[Critique série] MR. ROBOT – Saison 2
Titre original : Mr. Robot
Rating:
Créateur : Sam Esmail
Réalisateur : Sam Esmail
Distribution : Rami Malek, Christian Slater, Portia Doubleday, Craig Robinson, Carly Chaikin, Stephanie Corneliussen, Michel Gill, Gloria Reuben, Ben Rappaport, Ron Cephas Jones, Frankie Shaw, Martin Wallström…
Genre : Thriller/Drame
Diffusion en France : France 2
Nombre d’épisodes : 12
Le Pitch :
Fsociety a réussi. La révolution a eu lieu. E Corp est en grande difficulté et le monde se remet lentement du choc du hack massif. Elliot, pourtant, semble s’être retiré des affaires. Il vit tranquillement, suivant une routine lui permettant de lutter contre ses démons et son « double » Mr. Robot. Cela dit, il sera bientôt rattrapé par ses actions passées…
La Critique de la saison 2 de Mr. Robot :
Après une première saison qui est arrivée sous la forme de cheveux doré dans la soupe, l’attente vis à vis de la suite ne pouvait qu’être énorme. Sam Esmail, le showrunner, avait réussi à créer l’événement avec un show à la fois atypique et parfaitement dans l’air du temps. Pouvait-il renouveler l’exploit ? Les perspectives offertes par le final précédent nous amèneraient-elles loin ? On va tuer le suspense dans l’œuf, la réponse est non.
Amère déception
La saison 2 de Mr. Robot une véritable déception. Après un début en fanfare, ultra maîtrisé et suscitant beaucoup d’enthousiasme, le show se repose sur ses lauriers ou fonce trop dans le tas en voulant profiter du succès, battre le fer tant qu’il est encore chaud… et paf, coup dans l’enclume… Mais détaillons un peu, tout de même.
On reprend les choses là où on les avaient laissées… Elliot assiste médusé au grand élan qu’il avait voulu créer et préfère se mettre au vert, effrayé par toutes les conséquences de son hack. Mais le monde continue de tourner et E Corp prépare le second round face à la Dark Army tandis que Fsociety se délite lentement et qu’un agent du FBI particulièrement opiniâtre se lance dans l’arène. La série étant coutumière du twist (à Saint Tropeeeeeeeeeez), on ne va pas vous spoiler… Sachez simplement que si on reprend les chose où on les avait laissées, on ne va pas en faire grand chose non plus. Esmail réalisant seul tous les épisodes de cette cuvée 2016, il a confié l’écriture à un pool de scénaristes visiblement très paresseux. Facilités d’écritures impardonnables, cliffhangers éculés (le coup de la porte qui s’ouvre sur un mystérieux personnage qu’on nous sort trois fois…) et autres archétypes patauds… bref, on fait du surplace. Rien ne bouge et c’est un comble ! La première saison nous ouvrait de multiples portes et donnait une impression de liberté incroyable, la seconde noie tout cela, formant une indigeste omelette. Si quelques fulgurances sont sympathiques et offrent de bons moments, cela ne suffit pas à maintenir l’intérêt durant 12 épisodes.
Tout n’est pas négatif pour autant
Sinon, pour ce qui est des points positifs : la réalisation est toujours redoutablement efficace avec le désormais cadrage décalé, la signature de la série. L’utilisation de la focale est intéressante et on a droit à de très beaux plans et à des images chocs (même si on est un peu anesthésié par l’intrigue). Esmail fait vraiment bien le job. Seul défaut, une photo un peu trop monolithique. La musique est parfois trop en décalage mais contribue toujours à poser une atmosphère singulière de spleen apocalyptique. Le casting est toujours aussi exceptionnel, réussissant à rendre un minimum captivante une partition éventée. Rami Malek et Portia Doubleday en particulier. Quant à la nouvelle venue, Grace Gummer (la fille de Meryl Streep), elle tire bien on épingle du jeu.
En Bref…
Cette saison 2 marque une grosse chute de qualité en terme d’écriture, mais reste maîtrisée dans la forme, tout en pouvant toujours compter sur des acteurs engagés…
@ Sacha Lopez