[Critique série] DIRK GENTLY, DÉTECTIVE HOLISTIQUE – Saison 1

SÉRIES | 18 mars 2017 | 1 commentaire
Dirk-Gently-saison-1-poster

Titre originale : Dirk Gently’s Holistic Detective Agency

Rating: ★★★★☆
Origine : États-Unis
Créateur : Max Landis
Réalisateurs : Dean Parisot, Michael Patrick Jann, Tamra Davis, Paco Cabezas.
Distribution : Elijah Wood, Samuel Barnett, Hannah Marks, Jade Eshete, Fiona Dourif, Mpho Koaho, Aaron Douglas, Michael Eklund…
Genre : Thriller/Fantastique/Comédie/Adaptation
Diffusion en France : Netflix
Nombre d’épisodes : 8

Le Pitch :
Dirk Gently, un excentrique détective britannique, débarque dans la vie de Todd, quand celle-ci prend l’eau de toutes parts. Todd qui n’aura pas d’autre choix que de suivre Dirk dans ses déambulations atypiques, à la recherche du meurtrier d’un puissant homme d’affaires. Une enquête où il est aussi question d’une jeune fille disparue, d’un chat pas comme les autres et d’un groupe de brutaux marginaux dotés de curieux pouvoirs…

La Critique de la saison 1 de Dirk Gently, Détective Holistique :

Adaptation de la série de bouquins de Douglas Adams, Dirk Gently se démarque très rapidement du tout venant des séries TV actuelles. À première vue en tout cas. Normal vu la base de travail relativement azimutée. Ce qui saura à n’en pas douter contenter les fans et plus largement tous ceux qui cherchent des œuvres qui n’ont pas peur de mixer les genres pour sortir du cadre, quitte à risquer de se mettre à dos d’autres spectateurs, en quête de quelque chose de moins exigeant. Car si elle dispense son lot de « fun », Dirk Gently reste relativement tordue. Il faut s’accrocher, pour ne pas décrocher…

Dirk-Gently-Fiona-Dourif

Doctor qui ?

Ce personnage venu d’on ne sait où, ou carrément d’on ne sait quand, suffit presque à lui tout seul à rapprocher Dirk Gently, Détective Holistique de Doctor Who. Dirk Gently qui est d’ailleurs produite par la branche américaine de BBC. La BBC qui produit et diffuse Doctor Who. La boucle est bouclée et même si le détective holistique qui nous intéresse ici ne voyage pas dans le temps et l’espace dans une sorte de cabine téléphonique, il partage de nombreux points communs avec le Docteur le plus célèbre de l’hyper espace. Bon, cela dit, heureusement, Dirk Gently ne se limite pas à une tentative de remise à jour de Doctor Who. On trouve aussi pas mal de Sherlock. Juste parce que le héros est détective et que son acolyte rappelle le Docteur Watson ? Oui et non. Il y a aussi cet esprit so british qui habite le show, pourtant 100% américain et le fait que Gently lui-même soit anglais. Tout ça contribue bien sûr à faire quelques rapprochements mais aide également à se fondre sans problème dans un récit tortueux, dont les références ne sont rien d’autres que des marqueurs qui aideront les uns et les autres à ne pas se paumer.

Fourre-tout de génie

Nous allons donc dire que la série de Max Landis se situe au carrefour de Doctor Who et de Sherlock Holmes. Max Landis qui est bien le fils de John « Le Loup-garou de Londres » Landis. C’est important de le préciser. Ou peut-être pas à vous de voir. Quoi qu’il en soit, pas de loup-garou dans ces huit épisodes qu’il est vivement conseillé de regarder à la chaîne pour ne pas perdre le fil. Ou les fils d’ailleurs tant l’histoire pilotée par le rejeton de l’un des maîtres de l’horreur est généreuse en ramifications diverses et variées. Un scénario qui saura récompenser ceux qui ont justement fait l’effort d’en saisir toutes les subtilités en ayant le bon goût de retomber sur ses pieds à l’occasion de l’ultime épisode, ouvert sur une saison 2 qui devrait arriver à la fin de cette année. Il doit bien y avoir quelques incohérences ici ou là mais elles sont discrètes et n’empêchent en rien qu’on se dise, une fois le dernier épisode achevé, que tout ceci est quand même vachement bien fait. Et tant pis si au fond, surtout si on la juge à l’aune du côté délirant du scénario, la mise en scène reste assez conventionnelle.

La communauté du chaton

Cela dit, si Dirk Gently est aussi fréquentable, ce n’est pas uniquement grâce à son script un peu taré, mais aussi « à cause » de sa propension à prendre à revers. On pense avoir affaire à une comédie et hop, voilà qu’on nous balance un chaton qui se transforme en requin et qui découpe un mec en deux. Une histoire d’amour s’amorce entre Elijah Wood et la superbe Jade Eshete ? Boum, une bande de bikers (sans moto) déboule et détruit tout le décors dans un bruit et une fureur qui renvoient aux crises qui assaillent la sœur de l’un des protagonistes principaux, quand elle croit que ses mains sont en train de cramer. Paumés ? C’est normal. Toute la saveur de Dirk Gently réside dans cet imprévisibilité. Gently nous le dit d’ailleurs souvent : tout est lié, d’une façon ou d’une autre et à la fin, tout deviendra clair.
Voilà un show qui n’a pas peur de prendre des risques. D’y aller franchement dans le grand n’importe quoi pour au final acquérir, malgré ses références très présentes, sa propre identité et parvenant à se montrer plutôt immersif, drôle et passionnant. Surtout qu’en l’occurrence, les acteurs sont tous excellents. Elijah Wood en premier lieu, qui n’incarne pas le Dirk Gently du titre, mais qui a vite fait de s’imposer comme le vrai héros de l’histoire. Celui qui accompagne le spectateur au fil de l’enquête et qui l’aide à en expliquer les rouages les plus complexes. Wood qui n’a cessé, depuis son retour de la Terre du Milieu, de tenter de rebondir avec des rôles parfois risqués, qui n’ont pas toujours été reconnus à leur juste valeur. Ici, il est formidable de bout en bout. Comme Samuel Barnett, Dirk Gently en personne, impeccable en détective de l’impossible, tout en décalage, drôle et pétillant. On pourrait d’ailleurs dire là même chose de Fiona Douris (la fils de Brad, lui aussi dans Le Seigneur des Anneaux d’ailleurs. Tout est lié !!!), l’autre révélation de la série. Complètement tarée, l’actrice campe un personnage insaisissable et génial sur bien des points. Elle qui se pose entre autres choses, comme le vecteur de la brutalité dont peut parfois faire preuve la série.

Dirk-Gently-saison-1

Paranormal activities

Entre trip fantastique, science-fiction, policier, comédie, action et drame, Dirk Gently ne s’interdit aucun écart et verse allègrement dans la folie ! Autant dire que la série de Max Landis rend très justement hommage à Douglas Adams, son auteur, auquel on doit aussi l’excellent H2G2, Le Guide du Voyageur Intergalactique, lui aussi adapté, en film cette fois, il y a quelques années. L’écrivain, qui selon ses fans les plus hardcore est très difficile à adapter. Ce qui est vrai. Mais Landis arrive à proposer quelque chose qui sonne avec une belle impertinence. Il nous offre le genre de série qui n’aurait jamais pu atterrir sur le service public ou sur une chaîne « classique » et qui, à l’arrivée, détonne joyeusement. C’est frais, parfois un peu nébuleux mais jamais ennuyeux. On en veut plus !

En Bref…
La première saison de Dirk Gently ne perd pas de temps et saute à pieds joints dans l’action. Peuplé de personnages certes un peu inégaux mais originaux et de concepts souvent incroyables, le show mène sa barque sans se priver de faire quelques détours mais arrive à bon port. Inclassable, atypique, joyeusement bordélique et attachante, voilà une série comme on n’en voit pas tous les jours !

@ Gilles Rolland

Dirk-Gently-Elijah-Wood   Crédits photos : Netflix/BBC America

Par Gilles Rolland le 18 mars 2017

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Marco
Marco
7 années il y a

Salut!
Peu-tu faire une critique d’Iron Fist?

Je ne crois pas que je devrais faire confiance aux critiques americains qui utilise leur biais. (la meteo politique actuelle aux US avec Trump, les manifestations SJWs dans la rue…). Peu-etre qu’il donnent des mauvaises notes juste car le protagoniste est blanc.
La serie (selon eux) souffre de longueur, mais n’est pas le cas aussi chez les autres series Marvel/Netflix?

Je fais confiance a ton jugement avant de commencer cette serie. J’hesite encore.