[Critique série] FUBAR – Saison 1
Titre original : Fubar
Rating:
Origine : États-Unis
Création : Nick Santora
Réalisateurs : Phil Abraham, Holly Dale, Steven A. Adelson, Stephen Surjik.
Distribution : Arnold Schwarzenegger, Monica Barbaro, Milan Carter, Gabriel Luna, Fortune Feimster, Travis Van Winkle, Jay Baruchel, Tom Arnold…
Genre : Comédie/Drame
Diffusion en France : Netflix
Nombre d’épisodes : 8
Le Pitch :
Tout le monde pense que Luke Brunner est représentant en matériel fitness alors qu’en réalité, il s’agit de l’un des espions les plus redoutables de la CIA. Ce qu’il ignore en revanche, c’est que s’il a menti à tous ses proches, sa fille a fait de même. Luke Brunner est ainsi stupéfait quand sa dernière mission avant la retraite l’amène à travailler avec son espionne de fille pour contrer les agissements d’un redoutable terroriste…
La Critique de la saison 1 de Fubar :
Une série avec Arnold Schwarzenegger ? Le chêne autrichien aurait-il été inspiré par son ancien rival Sylvester Stallone, qui, avec Tulsa King, a su à nouveau attirer l’attention (et la retenir) ? Reste que Schwarzie, contrairement à Sly, a déjà joué à la télévision. À ses débuts, il a ainsi eu l’illustre honneur d’apparaître dans Les rues de San Francisco et The San Pedro Beach Burns, avant de faire des apparitions dans Liberty’s Kids : est : 1776, une série d’animation et Mon oncle Charlie. Il a même réalisé un excellent épisode des Contes de la Crypte (dans lequel il joue aussi mais très discrètement). Alors non, Fubar n’est pas la première série avec Arnold. C’est en revanche la première dans laquelle il tient le rôle central.
Vrais mensonges
Avec sa tonalité comique et son scénario évoquant True Lies, Fubar n’avait pas grand chose, contrairement à Tulsa King, pour éveiller la curiosité. Et pourtant, à l’arrivée, la série s’avère aussi plaisante que divertissante. À condition de savoir où on met les pieds cependant…
Fubar donne le ton dès les premières minutes. Une introduction qui peut aussi faire office de douche froide pour toutes celles et ceux qui espéraient un retour ultra spectaculaire de Schwarzenegger. Mais Arnold n’a plus 40 ans. Il en a 75. Même si le scénario lui en donne 10 de moins. Oui il est en forme mais non il ne peut plus monter un cheval en pleine ville, tabasser des méchants à la chaîne, décimer une armée à lui tout seul ou encore sauter d’un avion au décollage.
Le Schwarzie de Fubar est plus posé et Nick Santora, le showrunner, a bien dû faire avec. C’est ainsi que l’action est ici plutôt mesurée. Même les autres personnages, tous plus jeunes, à commencer par Monica Barbaro, qui joue la fille d’Arnold, ne font pas non plus des prouesses physiques, probablement pour se caler sur la cadence de la star en chef. Mais de l’action, il y en a quand même régulièrement. Et si les effets spéciaux, un peu grossiers et la mise en scène, plutôt basique, n’arrivent pas tout le temps à la rendre aussi percutante qu’espérée, la série n’a rien de déshonorant non plus.
Espions malgré tout
Ce que Fubar concède donc au niveau de la castagne, avec un acteur méritant mais limité physiquement, elle essaye de le compenser avec la comédie. Mais là encore, mieux vaut modérer ses ardeurs pour espérer rire à intervalles réguliers. Car oui, Fubar sait être drôle, mais elle est plus souvent amusante. Les punchlines ne font pas toutes mouche et finalement, c’est bel et bien grâce à l’alchimie que les acteurs entretiennent que le show gagne ses gallons quand il essaye de conserver une certaine légèreté. Dommage qu’à mi-parcours, un rebondissement tente de la jouer plus dramatique car non seulement ce ressort casse le rythme, mais il ne s’avère en plus pas très utile et convainquant.
Réforme des retraites
Articulée autour d’une histoire qui peine à tenir sur 8 épisodes, néanmoins traversé de bons moments et de scènes réjouissantes, porté par des acteurs doués et tout entière dédiée à Arnold, le pivot inébranlable, Fubar souffre tout de même de la comparaison avec True Lies. Moins drôle et moins spéculaire, le show pêche aussi par une direction artistique très générique. De quoi l’empêcher de vraiment faire preuve de panache.
Quand on sait que le showrunner est aussi responsable de Reacher, un autre série d’action tout de même plus percutante, on se dit que c’est un peu dommage. Les réalisateurs embauchés n’ont rien de James Cameron, de Paul Verhoeven ou d’Ivan Reitman en herbe et parfois, Fubar prend des airs d’occasion manquée. Reste son énergie, sa générosité, le charisme de Schwarzenegger, qui s’amuse comme un fou, et l’important capital sympathie. Insuffisant pour rendre une série culte mais suffisant pour faire plaisir aux fans tout de même.
En Bref…
Difficile de ne pas comparer Fubar à True Lies tant son histoire se rapproche de celle du classique de James Cameron. Et si cette comparaison ne réussit pas à la série, cette dernière ne démérite pourtant pas. Notamment grâce à à Arnold Schwarzenegger, qui prend un plaisir contagieux à revenir dans un rôle visiblement taillé sur mesure pour mettre en valeur sa propension à sauter à pieds joints dans l’action mais surtout à faire vibrer sa fibre comique.
@ Gilles Rolland
Vu et apprécié.