[Critique série] MANIMAL

SÉRIES | 20 octobre 2012 | Aucun commentaire

Titre original : Manimal

Rating: ★★★½☆
Origine : États-Unis
Créateurs : Glen A. Larson, Donald R. Boyle
Distribution : Simon MacCorkindale, Melody Anderson, Michael D. Roberts, Glynn Turman, Reni Santoni, William Conrad, Lloyd Bochner, Ursula Andress, David Hess, Richard Lynch, Doug McClure, Gloria Stuart, Keenan Wynn, Robert Englund…
Genre : Fantastique/Policier
Année de production : 1983
Diffusions en France : FR3/TF1/La Cinq/M6 – Coffret DVD chez Condor Entertainment
Nombre d’épisodes : 1 saison de 8 épisodes

Le Pitch :
Jeune, beau et riche, Jonathan Chase a étudié à travers le monde les secrets indicibles de la nature et plus spécifiquement des liens qui unissent l’homme et l’animal. Capable de se transformer à volonté en n’importe quel animal, Jonathan Chase, professeur à l’université, utilise son extraordinaire pouvoir, pour aider la police dans ses enquêtes. En compagnie de Ty, son pote de l’armée et de Brooke, une belle policière, Jonathan Chase combat le crime…

La Critique :
Jonathan Chase, belle situation, jeune, beau garçon. Un homme qui a un avenir des plus brillants et un passé des plus obscurs. Des replis les plus profonds de l’Afrique aux sommets les plus élevés du Tibet, héritier du savoir de son père et des sombres mystères de l’univers. Jonathan Chase, le maître des secrets qui ont séparé l’homme de l’animal et l’animal de l’homme : l’homme-animal !

Ainsi commence chacun des huit épisodes de la série culte Manimal. Une série enfin disponible en coffret DVD, qui a bercé l’enfance de nombreux trentenaires à travers le monde.
Il est d’ailleurs surprenant de constater que Manimal ne compte que huit épisodes, tant cette dernière fut rediffusée à foison, entre 1985 et 1996 (en France), naviguant de chaîne en chaîne. L’impression, pour ceux qui ont connu la série lors de ces diffusions, que Manimal comptait de nombreux épisodes est tenace, mais non, Manimal a bel et bien connu une fin prématurée. Faute d’audience on s’en doute.

Lancée pour la première fois en 1983, par la chaine américaine NBC, Manimal a pourtant marqué toute une génération de téléphages. Quel gamin n’a jamais imité Jonathan Chase, quand ce dernier s’isolait pour se transformer en panthère ? Jonathan Chase qui, grâce à une simple séance d’hyper-ventilation pouvait se changer en n’importe quelle bestiole, mais qui avait une nette préférence pour la panthère et pour le faucon.

Car en 1983, les effets-spéciaux n’étaient pas ce qu’ils sont aujourd’hui. Et ce malgré la participation du maître Stan Winston (Terminator, Aliens…). En toute logique, Manimal exploitait à fond les balloches les transformations en panthère et en faucon, ces dernières étant illustrées à l’écran lors de séquences de « morphing », où l’acteur prenait peu à peu l’apparence de l’animal souhaité. On voyait la main, animée par de drôles de boursouflures, les oreilles qui rentraient dans le crane, le visage, lui aussi sujet à d’étranges difformités, les poils ou les plumes qui poussaient, et le tour était joué (l’ordre pouvait varier, ceci n’est qu’un exemple basique). Quand Jonathan Chase choisissait de se changer en ours ou en dauphin, ce n’était pas la même salade. On le voyait partir se cacher dans quelques coins sombres, puis revenir complètement métamorphosé. Malgré tout, ça fonctionnait à plein régime, il faut bien l’avouer. Et puis, il était quand même balèze Jonathan Chase de se transformer en déchirant ses fringues tout en arrivant à ne jamais se retrouver à poil lorsqu’il redevenait humain.

Les huit épisodes (1 pilote + 7 épisodes) de Manimal ont vu le protagoniste principal se changer en panthère, en faucon, en buffle, en dauphin, en chaton blanc (!), en requin, en perroquet (!!), en cheval noir, en cheval blanc (Manimal pouvait choisir la couleur), en serpent et en ours brun.
Le choix dépendant du contexte et de l’utilité de la transformation. Quoi que l’intérêt de se transformer en perroquet puisse paraître limité, quelle que soit la situation…

Manimal fut, au fil des années, souvent raillée pour sa piètre qualité. Le Magazine TV Guide classa carrément la série à la quinzième position des pires séries de l’histoire de la télévision (sur 50). Une honte si on juge le show par rapport à son originalité (en replaçant les choses dans leur contexte) et à la qualité de ses effets-spéciaux, peut-être ridicules aujourd’hui, mais quand même impressionnants à l’époque, si on garde à l’esprit qu’il s’agit d’une série et non d’un long-métrage.

Construite comme une série policière en somme tout classique, Manimal compilait à sa façon les clichés inhérents au genre. On avait droit à la love story balbutiante entre Jonathan Chase et Brooke, la mignonne fliquette amoureuse, et aux gags du sidekick interprété par Michael D. Roberts, un acteur vu depuis dans American Dreamz, Rain Man ou l’excellent Le Sixième Sens de Michael Mann (rien à voir avec Bruce Willis).
Simon MacCorkindale, l’acteur principal, a ensuite continué sa route à la télévision, même si on a pu le voir dans des films comme Les Dents de la Mer 3, où il ne jouait pas le rôle du requin, ou Mort sur le Nil. À la télé, MacCorkindale a joué dans Matt Hunter, Falcon Crest, Nikita, Poltergeist, les aventuriers du surnaturel, ou encore Sydney Fox. Un comédien au flegme indéniable, qui restera à jamais dans la mémoire de ses fans comme l’homme-animal et qui est décédé en octobre 2010.

Manimal est un monument, n’en déplaise à ses détracteurs. Difficilement appréhendable sans déclencher un torrent de rires pour les plus jeunes, la série créée par Glen A. Larson et Donald R. Boyle a connu un destin funeste, mais a su marquer au fer rouge l’inconscient collectif de la télévision. Grâce à Manimal, dans les 80’s, les fins d’après-midi du samedi n’étaient pas ordinaires. On se retrouvait en famille autour de ces intrigues rythmées par ces transformations bizarroïdes et ce mysticisme aussi kitsch que fascinant et on savourait. Vraiment. Au-delà de toutes les considérations artistiques, au sujet de la mise en scène, de l’écriture ou des aspects techniques. Tout en étant conscient qu’aujourd’hui, comparé aux séries modernes, Manimal fasse office de délire bancal et involontairement drôle.
C’est d’autant plus regrettable que davantage d’épisodes n’aient pas été tournés. Histoire de profiter un peu plus du magnétisme indéniable de Jonathan Chase, un homme beau, jeune et riche, capable de se transformer en animal : l’homme-animal ! Le Manimal !

@ Gilles Rolland

Crédits photos : Condor Entertainment

Article dédicacé à David Pamalach, avec qui nous avons de nombreuses fois chercher à percer les secrets qui séparent l’homme de l’animal. 

Par Gilles Rolland le 20 octobre 2012

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