[Critique série] BATES MOTEL – Saison 2

SÉRIES | 23 décembre 2014 | Aucun commentaire
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Titre original : Bates Motel

Rating: ★★★½☆
Origine : États-Unis
Créateurs : Anthony Cipriano, Carlton Cuse, Kerry Ehrin
Réalisateurs : Tucker Gates, Lodge Kerrigan, John David Coles, Christopher Nelson, Ed Bianchi, Roxann Dawson.
Distribution : Vera Farmiga, Freddie Highmore, Max Thieriot, Olivia Cooke, Nicola Peltz, Nestor Carbonell, Michael O’Neill, Michael Eklund, Ian Tracey, Michael Vartan, Kathleen Robertson, Richard Harmon, Kenny Johnson, Paloma Kwiatkowski…
Genre : Thriller/Drame/Adaptation
Diffusion en France : 13ème Rue
Nombre d’épisodes : 10

Le Pitch :
La mort brutale de Miss Watson, une enseignante, plonge la petite ville de White Pine Bay dans un profond émoi. Norman de son côté, multiplie les mystérieuses crises dont il ne conserve aucun souvenir. De plus en plus mal à l’aise, notamment via ses sentiments envers la belle Bradley, il tente vaille que vaille de maintenir un semblant de normalité. Norma, sa mère, cherche quant à elle, à faire échouer le projet de déviation qui pourrait sérieusement mettre en péril la survie de son affaire, quitte à se rapprocher d’un influent notable aux motivations louches. Dylan, le frère de Norman se prépare pour sa part à découvrir la vérité sur ses origines…

La Critique :
Le mise en route de Bates Motel n’a pas manqué de laisser perplexe une large part du public, qui voyait mal comment Psychose, le film d’Alfred Hitchcock, pouvait s’adapter au format série sans sévèrement morfler au passage. Les multiples suites de ce classique intemporel ayant déjà assez mis à mal le personnage de Norman Bates.
À l’arrivée, la surprise fut bonne. Repositionnée à notre époque, mais conservant des apparats résolument vintage, l’histoire choisit de s’intéresser à la jeunesse de Bates et a su mettre en avant des éléments clés, totalement hors du temps (le motel, la maison des Bates…), afin de faciliter l’acceptation du public. Un savant stratagème qui a payé dès la première saison (critique ICI).
Les personnages de Psychose, à savoir Norman et sa mère, sont là, les tenues semblent tout droit sorties des années 50, mais toute la technologie du 21ème siècle est là. L’ambiance tire alors sa force d’un anachronisme certain, mais savamment dilué, dont le principal bienfait est de permettre au show de raccrocher les wagons avec le film du grand Alfred, en atténuant un petit peu le potentiel choc de cette version 2.0, quoi qu’il en soit également portée par un désir de tracer sa route sans se laisser écraser par son monumental modèle.

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La première et très bonne saison de Bates Motel posait le décors. Norman Bates y apparaissait certes un poil perturbé, mais finalement pas tant que ça, si on tient compte du tueur psychopathe qu’il est amené à devenir dans le futur. La saison 2 se consacre donc principalement à la folie exponentielle de Norman, comme pouvait le laisser présager la dernière scène de la saison précédente. Le jeune homme est passé à l’acte et le poids du geste tragique et violent qui clôt le premier volet a de sévères répercutions sur cette nouvelle saison. Telle une gangrène insidieuse, la schizophrénie de Bates grandit, grignotant les fragiles vestiges d’une normalité vacillante.

Bien entendu, c’est lorsque Bates Motel tourne autour du futur psycho killer qu’elle est la plus intéressante. Les intrigues annexes malheureusement, brillent quant à elles par leur inégalité probante, bien qu’aucun de ces récits parallèles ne s’avèrent au fond véritablement vain. Tout converge d’une façon ou d’une autre vers Norman.
Tout particulièrement quand il s’agit de Norma, la mère du protagoniste principal, incarnée par la sublime et excellente Vera Farmiga. L’actrice continue ici d’explorer et de donner de l’épaisseur à un portrait de femme passionnant et fascinant. Si Bates Motel est une bonne série, c’est aussi grâce à elle. Vera Farmiga participe à l’instauration d’un climat étouffant, et, grâce à sa stature et à son charisme, évoque les grandes heures des héroïnes hitchcockiennes dont la blondeur tranche brutalement avec les effusions de sang et autres expressions meurtrières. En conférant de manière admirable de la substance à son rôle de mère courage de plus en plus dépassée (et déphasée), la comédienne construit un personnage ambigu, à la fois venimeux et attachant, écrasant et tendre, et incarne à merveille le vecteur presque involontaire de la folie qui grandit dans la psyché de Norman Bates. Norman justement, trouve chez Freddie Highmore un écrin parfait. Inquiétant, le jeune acteur accomplit un boulot remarquable, car jamais il ne cède à l’exagération, conservant toujours cette ambivalence indispensable. Il est de plus aussi intense quand il s’agit de laisser s’exprimer sa folie que lorsqu’il cède au désespoir. En somme, un noble héritier du jeu si caractéristique d’Anthony Perkins, l’interprète légendaire du tueur.
Autour gravitent d’autres personnages. Dylan, le frère de Norman, écope du fil narratif le moins passionnant du lot, même si le comédien Max Thieriot ne démérite pas. Tout comme tous les acteurs du show, de Nicola Peltz à Olivia Cooke, en passant par Nestor Carbonell et Kathleen Robertson, ex tête d’affiche de Berverly Hills 90210, reconvertie en mafieuse sexy.

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La seconde saison de Bates Motel sait maintenir l’intérêt à confirmer tout le bien qu’il faut en penser. Certes, ce n’est pas la série du siècle, mais compte tenu du caractère casse-gueule de l’entreprise, il faut saluer la bonne tenue de l’ensemble.
De plus en plus mature, embrassant les codes de l’épouvante et de l’horreur inhérents à l’œuvre originale pour laisser progressivement de côté ceux qui appartiennent au champs lexical de la série adolescente, Bates Motel laisse présager le meilleur pour la suite.

@ Gilles Rolland

Critique de la saison 1

bates-motel-vera-farmiga-freddie-highmore1Crédits photos : A&E

 

Par Gilles Rolland le 23 décembre 2014

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