[Dossier] Fantasia 2014 – Jour 3 : Premiers frissons
19 juillet. Troisième jour et le moment peut-être de vous faire une confidence. J’aime le cinéma, je consomme le cinéma, je vis le cinéma tous les jours pour espérer ressentir ça de temps en temps : le frisson. Sur ce point, cette journée a fait péter tous les scores de mon compteur émotionnel. Deux frissons coup sur coup. Super rare. Pour ça, merci Fantasia.
Films visionnés :
Cold Eyes, de Cho Ui-seok, Kim Byung-seo– Rating:
Non lui : pas frisson. Mais bonne surprise quand même. On y suit la progression d’une jeune recrue dans une équipe d’experts de la surveillance. Relecture coréenne de l’excellent polar hongkongais Filatures, Cold Eyes est bien tendu comme il faut et rappelle, à de nombreux égards, le cinéma de Johnnie To. C’est précis, bien construit, bien rythmé. Les scènes d’action sont propres avec quelques plans sympas filmés à la première personne façon GoPro. Super efficace mais peut-être un poil classique, manque de folie.
I Origins, de Mike Cahill– Rating:
Oui lui : frisson. LE film que j’attendais le plus de la sélection par le réal d’Another Earth, drame de SF qui m’avait bien scotché. Dans I Origins, le Dr Ian Grey (Michael Pitt) est un chercheur spécialisé dans l’œil. Son truc, c’est de prendre en photo les yeux des gens. Une activité qui va l’amener à faire une découverte bouleversante en rencontrant l’amour de sa vie. On va s’arrêtez là, moins vous en saurez, mieux ça vaudra. Car Mike Cahill aime bien brouiller les pistes. Dans son premier long déjà, il nous faisait miroiter cette idée de nouvelle planète pour au final nous raconter la plus terrestre des histoires, une relation hyper émouvante entre deux êtres. Dans I Origins c’est un peu la même chose, toujours là où on ne l’attend pas. Et de surprise en surprise, il nous entraîne progressivement vers le grand bouleversement. Cueilli.
Han Gong-ju, de Lee Su-jin– Rating:
Lui : GROS frisson. Premier film. KO debout. Long uppercut de deux heures en slow motion. Han Gong-ju est une adolescente réservée contrainte de déménager et de changer d’école après un incident grave dont on ne sait rien, pas même si elle en est la victime ou la cause. Là encore, moins on en sait, mieux c’est. Et c’est ça qui marche à mort en fait, cette narration ultra bien construite avec ce passé récent dévoilé progressivement, par petites touches, dont certaines brutales ont l’effet d’un gros Taser dans le bide. Plus les souvenirs remontent, plus on meurt. D’une effroyable délicatesse. Qui te terrasse émotionnellement jusqu’au dernier plan. Magistral.
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@ Nicolas Cliet-Marrel