[Critique série] AMERICAN HORROR STORY – Saison 3 : COVEN
Titre original : American Horror Story : Coven
Rating:
Créateurs : Ryan Murphy, Brad Falchuk
Réalisateurs : Alfonso Gomez-Rejon, Michael Rymer, Michael Uppendahl, Jeremy Podeswa, Bradley Buecker, Howard Deutch.
Distribution : Jessica Lange, Sarah Paulson, Taïssa Farmiga, Frances Conroy, Evan Peters, Lily Rabe, Emma Roberts, Denis O’Hare, Kathy Bates, Jamie Brewer, Angela Bassett, Gabourey Sidibe, Stevie Nicks, Patti LuPone, Alexandra Breckenridge, Danny Huston, Josh Hamilton, Michael Cristopher, Lance Reddick…
Genre : Drame/Fantastique/Épouvante/Horreur
Diffusion en France : Cine+ Frisson
Nombre d’épisodes : 13
Le Pitch :
Nouvelle-Orléans, de nos jours. La jeune Zoe Benson est envoyée dans une école pour sorcières après avoir découvert que quiconque copule avec elle est condamné à une mort particulièrement sanglante. Dans cette école, elle apprend à se protéger aux côtés de Queenie, Nan et de l’arrogante starlette Madison. La Suprême qui dirige l’école, Fiona Goode (par ailleurs mère de Cordélia, professeur de cette école) livre une guerre froide contre Marie Laveau, sorcière vaudou. Pour ce faire, Fiona exhume Marie-Delphine Lalaurie, une bourgeoise du XIXème siècle qui aimait torturer ses esclaves. Elle ne sera pas le seul danger qui menace l’école…
La Critique :
Un esclave enchaîné et en sang se voit enfoncer sur la tête celle d’un taureau décapité, pour avoir forniqué avec la fille de la cruelle Mme Lalaurie. La première scène de la saison 3 ne met pas particulièrement à l’aise. L’équipe de scénaristes d’American Horror Story a, semble-t-il, choisi de mettre quelques scènes dans le genre pour continuer à garder le label « série d’horreur ». Après la maison hantée et l’asile abandonné, la saison 3 d’American Horror Story pose ses quartiers dans une très chic maison de maître de la Nouvelle-Orléans et choisit pour thème principal la sorcellerie, soit l’un des genres les moins horrifiques qui soit (qui a déjà tremblé devant des films de sorcières ?). Bon, première bonne chose, les auteurs ne se sont pas éparpillés dans les sous-thèmes farfelus (comme les E.T. dans la saison 2), ce qui est une bonne chose. Ceci étant dit, on a droit à des tueurs professionnels de sorcières, plutôt risibles et assez inutiles, ainsi qu’à une guerre entre sorcières blanches et noires, sorte de guerre des gangs mais avec des sorts qui remplacent les guns. On a aussi droit à des séquences superflues qui n’apportent rien et qui sont plutôt ridicules. Autre point négatif, cette saison est particulièrement lente, et le thème, assez old school de la sorcellerie, n’attire pas forcément l’œil.
Néanmoins contrairement aux saisons précédentes, American Horror Story compense par la richesse du thème de la sorcellerie, en montrant l’étendue de cette culture, qu’il s’agisse de la sorcellerie classique (télékinésie, résurrection, contrôle des esprits, pyrokinésie, bûcher, conseil des sorcières..) que vaudou (envoûtement, poupée vaudou, zombis au sens premier du terme à savoir des morts ramenés à la vie par des sorts vaudou – la seule séquence à apporter un peu de gore dans la série –). On trouve également des références à l’histoire criminelle américaine, comme dans les saisons précédentes (Richard Speck et le Dahlia Noir dans la saison 1, Ed Gein dans la saison 3), avec l’apparition de The Axe Man, un mystérieux tueur à la hache qui sévissait dans la Nouvelle-Orléans dans les années 30.
Autre point positif, la richesse du casting mêlant habitués (Jessica Lange comme à son habitude excellente dans son rôle de garce vénéneuse et égocentrique, Taïssa Farmiga, la Violet de la saison 1 qui revient dans le rôle d’apprentie sorcière faussement ingénue dont le premier pouvoir est celui de tuer involontairement à coups de rupture d’anévrisme les hommes qui copulent avec elle, Lily Rabe en sorcière gentille qui ressuscite les morts, Sarah Paulson en professeur, Evan Peters en mort vivant, Jamie Brewer en élève sorcière qui lit dans les pensées et Denis O’Hare en majordome muet passablement dérangé) et nouvelles têtes. Au rang des petits nouveaux, on peut citer Angela Bassett (Strange Days, White Bird) en chef des sorcières vaudous, Kathy Bates parfaite en esclavagiste tortionnaire ( un rôle à sa mesure rappelant ses grandes heures dans Misery et Dolores Claiborne), Lance Reddick (Sur Ecoute) en divinité vaudou, et Gabourey Sidibe, la révélation du film Precious, qui incarne une « poupée vaudou humaine ».
Contrairement à la saison 2 qui partait totalement en vrilles avec des sous-thèmes ridicules, la saison 3 d’American Horror Story suit un seul et unique thème, mieux documenté que les saisons précédentes, du début à la fin. Malheureusement, on ne pas dire que le thème des sorcières fassent trembler de peur un public de films d’horreur (qui a tremblé devant Charmed ou The Craft : dangereuse alliance ?). Les tueurs des sorcières semblent être là pour meubler et sont limite risibles Quant à la guerre des clans de sorcières, ainsi que la guerre de succession au sein du couvent, elles prennent trop le pas sur l’aspect purement horrifique. Le casting sauve cette saison 3 qui n’est pas franchement transcendante.
@ Nicolas Cambon