël, et sur l’arrivée des terroristes. Violent Night devenant intéressant au bout d’une heure, quand l’action prend le dessus.
À partir du moment où il devient clair que le film ne réinventera pas la dinde aux marrons et que le script cesse de nous faire languir, le spectacle devient beaucoup plus stimulant. La façon dont le Père Noël est présenté, avec des origines pour le moins surprenantes, reste aussi très efficace en cela qu’il permet à David Harbour de pleinement explorer toutes les facettes de son personnage. David Harbour qui porte d’ailleurs le film sur ses épaules, avec une prestance qui apporte beaucoup à l’ensemble.
Santa Claus badass
Excellent de bout en bout, l’interprète du shérif Jim Hopper dans Stranger Things apporte toute sa personnalité à Violent Night, envers un scénario convenu, des dialogues souvent crétins et des rôles secondaires anecdotiques. La vraie star, c’est lui et personne d’autre, même si John Leguizamo s’en sort plutôt bien en grand méchant. Le Père Noël qui se retrouve au centre d’un film qui sait se faire brutal, riche en séquences gore, mais aussi, et c’est plus surprenant, assez touchant, dans ses meilleurs moments. Et c’est peut-être en cela qu’il s’avère finalement plutôt réussi : quand il accomplit l’improbable mélange d’une action sauvage, avec des bastons plutôt enthousiasmantes, et de la magie de Noël, avec la morale qui va avec. Violent Night ne renonçant jamais à incarner les valeurs des fêtes de fin d’année, sans non plus tourner le dos à sa condition de film d’action porté sur les broyages de pifs et autres cassages de bras.
En Bref…
Long à démarrer, pas spécialement bien écrit et plombé par des personnages secondaires anecdotiques, Violent Night réussit par contre à marquer des points quand il se focalise sur l’action et laisse les coudées franches à l’excellent David Harbour. Le tout sans renoncer à la magie de Noël.
@ Gilles Rolland