[Critique série] AMERICAN HORROR STORY – Saison 2 : ASYLUM

SÉRIES | 22 septembre 2014 | Aucun commentaire
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Titre original : American Horror Story : Asylum

Rating: ★★★☆☆
Origine : États-Unis
Créateurs : Ryan Murphy, Brad Falchuk
Réalisateurs : Alfonso Gomez-Rejon, Bradley Buecker, David Semel, Michael Uppendahl, Michael Lehmann, Jeremy Podeswa, Craig Zisk
Distribution : Jessica Lange, Zachary Quinto, Sarah Paulson, Joseph Fiennes, Lily Rabe, James Cromwell, Evan Peters, Lizzie Brocheré, Dylan McDermott, Frances Conroy, Chloë Sevigny, Britne Oldford, Franka Potente, Clea DuVall, Ian McShane, Adam Levine, Jenna Dewan…
Genre : Horreur/Épouvante/Drame/Fantastique
Diffusion en France : du 6 avril au 11 mai 2013 sur Cine+ Frisson
Nombre d’épisodes : 13

Le Pitch :
Bienvenue au manoir Briarcliff. Notre établissement vous garantit le repos, ainsi qu’une lutte ferme contre vos perversions au moyen de méthodes ayant fait leurs preuves (isolement, flagellation, hydrothérapie, électrochocs…). Tout est fait ici pour que votre séjour soit le plus long possible jusqu’à votre rédemption.
Années 1960. À une période où la psychiatrie connait des avancées au niveau des méthodes thérapeutiques, le manoir Briarcliff, asile psychiatrique privé appartenant à l’Église, fait plutôt partie des tenants des méthodes anciennes. Le manoir est tenu d’une main de fer par la nonne sadique et autoritaire Sœur Jude, et par le médecin pervers Arden, pratiquant des expériences répréhensibles sur ses malades, secondé par sœur Mary-Eunice. L’asile abrite notamment le tueur en série Bloody Face, qui n’est qu’un de ses multiples dangers. L’arrivée de la patiente Lana Winters, ainsi qu’un événement imprévu venu de l’extérieur pourraient bien bouleverser les choses en place…

La Critique :
Après avoir joué avec le thème de la maison maudite, les créateurs d’American Horror Story ont choisi un lieu tout aussi charmant : un asile psychiatrique privé. Et le principe reste le même que dans la saison précédente, à savoir l’interaction d’une époque sur l’autre. Première différence notable cependant : la priorité est cette fois-ci donnée au passé, et le présent est quasi-anecdotique (d’ailleurs, au début, on peut penser que les séquences se déroulant de nos jours sont quasi inutiles et ne servent de prétexte qu’à emmener l’histoire sombre de Briarcliff). Le lieu lui est tout trouvé pour un nouveau ressort de l’horreur : le slasher avec le personnage récurrent de Bloody Face, tueur masqué qui se déguise avec les visages fraîchement écorchés de ses victimes (bon appétit si vous êtes à table), et ça fonctionne assez bien d’ailleurs. Les créateurs ont semble-t-il, vu que la saison 1 de la série manquait d’ambition de faire peur, et ont décidé de mettre le paquet sur la saison 2. Ils ont dû voir un paquet de films d’horreur différents, tant les thèmes sont variés : tueur masqué apparemment inspiré d’Edward Gein, asile abandonné, possession satanique, psychopathes, mais aussi zombies, médecin fou façon Re-Animator. Mais une surdose de café (ou d’alcool, ou d’irish coffee, on ne saura jamais) les a conduit à placer des visiteurs de l’espace. C’est d’ailleurs l’énigme de cette saison : que viennent foutre des extra-terreux (comme dit Homer Simpson) dans une série sensée être horrifique, et pas un ersatz d’X Files ? On ne sait pas, et sans spoiler, on peut voir qu’au contraire, cela emmène surtout des longueurs inutiles, et c’est surtout prétexte à des twists scénaristiques improbables, voire invraisemblables. À vouloir faire bien, les créateurs en ont fait des caisses, ce qui plombe d’ailleurs la saison. Ce n’est pas un hasard si les films d’horreurs mêlant aliens, zombies, serial killer et exorcisme ne sont pas franchement légion.

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En revanche, ce qui relève le niveau de la série, en plus de la qualité de la photo et des décors, c’est à nouveau un casting impeccable. Au menu des têtes connues, James Cromwell, habituel méchant récurrent au ciné (ou de berger gentil dans Babe) campe ici parfaitement un médecin pratiquant des expériences sordides et dont le passé est extrêmement sombre. Joseph Fiennes (Shakespeare in Love) est très bon en prêtre aux dents longues. La jeune Lizzie Brocheré est la révélation de cette saison et montre que, quand elle n’en fait pas des tonnes, comme c’est le cas dans la saison 3 de Braquo, elle a un bon potentiel en termes de jeu. Dans les acteurs apparus dans la saison 1, Jessica Lange se voit offrir le rôle complet et complexe de Sœur Jude, qu’on aime détester au tout début de la saison mais à laquelle on finit par s’attacher quand on voit qu’elle est loin d’être la pire. Zachary Quinto joue le docteur Thredson, psychiatre en apparence gentil, aux méthodes plus novatrices que Sœur Jude mais cachant une personnalité des plus sordides. Sarah Paulson est impeccable en journaliste ambitieuse prise dans une histoire qui la dépasse. Enfin Lily Rabe joue à merveille Mary-Eunice, une sœur ingénue, qui à la suite d’un exorcisme raté, se voit posséder par le démon et devient le mal absolu. Dylan McDermott, le psychiatre de la saison 1, fait quant à lui une très bonne apparition clin d’œil, en passant « de l’autre côté de la barrière ». Evan Peters, quant a lui, change totalement de registre, de l’ado psychotique de la saison 1 à un rôle beaucoup plus sobre mais où il s’affiche à nouveau comme un talent à surveiller. On peut aussi noter l’apparition remarquable de Chloë Sevigny en patiente nymphomane, de l’actrice allemande Franka Potente (Cours Lola Cours, Creep, La Mémoire dans la Peau, La Mort dans la Peau) en malade qui se prend pour Anne Frank, ainsi que le court passage d’Adam Levine, le chanteur de Maroon 5.

Cette saison montre un changement radical dans la série, jouant moins sur l’épouvante mais plus sur l’horreur que la saison précédente. Elle gagne en ambition, cherche vraiment à faire peur, avec en plus, à nouveau, un très bon casting. Néanmoins, elle en fait trop et certains passages plombent la crédibilité de l’intrigue. Espérons que la saison 3 fasse la balance et se serve des deux saisons précédentes pour ne pas répéter les mêmes errements.

@ Nicolas Cambon

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Par Nicolas Cambon le 22 septembre 2014

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