[Critique série] MAID

SÉRIES | 29 novembre 2021 | Aucun commentaire
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Titre original : Maid

Rating: ★★★★½

Origine : États-Unis

Créatrice : Molly Smith Metzler

Réalisateurs : John Wells, Helen Shaver, Nzingha Stewart, Lila Neugebauer, Quyen Tran.

Distribution : Margaret Qualley, Nick Robinson, Andie MacDowell, Anika Noni Rose, Tracy Vilar, Billy Burke, Aimee Carrero…

Genre : Drame/Adaptation

Diffusion en France : Netflix

Nombre d’épisodes : 10

Le Pitch :

Maltraitée par son petit-ami, avec lequel elle a eu une fille, Alex décide de s’enfuir avec son enfant. Sans le sou, elle parvient à trouver une place dans un refuge et à décrocher un emploi de femme de ménage…

La Critique de Maid :

Adaptation des mémoires de Stephanie Land Maid : Hard Work, Low Pay, and a Mother’s Will to Survive, Maid met en scène Margaret Qualley, ainsi que sa mère, Andie MacDowell. Une mini-série extrêmement réussie, qui s’est d’emblée classée parmi les plus regardées de la plate-forme au N rouge.

Envers et contre tous

On retrouve dans le pool des réalisateurs engagés pour mettre en scène les dix épisodes de Maid un certain John Wells, soit l’une des têtes pensantes de la série Urgences. Un hit de la télévision américaine avec lequel Maid partage un véritable sens de la nuance, visible dès les premières scènes. D’emblée le regard perdu de Margaret Qualley, qui campe Alex, cette jeune femme aux abois, dévore littéralement l’écran. Sans artifice, la showrunneuse Molly Smith Metzler colle de près au récit de Stephanie Land et narre les galères de cette héroïne discrète du quotidien, lancée dans une lutte pour survivre au sein d’un monde étriqué.

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Plongé dans les paysages froids du Canada, même si l’action est censée se dérouler dans le nord-est des États-Unis, Maid prend son temps pour raconter son histoire, avec une grande sobriété, sans s’interdire quelques audaces visuelles et narratives très appréciables. Très immersive, cette mini-série sait également captiver en permanence, faisant passer son message essentiel sans forcer, bien loin des œuvres modernes souvent auto-centrées et donc beaucoup moins pertinentes.

Nager à contre-courant

Maid aborde avec un tact et une intelligence rare des thèmes difficiles sans jamais détourner le regard. Les violences conjugales sont ici au cœur d’un scénario qui souligne également les défaillances d’une société pas encore prête à accorder de l’attention aux pourtant nombreuses victimes. Alex incarnant à sa façon toutes ces femmes molestées, qui sont abandonnées du jour au lendemain à une misère tragiquement ordinaire. Pourtant, et c’est aussi là que Maid touche en plein cœur, cette histoire, celle d’Alex, reste baignée de lumière. Même quand la jeune mère est au bout du rouleau et que rien n’y personne ne semble vouloir la sortir de sa détresse, l’espoir subsiste. Même si parfois, notamment pendant la deuxième moitié, celui-ci est très ténu.

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Une actrice en état de grâce

Dans le premier rôle, magnifiquement servie par une partition parfaite, Margaret Qualley trouve ici son meilleur rôle. Jeune mère courage bien décidée à s’en sortir, elle enchaîne les galères mais ne se décourage pas, nous atteignant en plein cœur grâce à cette fervente volonté de survivre. En face, Nick Robinson, qui joue le copain violent, est lui aussi parfait, malgré la difficulté que représente un tel rôle. Bien sûr, Andie MacDowell, qui campe la mère d’Alex, offre à Margaret Qualley l’occasion de nous offrir des séquences très authentiques, dans lesquelles la complicité entre les deux femmes est superbement exploitée.

Sans jamais sombrer dans le pur misérabilisme, préférant rendre hommage à la puissante résilience de son héroïne, Maid parvient également à faire preuve d’une remarquable constance 10 épisodes durant, ne laissant aucune chance à l’ennui. Très bien écrite, la série réserve des rebondissements et des respirations éblouissantes, là encore parfois traduites par des audaces aussi inattendues que bienvenues. Comme lorsqu’Alex, après avoir appris une bonne nouvelle, improvise une danse sur le Don’t Stop Me Now de Queen. Le genre de scène qui met encore plus en valeur le caractère précieux de cette œuvre ô combien émouvante et nécessaire.

En Bref…

En faisant preuve d’un sens de la nuance absolument admirable, Maid s’impose sans mal comme l’une des meilleures séries de l’année. La performance éblouissante de Margaret Qualley, l’écriture, fine et pertinente et la mise en scène, immersive, ne sont que quelques raisons parmi d’autres quant à cet état de fait.

@ Gilles Rolland

Maid
Crédits photos : Netflix
Par Gilles Rolland le 29 novembre 2021

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