[Critique série] JEAN-CLAUDE VAN JOHNSON – Saison 1

SÉRIES | 18 décembre 2017 | Aucun commentaire
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Titre original : Jean-Claude Van Johnson

Rating: ★★½☆☆
Origine : États-Unis
Créateur : Dave Callaham
Réalisateur : Peter Antencio
Distribution : Jean-Claude Van Damme, Kat Foster, Moises Arias, Phylicia Rashad…
Genre : Action/Comédie
Diffusion en France : Amazon Video
Nombre d’épisodes : 6

Le Pitch :
Jean-Claude Van Damme, la star mondiale du cinéma d’action, n’est pas celui que vous croyez. Non content d’avoir tourné dans des classiques, JCVD a aussi sauvé le monde. Plusieurs fois. Dans la vraie vie. Car Van Damme est en réalité Jean-Claude Van Johnson, un redoutable espion. Enfin… Ça, c’était avant… Aujourd’hui, Jean-Claude Van Johnson se contente de végéter dans sa grande maison en repensant à ses faits de gloire d’antan. Un jour, il décide néanmoins de reprendre le chemin des plateaux de tournage et du même coup, celui de l’agence pour laquelle il a toujours travaillé en tant qu’espion. Alors qu’une menace d’ampleur se profile et que le monde est à nouveau en danger, JCVJ replonge dans l’action…

La Critique de la saison 1 de Jean-Claude Van Johnson :

Le concept était trop beau pour être vrai : donner à Jean-Claude Van Damme l’opportunité de jouer son propre rôle, dans une série toute entière dédiée à sa gloire. Un show qui dévierait juste assez de la réalité pour que JCVD revisite en quelque sorte ses 34 ans de carrière, en prenant soin de saupoudrer le tout d’une large dose de second degré. Inventer une double identité à l’icône du cinéma d’arts-martiaux pour lui permettre de mieux se moquer d’elle-même et de faire preuve du recul qui avait fait des merveilles dans le long-métrage JCVD, de Mabrouk El Mechri. Mettre le mythe à nu, mais lui offrir une chance d’également faire ce qu’il fait de mieux, à savoir casser du bad guy, au cœur d’un univers dont il serait le pivot, mais avec humour et décalage. Non, franchement, quand Amazon présenta le pilote de Jean-Claude Van Johnson, tout était réuni pour que les fans y trouvent leur compte et pour que les autres s’aperçoivent enfin que Van Damme est un acteur, un vrai, capable de véritablement mettre ses tripes sur la table. Ce que laissait présager le trailer de la série, avec la musique de Jacques Brel, qui faisait brillamment écho aux fêlures d’une légende un peu sur le retour, au visage buriné et à la voix fatiguée. Le pilote quant à lui, a plutôt fait bonne figure. Son succès a d’ailleurs permis de lancer la production de cinq épisodes supplémentaires. Aujourd’hui, la première saison est là et malheureusement, l’heure est à la déception…

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Natsuko ! Natsuko ! Natsuko !

Le pilote de Jean-Claude Van Johnson avait su exploiter relativement correctement le postulat de la série : présenter un JCVD un peu au bout du rouleau, solitaire et blasé, puis le faire revenir sur le devant de la scène. Les clins d’œil étaient nombreux et pour la plupart savoureux (la vanne sur Time Cop), l’acteur semblait s’amuser et finalement, l’aspect un peu cheap n’entachait pas un bilan très positif, qui permettait d’appréhender avec confiance la suite. Une suite qui se prend tragiquement les pieds dans le tapis dès le second épisode.
Quand l’épisode 1 introduisait le concept et l’histoire, l’épisode 2 fait preuve de beaucoup moins de second degré et ressemble à n’importe laquelle des productions fauchées tournées à l’arrache en Europe de l’Est, qui ont permis à JCVD d’entretenir son rythme de vie ces dernières années. C’est triste mais c’est comme ça. Les 4 épisodes suivants, et c’est dur à admettre pour un fan qui attendait énormément (trop ?) de la chose, sont au diapason.
Alors bien sûr, on trouve ici ou là quelques bonnes idées. Les références à la carrière de JCVD sont parfois savoureuses notamment. Mais paradoxalement, les qualités de Jean-Claude Van Johnson mettent un peu plus en exergue ses défauts.

Y-a-t-il un Jean-Claude pour sauver le monde ?

Parmi les défauts en question, il convient de souligner que la série est un gros foutoir souvent difforme, qui ne parvient jamais à sonner avec sincérité. On a donc plus que souvent l’impression que le showrunner a mis tout ce qu’il pouvait sans se soucier de la cohérence, ne maîtrisant au final pas du tout l’art délicat de la parodie. L’émotion tombe ainsi systématiquement à plat et s’avère également ridicule. Comme lors de ces évocations bien tartes de l’enfance du héros ou encore quand il est question du personnage incarné par Kat Foster, dont on ne sait plus trop si il s’agit d’un side-kick ou d’un love interest dont on finit de toute façon par se moquer. Et encore, ce n’est rien comparé avec le rôle de Phylicia Rashad ou celui de Moises Arias. En fait, c’est bien simple : tous les personnages secondaires sont foirés. Les méchants comme les gentils. Rajoutez à cette sauce déjà bien chargée et largement trop assaisonnée, une réalisation qui frise l’amateurisme et une écriture parfaitement aux fraises et vous aurez une petite idée du résultat. Mais… Heureusement, Jean-Claude Van Damme est là. Et vu que tout tourne autour de lui, il faut quand même reconnaître qu’il parvient à sauver les meubles. Surtout quand il se met à nu justement. Chose qu’il fait, quand on lui en donne l’occasion, à peu près aussi bien que lorsqu’il s’agit de lever la jambe. Malgré une direction d’acteurs inexistante, JCVD assure et porte sur ses larges épaules un show boiteux mais néanmoins, grâce à lui, parfois attachant. Quand tout part en vrille, quand le showrunner tente de nous amuser avec des séquences surréalistes (ce n’est en rien positif) et quand les promesses énoncées dans le pilote se transforment successivement en raisons de se lamenter sur ce qu’aurait pu être la série, JCVD tient bon et semble y croire. Mais au fond, c’est aussi ça qui est dur. Entre d’autres mains, en exploitant vraiment ce formidable concept, en canalisant un peu une folie qui ici, sonne faux, en embauchant un réalisateur un peu plus chevronné et surtout des scénaristes consciencieux, Jean-Claude Van Johnson aurait pu être grande. En l’état, elle est juste anecdotique et vu le dénouement de ce premier acte, en forme de cerise moisie sur un gâteau indigeste, qui finit par faire ressembler le show à une production Asylum bon marché torchée en 3 semaines, on voit mal comment la saison 2 (si saison 2 il y a) pourra relever le niveau…

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En Bref…
Malgré une intro convaincante et un acteur pleinement investi, Jean-Claude Van Johnson déçoit à peu près à tous les niveaux. Poussive, cette série n’est jamais convaincante et s’avère au mieux attachante, si tant est que l’on adore Van Damme et que l’on soit prêts à bouffer des inepties à la chaîne. Ni dans l’humour, facile et opportuniste, ni dans la mise en scène et encore moins dans l’écriture. Jean-Claude Van Damme méritait mieux. Ses fans aussi.

@ Gilles Rolland

Jean-claude-van-johnson-JCVD-Kat-Foster  Crédits photos : Amazon Video

Par Gilles Rolland le 18 décembre 2017

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