[Critique série] BALLERS – Saison 1
Titre original : Ballers
Rating:
Origine : États-Unis
Créateur : Steve Levinson
Réalisateurs : Peter Berg, Julian Farino, Seith Mann, John Fortenberry, Simon Cellan Jones.
Distribution : Dwayne Johnson, Rob Corddry, John David Washington, Omar Miller, Troy Garity, Dulé Hill, London Brown, Donovan W. Carter, Peter Berg, Jazmyn Simon, Anabelle Acosta…
Genre : Comédie/Drame
Diffusion en France : OCS
Nombre d’épisodes : 10
Le Pitch :
Ancienne star de la NFL, la ligue de football américain, Spencer Strasmore est désormais conseiller financier. Comptant sur la popularité de l’ex-athlète, son patron espère de gros résultats et met en cela une grande pression sur les épaules de celui qui peut néanmoins compter sur Joe, son collègue fêtard mais efficace. Entre négociations avec les sportifs et la nécessité de gérer leurs débordements quand ils ne sont pas sur le terrain, Spencer n’a pas vraiment le temps de souffler, à l’instar de Ricky Jerret, la vedette des Miami Dolphins, ou encore de Charles Greane, un jeune retraité, qui sont tous à un tournant décisif de leur existence…
La Critique :
Ce n’est pas rien si Ballers évoque dès le premier épisode de cette première saison, une autre série. Difficile en effet de ne pas penser à Entourage. Remplacez le cinéma par le football américain et le tour est joué ! Quand on sait que Mark Wahlberg est ici crédité en tant que producteur (comme sur Entourage, qui est d’ailleurs inspirée de sa vie) et que le créateur du show, Steve Levinson a écrit pour Entourage, la boucle est bouclée et Ballers de s’imposer comme une version sport de la chronique sur les dessous d’Hollywood, portée récemment au cinéma. Les points communs sont donc nombreux, même si le concept de bande, si cher à Entourage, est moins important.
On suit donc Spencer Strasmore, une ex-vedette de la NFL, à la retraite depuis peu, reconverti en conseiller financier, ce qui équivaut ni plus ni moins à gérer les grosses fortunes des joueurs plein aux as. Au premier plan, dans les costards XXXL de Strasmore, Dwayne Johnson, disons-le tout net, tient là un des meilleurs rôles de sa carrière. Radicalement différent de la majorité des personnages que l’ancien catcheur a incarné jusqu’alors, pour la simple et bonne raison qu’il ne fait pas appel à la force physique du comédien, Strasmore permet à The Rock d’explorer un jeu très nuancé, tout en retenu, et de s’avérer tout aussi imposant dans les joutes verbales et dans sa façon de jongler entre comédie et drame (léger), que quand il tape sur la tronche de pauvres types dans de bons gros films d’action. Parfaitement crédible en ex-joueur reconverti en homme d’affaires, Johnson prouve encore une fois qu’il n’est pas seulement une immense montagne de muscles tout juste capable de faire parler la poudre, mais un vrai acteur, intense et touchant.
Si il domine la distribution de Ballers, Johnson n’est pas le seul à briller. Ainsi, le turbulent Rob Corddry n’est pas en reste, dans les pompes d’un personnage bien borderline, comme il les affectionne tant. Certes, il ne crée pas la surprise, mais force est de reconnaître, qu’à l’instar de Jeremy Piven dans Entourage, Corddry explose et parvient lui aussi à verser régulièrement dans l’excès sans jamais vraiment cabotiner ni laisser l’émotion sur le bas-côté.
Dans le camp des sportifs, même sentence. Ballers gagne ses galons grâce à ses acteurs, tous crédibles et pertinents à des postes taillés sur mesure. Et cela que l’on parle de l’excellent John David Washington ou de Omar Miller, pour ne citer qu’eux. Les filles n’étant pas en reste, grâce à Jazmyn Simon, Anabelle Costa et Arielle Kebel, même si bien sûr, Ballers reste (et s’affirme en tant que telle) une série gorgée de testostérone.
Si il faut rapprocher Ballers d’Entourage, il convient aussi de souligner à quel point le doux souvenir de Friday Night Lights (le film ou la série, c’est au choix) et de L’Enfer du Dimanche, le classique d’Oliver Stone, s’invite à la fête, là aussi très rapidement. Surtout quand ces deux œuvres se focalisaient sur toutes les intrigues relatives aux coulisses, Ballers ne restant finalement que très peu de temps sur le terrain, si ce n’est durant quelques scènes illustrant les entraînements. Et c’est justement en comparant le show de Steve Levinson avec les classiques du genre, que la pertinence du propos apparaît. On assiste à beaucoup de fiestas, la tonalité HBO est bien là, avec ses séquences bien crues, mais rien n’est vraiment vain, puisqu’au fil des épisodes se dessine une satire du monde du sport vu depuis les vestiaires. Une tendance qui devrait se prolonger avec la seconde saison…
Cela dit, si Ballers est aussi réussie et surtout aussi addictive et agréable à regarder, c’est car elle affiche en permanence une certaine légèreté. Pas de grosses prises de tête au programme avec un schéma scénaristique global qui fait la part belle à l’humour. Une bonne occasion d’ailleurs de vérifier que The Rock possède un authentique talent comique, quand bien même il est entouré d’acteurs plus spécialisés que lui dans cette discipline ardue.
Ballers accroche très vite. Elle captive autant qu’elle divertit grâce à un rythme imparable. Dans l’écriture, et dans la réalisation grâce au cahier des charges imposé par Peter Berg, qui se charge d’orchestrer l’épisode pilote. D’une structure relativement simple, composée de 10 épisodes de 27 minutes, cette première saison promet beaucoup pour la suite autant qu’elle offre dans le moment présent. Repodant en grande partie sur les larges épaules d’un comédien bien campé sur ses positions, sûr de lui et charismatique au possible, elle prend pied dans un environnement très cinématographique, parfaitement exploité. En somme, nous voici devant une franche réussite, qui devrait offrir un substitut de choix à ceux qui se lamentent de l’arrêt d’Entourage (même si la série se prolonge au cinéma) et gagner au passage de nouveaux fans, plus enclins à pénétrer ce microcosme si particulier où il est question de ballon et de fric, mais pas seulement…
@ Gilles Rolland