[Critique série] GLOW – Saison 2
Titre original : GLOW
Rating:
Origine : États-Unis
Créatrices : Liz Flahive, Carly Mensch
Réalisateurs : Lynn Shelton, Mark A. Burley, Kate Dennis, John Cameron Mitchell, Claire Scanlon, Sian Heder, Meera Menon, Phil Abraham, Jesse Peretz.
Distribution : Alison Brie, Betty Gilpin, Sydelle Noël, Marc Maron, Britney Young, Britt Baron, Kate Nash, Chris Lowell, Bashir Salahuddin, Rich Sommer, Kia Stevens, Gayle rankin, Jackie Tohn, Sunita Mani, Elle Wong, Marianna Palka, Shakira Barrera…
Genre : Drame/Comédie
Diffusion en France : Netflix
Nombre d’épisodes : 10
Le Pitch :
Les catcheuses de GLOW sont prêtes : les chorégraphies sont assimilées, les scénarios peaufinés et les décors et autres costumes finalisés. Alors que les audiences de l’émission commencent à grimper, l’équipe doit néanmoins faire face à de multiples difficultés. Que ce soit au niveau personnel ou professionnel, quand la chaîne qui diffuse le show semble par exemple vouloir lui mettre des bâton dans les roues ou quand le seul et unique sponsor se fait la malle…
La Critique de la saison 2 de GLOW :
GLOW a déboulé sur Netflix en 2017 et s’est rapidement imposée comme l’une des meilleures surprises de l’année. Notamment produite par Jenji Kohan, la créatrice de Weeds et d’Orange Is The New Black, portée par un casting en béton armé et remarquablement écrite et réalisée, la série a non seulement fait souffler un vent de fraîcheur sur la production télévisuelle, mais aussi révélée nombre de talents, tout en jouant habilement sur la nostalgie, il est vrai très tendance, des 80’s. Et c’est donc avec impatience, mais aussi une pointe d’appréhension, que nous attendions la saison 2. Car il était facile de se prendre les pieds dans le tapis après une telle réussite. Facile de se répéter aussi et de se la jouer opportuniste. Mais GLOW n’est pas un show facile. Et la saison 2, autant le dire tout de suite, est au moins aussi bonne que la première, sinon meilleure…
Ready to rumble ?
Alors oui, GLOW joue à fond les ballons sur l’imagerie des années 80. L’action se déroule au beau milieu de cette décennie aujourd’hui cible de bien des fantasmes pop (et autres), mais jamais la série n’exploite de manière opportuniste, comme d’autres peuvent le faire, les codes ou encore certains gimmicks, histoire de noyer un peu le poisson. Non car GLOW ressemble à s’y méprendre à une série produite dans les années 80. Le grain de l’image, les tenues, les coiffures… Formellement, on est toujours ici en face d’une œuvre très soignée. L’épisode spéciale, qui enchaîne clips musicaux et petites vidéos promotionnelles, est d’ailleurs là pour le rappeler. Le plus beau étant que le scénario suit…
Catch attack !
GLOW continue sur sa lancée et joue avec toujours autant de brio sur une dynamique de groupe tout aussi galvanisante qu’aidant à l’identification. Plus que jamais le scénario table sur le « seuls contre tous ». Les catcheuses et leur équipe sont retranchées dans un hangar proche de leur hôtel, préparant le meilleur show possible, envers et contre une société faites d’ex-mari, de créanciers, de producteurs véreux et de pervers. Le message est clair et GLOW de résonner avec encore plus de force aujourd’hui, ne se privant pas au passage pour appuyer là où ça fait mal dans le monde post-Weinstein. Alors oui, GLOW est une pure série féministe. Une œuvre intelligente, qui orchestre le combat, au propre comme au figuré, de femmes fortes, où amenées à le devenir après s’être libérées d’influences néfastes et machistes, dans un milieu fantasque, lui aussi exploité avec respect, pour épaissir le propos principal. Le tout sans donner l’impression de se prendre la tête, en s’amusant parfois (on revient à l’épisode spécial et aux nombreux gags qui parsèment la saison) et en sonnant avec une tendresse pour le coup assez nouvelle car amplifiée par l’évolution des relations entre les personnages.
Wrestlemania
Et les personnes justement, parlons-en. On prend les mêmes et on continue. Le duo composé par les brillantes Alison Brie et Betty Gilpin toujours en première ligne, mène la danse, superbement épaulé par une distribution aux petits oignons, où tout le monde a droit à son arc narratif, certes plus ou moins important mais jamais anecdotique. Des comédiens au sommet de leur art. Marc Maron, parfait une nouvelle fois, Chris Lowell, lui aussi excellent, et tous les autres. Nous en parlions plus haut, mais GLOW a mine de rien révélé un paquet de talents. Lowell donc, mais aussi Betty Gilpin, ici plus que jamais à fleur de peau, formidable sur le ring, en Liberty Belle, son avatar, ou en dehors, quand elle redevient cette mère en instance de divorce. Alison Brie bien sûr, continue de nous en mettre plein la vue à l’instar de tous les autres. Toujours avec cette bienveillance qui n’amenuise en rien l’impact du propos et des thématiques illustrées avec une grâce certaine et une force admirable.
Le défi était de taille mais GLOW l’a relevé avec les honneurs. Cette deuxième saison est largement à la hauteur. On s’amuse, on vibre, on s’émeut, on a envie d’applaudir à tout rompre et on tombe finalement en admiration devant ces Sublimes Femmes du Catch !
En Bref…
La saison 2 de GLOW est une réussite comme on aimerait en voir plus souvent. Une série intelligente, militante, drôle, visuellement soignée, parfaitement écrite et interprétée. À nouveau K.O pour le compte ! Vivement la saison 3 !
@ Gilles Rolland