[Critique série] NARCOS – Saison 1

FOREIGN CORRESP. SÉRIES | 1 septembre 2015 | Aucun commentaire

Titre original : Narcos

Rating: ★★★★☆
Origine : Etats-Unis
Créateurs : Chris Brancato, Paul Eckstein
Réalisateur : José Padilha, Guillermo Navarro, Andi Baiz, Fernando Coimbra
Distribution : Wagner Moura, Boyd Holbrook. Pedro Pascal, Raúl Méndez, Manolo Cardona, Maurice Compte, Ana de la Reguera, Stephanie Sigman, Joanna Christie…
Genre : Biopic/Drame/Thriller
Diffusion en France : Netflix
Nombre d’épisodes : 10

Le Pitch :
L’ascension irrésistible dans les années 1980 du narcotrafiquant colombien Pablo Escobar et de son entreprise florissante de coco, observée et combattue par la DEA (Drug Enforcement Administration)…

La Critique :
Après le récent biopic en demi-teinte Paradise Lost, dont je retiendrais surtout l’énorme presta de Benicio Del Toro, l’histoire du plus célèbre des trafiquants de drogue fait l’objet d’une nouvelle adaptation. Une série, cette fois, commandée par Netflix et produite « cocorico » par Gaumont International Television. Aux manettes, le brésilien José Padilha, révélé par l’éclatant Tropa de Elite, à la réal hyper nerveuse, filmée au plus près de l’action, qui m’avait bien scotché.
Et bim, premier bémol. Je crois que j’attendais de Narcos la même nervosité. Malheureusement, celle-ci n’émerge jamais vraiment, ou du moins pas assez. Pourtant, le personnage d’Escobar et son ascension fulgurante justifiaient sans problème un traitement rock’n’roll et délinquant, avec tout l’arsenal de prise de risque et de cadre bordeline qui va avec. Sans atteindre nécessairement les sommets d’un Michael Mann, rien que la moitié avec un peu d’ampleur, ça m’aurait suffi. Même Olivier Assayas avec sa mini-série sur Carlos, un autre célèbre voyou, était plus couillu.
Le problème, c’est qu’à l’inverse de ses personnages, Narcos est très sage. Bon élève, la série joue trop souvent la sureté du biopic classique et balisé. Exposition, évolution, ramifications. Et par dessus, la voix off qui vient souligner chaque situation pour être certain de ne pas être largué en cours de route. Confortable, c’est sûr, mais à ranger quand même dans les bémols. Parce que c’est bon des fois d’être paumé, de devoir se raccrocher à quelques images clés pour deviner les non-dits. Cet effort demandé au spectateur et la satisfaction de ce dernier quand il arrive à piger le truc. Là, que dalle. Si t’avais envie de te prendre un peu la tête, passe ton chemin. Ici, tout est clair, limpide, pas un pet de zone d’ombre.

Narcos

Heureusement, le casting est là pour relever le niveau. Dans la peau de Pablo le pas beau, Wagner Moura (vu déjà dans Trope de Elite puis Elysium de Neill Blomkamp) s’en sort plutôt bien. Ce n’est pas Del Toro, mais ça le fait quand même. Et puis il colle au poil avec les images d’archives très présentes qui éclatent à la gueule. Après, la vraie belle surprise vient surtout du duo d’agents de la DEA. Particulièrement le perso de Peña, campé par l’excellent Pedro Pascal. Souvenez-vous, the Red Viper de la série Game of Thrones, c’est lui.
La reconstitution de l’époque est un autre très bon point de la série. En Colombie ou en Floride, on est clairement projeté dans les années 80, il n’y a pas à tortiller là dessus.
Enfin, pour qu’un biopic fonctionne à fond la caisse, il faut la bonne histoire. Son intérêt est fondamental. Et de ce point de vue, l’histoire d’Escobar ne déçoit pas. Absolument folle, à la fois hors du temps et en même temps ancrée dans un passé très récent, d’une réalité connue, qui bourdonne dans les oreilles et qui fait frémir. Résultat, malgré la sagesse de sa réalisation, Narcos est hyper plaisant à suivre. Ce n’est pas un hasard si j’ai mangé aussi facilement les 10 épisodes en moins de deux jours. Parce que c’est solidement documenté et qu’on apprend un paquet de trucs. Sur la mise en place du gigantesque trafic, la création du Cartel de Medellín ou encore le succès instantané du produit cocaïne dans les narines américaines et les conséquences inquiétantes sur l’économie des US. Passionnant.

@ Nicolas Cliet-Marrel

Narcos2Crédits photos : Netflix

Par Nicolas Cliet-Marrel le 1 septembre 2015

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