[CRITIQUE] X
Titre original : X
Rating: 
Origine : États-Unis
Réalisateur : Ti West
Distribution : Mia Goth, Jenna Ortega, Brittany Snow, Scott Mescudi, Martin Henderson…
Genre : Horreur
Durée : 1h46
Date de sortie : 2 novembre 2022
Le Pitch :
En 1979, dans l’État du Texas, un réalisateur de films pornographiques embarque son actrice fétiche dans la campagne afin de tourner son nouveau long métrage dans une ferme qu’il a louée pour l’occasion. Le couple de personnes âgées à qui appartient la ferme en question est loin de se douter de la nature du film et ne semble pas du tout prêt à accepter les termes du contrat quand il découvre la vérité…
La Critique de X :
Massacre à la tronçonneuse n’en finit plus d’influencer les cinéastes désireux de laisser leur empreinte dans l’histoire du cinéma d’horreur. Ti West, un réalisateur remarqué grâce à des longs métrages comme The Innkeepers et The Sacrement paye à son tour son tribut à Tobe Hooper avec X, dans lequel l’équipe de tournage d’un film pornographique (d’où le titre) se heurte à un couple de personnes âgées bien frappadingues.
Massacre à la morale
Le cinéma d’horreur a longtemps joué avec la morale pour finalement imposer des codes encore en vigueur aujourd’hui. La saga Vendredi 13 par exemple repose finalement sur une thématique récurrente : les victimes de Jason ont toutes pêché. Dans ce genre de film, si vous cédiez à la tentation en couchant sans être mariés, vous étiez sûr d’y passer. Et c’est précisément ce que l’on retrouve dans X, une sorte de mix assez racé entre Boogie Night, le chef-d’œuvre de Paul Thomas Anderson et Massacre à la tronçonneuse.
Sex Farm
Garant d’un solide savoir-faire, Ti West parvient à emballer un film à la patine très marquée. Sa photographie, très old school, le soin apporté aux costumes et aux décors… autant d’éléments qui font ressembler X à une véritable production 70’s. Il en va d’ailleurs de même de la musique qui a aussi bénéficié d’un véritable soin. L’histoire en revanche, et c’est là où le bas blesse un peu, reste très basique, avec comme souligné plus haut, l’appropriation d’une morale avec laquelle Ti West ne manque pas de jouer sans pour autant parvenir à totalement convaincre.
Si X semble donc vouloir renouveler un genre fatigué, il n’y parvient pas tout à fait. La faute à un script un peu feignant et à une rythmique en dents de scie qui n’évite pas les ventres-mous. La structure en elle-même ainsi que le déroulé des événements mettent en valeur des clichés éculés que le réalisateur ne parvient jamais vraiment à transcender.
Horreur vintage
Le piège finalement, serait de considérer X comme un film révolutionnaire en cela qu’il rompt avec les schémas modernes en vigueur alors qu’en réalité, il se repose pleinement sur de vielles recettes sans parvenir à se les approprier totalement. Les acteurs sont solides, tout comme la mise en scène donc, mais le tout manque un peu de piquant. Plutôt sage, trop sage si on considère son sujet, un peu artificiel mais assurément divertissant et jusqu’au-boutiste dans l’horreur, X a quand même le mérite de réussir à s’imposer comme l’une des déclinaisons de Massacre à la tronçonneuse les plus convaincantes de ces dernières années. Ce n’est pas rien.
En Bref…
Plutôt franc dans son approche de l’horreur mais timoré quand il s’agit de pleinement exploiter son postulat, superbement mis en image, bien joué et réalisé, X se repose un peu trop sur ses références pour convaincre pleinement.
@ Gilles Rolland
