[Critique] LE ROI LION (2019)

CRITIQUES | 18 juillet 2019 | Aucun commentaire
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Titre original : The Lion King

Rating: ★★½☆☆

Origine : États-Unis

Réalisateur : Jon Favreau

Distribution voix : (en V.O.) : Donald Glover, Beyoncé Knowles-Carter, James Earl Jones, Seth Rogen, Chiwetel Ejiofor…/(enV.F.) : Rayana Bensetti, Anne Sila, Jean Reno, Alban Ivanov, Michel Lerousseau, Jamel Debbouze…

Genre : Aventure

Date de sortie : 17 juillet 2019

Le Pitch :

Dans la savane, le roi Mufasa règne sans partage, avec bonté et bienveillance. Son fils, le petit Simba, l’héritier du royaume, vit quant à lui une vie insouciante aux côtés de son ami Nala. Mais dans l’ombre, Scar, le frère du roi, convoite le trône et fomente un plan pour arriver à ses fins…

La Critique de Le Roi Lion :

L’histoire du Roi Lion, tout le monde la connaît. Figurant parmi les plus éclatants succès de Disney, le dessin-animé de 1994 est ce que l’on appelle un grand classique. Tout le monde l’a vu ou presque. Sans oublier la comédie musicale qui a aussi contribué à ancrer le récit du petit Simba dans l’inconscient collectif. Pour autant, Disney a jugé utile d’inscrire Le Roi Lion dans son grand plan de dépoussiérage de son catalogue animation. Un plan ayant aujourd’hui atteint des proportions assez hallucinantes, avec des remake « live » qui ne cessent de s’enchaîner. Le Roi Lion sortant à peine quelques semaines après Aladdin et Dumbo. Sachant que c’est bien sûr loin d’être fini. Mulan par exemple, est déjà dans les tuyaux. Après tout, pourquoi pas ? Le public est demandeur et tant pis si l’originalité s’est fait la malle depuis longtemps et que ces adaptations peuvent, à l’instar du Roi Lion, faire preuve d’une fainéantise à toute épreuve. Car autant dire qu’ici, le modèle atteint clairement ses limites. Comme jamais auparavant depuis que Disney a enclenché son plan d’action, Le Roi Lion illustre les faiblesses de la démarche…

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L’audace est morte ce soir

Oui, ce nouveau Roi Lion est magnifique. Vraiment magnifique. On peut même parler de prouesse technique. Un vrai tour de force. Une démonstration flamboyante ! Les animaux prennent vie sur l’écran comme jamais auparavant, la lumière, l’eau, la végétation, tout est parfait ! Du moins en apparence. Tant que tout le monde ferme sa gueule. Car quand ça commence à causer, la démonstration de force tourne aussi un peu court. On sait que Jon Favreau, le réalisateur en poste, n’a pas eu à gérer la performance capture. Donald Glover par exemple, qui double Simba dans la version originale, n’a pas eu à se couvrir le visage de capteurs comme les acteurs du Livre de la Jungle, la précédente adaptation également signée Favreau. Ici, c’est l’ordinateur qui a tout fait. Et forcément, ça se voit. Oui, les designs sont incroyables, mais la technologie ne parvient que très rarement – tout dépend des personnages en fait – à traduire les émotions. Quand Simba est en colère, il a ainsi un peu à la même tronche que quand il est heureux. On peut y voir une volonté de rester fidèle à la réalité car il est vrai qu’un lion sourit rarement de toutes ses dents pour exprimer sa joie, mais on peut aussi sentir que finalement, au fil des minutes, le film ressemble de plus en plus à un interminable mais très joli épisode de La vie privée des animaux. Une série dans laquelle Patrick Bouchitey échouait quasi-systématiquement à être drôle à prêtant sa voix à toutes sortes d’animaux.

Bref, l’inexpressivité est de mise dans cette savane de synthèse certes impressionnante mais aussi très artificielle. Surtout quand on compare le film à son modèle, pour le coup bien plus émouvant, drôle et galvanisant. Rajoutons à cela que chez Disney, les mâles ne sont pas dotés d’organes génitaux et le film parvient même parfois à sonner avec un ridicule embarrassant. Au sous-sol, c’est tout lisse. Pas une touffe de poils que dalle. Comment parviennent-ils à se reproduire ? Mystère…

Rien de nouveau sous le soleil

Alors oui, ce remake quasi à l’identique du Roi Lion, tourne rapidement à vide. Quand on comprend que rien ne viendra bousculer un peu l’ordre des choses, on s’ennuie et c’est dommage. Dommage car Jon Favreau, au lieu de faire comme dans Le Livre de la Jungle et d’insuffler un peu de fraîcheur, colle de trop près au dessin-animé, s’effaçant derrière une histoire certes forte mais ici vidée d’une grande partie de sa substance. Les nouveautés se limitant à de tout petits détails cruellement insignifiants. Même si quelques scènes, comme l’introduction, parviennent à toucher au vif. Mais ne doit-on pas voir ici une simple nostalgie ? Les notes des tubes qui constituent la B.O, la première impression concernant les effets-spéciaux… Tout cela contribue au fait qu’au début, même si on est farci de réticences, on a envie d’y croire. Mais la magie ne prend jamais totalement. Le Roi Lion échoue à faire exister ses personnages. Il échoue à se démarquer, à exister par lui-même et à exploiter correctement une technique de pointe pour se contenter de livrer une enfilade de belles images vidées de leur substance par un trop plein de cynisme et d’opportunisme.

En Bref…

Le Roi Lion est une magnifique illusion. Un film visuellement impressionnant mais vain et creux qui ne réussit jamais à égaler son illustre modèle, ni même à lui arriver à la cheville. Ah oui, et n’oublions pas : la V.F. est catastrophique…

@ Gilles Rolland

Le-Roi-Lion-2019
Crédits photos : The Walt Disney Company France
Par Gilles Rolland le 18 juillet 2019

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