[Critique série] SONS OF ANARCHY – SAISON 6

SÉRIES | 29 avril 2014 | Aucun commentaire
Sons-Of-Anarchy-Saison-6-poster

Titre original : Sons of Anarchy

Rating: ★★★★½
Créateur : Kurt Sutter
Réalisateurs : Paris Barclay, Peter Weller, Adam Arkin, Gwyneth Horder-Payton, Billy Gierhart, Guy Ferland, Kurt Sutter
Distribution : Charlie Hunnam, Katey Sagal, Ron Perlman, Maggie Siff, Mitch Pileggi, Mark Boone Junior, Kim Coates, Tommy Flanagan, Michael Marisi Ornstein, Theo Rossi, Jimmy Smits, Rockmond Dunbar, Peter Weller, CCH Pounder, Donal Logue, Walton Goggins…
Genre : Drame/Policier
Diffusion en France : M6/Série Club
Nombre d’épisodes : 13

Le Pitch :
Alors que Tara et Clay sont arrêtés et que Bobby prend ses distances avec le club, Jax se retrouve confronté à des difficultés qui pourraient changer SAMCRO pour toujours…

La Critique :
Si la saison 5 avait montré les premiers pas de Jax en tant que président de SAMCRO, il s’agit ici de voir comment ce dernier peut gérer ses affects et les séquelles d’une vie personnelle complexe en parallèle de son organisation criminelle, qu’il souhaite voir rejoindre des voies moins dangereuses et plus légales. Sauf que cette fois-ci, les difficultés rencontrées sont incroyablement fortes et vont réellement mettre en péril tout ce que le club représente.

Car dès le départ, un événement totalement inattendu va mettre les bikers sous le feu des projecteurs et attirer l’attention de la Justice américaine. Présenté dans un premier épisode étonnant du fait de son mélange de routine associée cette fois à quelque chose de particulièrement choquant. Kurt Sutter a pris un gros risque et soulevé une polémique outre Atlantique avec ce choix scénaristique osé mais, malheureusement empreint d’une actualité courante aux États-Unis. Hors de question de vous le spoiler mais soyez en avertis ! Le rythme de la saison est ici étonnamment à deux vitesses. Les trois premiers épisodes, sans être inintéressants, sont particulièrement mous, empreints d’une routine, ce qui peut sembler étrange vu le contenu du prologue. Mais, dès l’épisode 4, les choses s’emballent et on a droit à des surprises à chaque épisode. Cette intro sert à poser les bases de la saison tout en créant un écran de fumée nous cachant la véritable menace… Car cette fois-ci, le méchant annoncé dans la saison précédente (le flippant Marshall campé par l’excellent Donal Logue) n’est pas le seul à menacer la petite entreprise des Sons. En ce sens, le personnage de Galen, un membre de l’IRA que l’on avait croisé par le passé, prend une toute autre ampleur cette année et suscite un effroi incroyable, son côté imprévisible faisant des ravages. Car les terroristes irlandais n’apprécient que modérément la politique de Jax, qui souhaite se sortir du business dangereux et sanglant des armes en coupant les liens avec eux. De plus, un procureur tenace fait son entrée, en menant une croisade contre le trafic d’armes. Tara et Clay doivent gérer leur nouvel environnement et s’en sortir tout en remettant en place leurs relations avec le club, tandis que Otto est au bout du rouleau. Quant à Bobby, il semble préparer quelque chose de sérieux de son côté…

Cette saison est, une fois n’est pas coutume, très dense et il serait difficile de la résumer sans spoiler, mais attendez vous à voir SAMCRO dans un sale état… Car cette fois, il n’y a plus de limites dans la façon dont les événements et leurs conséquences sont abordés. Un des personnages évoque à un moment la notion de karma et il semble bien qu’il s’agisse de cela. En effet, quelque soit les actions (bonnes ou mauvaises) de Jax et de sa bande, les répercussions sont toujours importantes et les atteignent plus durement que jamais. Ce qui, en un sens, est satisfaisant car la série se dégage ainsi de certains travers en mettant les personnages face à eux-mêmes. Il y a donc une prise de conscience des héros, due à une profonde remise en cause morale de leurs activités. Certaines erreurs pourtant enfouies loin dans le passé refont surface de fort belle manière, notamment dans le 9ème épisode, centré sur l’honnêteté nécessaire des personnages pour avancer. On trouve toujours un grand nombre de petites sous intrigues pas très utiles mais mieux équilibrées par rapport à l’arc principal que dans la saison précédente. Et surtout, la série s’aventure là où on ne l’attend pas, certaines intrigues tournant autour de Tara et d’Otto (entre autres) trouvant un prolongement ou une fin des plus fortes, et ça, ça fait vraiment plaisir. Car, avec le temps, Sutter avait laissé certaines choses en plan et créé un certain sentiment de frustration à cet égard. Mais nous sommes à l’avant dernière saison, et la fin approche à grands, très grands pas. Il n’y a donc plus de temps à perdre et le sentiment d’urgence (parfaitement maîtrisé cette fois) est un plus indéniable cette année. Dans ce sens, le final très sombre et empreint de tristesse ne laisse aucun doute sur l’issue de la série, qui s’annonce noire comme l’encre. Certaines choses sont réglées, pour le moment, mais une guerre se prépare, et elle pourrait représenter la fin avec un grand F…

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Au rayon acteurs, cette année est un bon cru. CCH Pounder, qui campe le district attorney Tyne Patterson avec conviction, son rôle faisant écho à son très impressionnant palmarès, qui va de X-Files à The Shield, est donc parfaite dans son rôle de femme de loi combative et forte. Elle tient tête aux héros de la série sans tomber dans la corruption qui avait servi ses prédécesseurs. Au rayon des nouveaux venus, on trouve deux acteurs particulièrement appréciés : Peter « RoboCop » Weller et Kim Dickens (que l’on a pu voir dans Lost, Deadwood ou encore Treme). Si le premier était déjà au boulot sur la série en tant que réalisateur depuis quelques années, ses premiers pas de l’autre côté sous les traits d’un ancien flic badass et complice des Sons, sont plutôt réjouissants quoique peu utiles à l’intrigue. On peut en dire autant de Kim Dickens, qui hérite d’un personnage de tenancière de maison close malheureusement peu intéressant (voire mal écrit) et qui n’apporte rien de plus à la série que ses charmes…vraiment dommage quand on connaît les talents d’actrices de la dame. On a aussi un petit caméo de Robert « Terminator » Patrick, qui vient faire coucou à un vieux collègue de l’époque X-Files, j’ai nommé Mitch Pileggi, qui fera un retour éclair sous les traits du chef de gang néo nazi Ernest Darby. Walton Goggins est à nouveau de la partie (et c’est génial !) sous les traits du prostitué transsexuel Vince Van Damm, encore une fois, son charisme protéiforme et son aisance font de son interprétation une petite merveille très juste et étonnamment sensible. On retrouve aussi Dave Navarro, le guitariste de Jane’s Addiction, sous les traits d’un gangster latino. Le casting principal est toujours là, égal à lui même, avec une mention spéciale à Jimmy Smits, qui s’est très bien imposé et livre une prestation encore meilleure sous les traits de Nero et à Rockmon Dunbar qui fait du chef de la police de Charming le meilleur membre des forces de l’ordre que l’on ait vu dans la série.

Niveau mise en scène, on continue sur la lancée, efficace et élégante par moments. La bande-son est toujours la plus impressionnante de la télé à ce jour et les moments drôles ont fait leur retour de fort belle manière ! Il y a par contre, toujours certaines accalmies, qui sont bien plus touchantes et bouleversantes que les meurtres à répétition et autres exécutions sommaires dont la série s’est fait la spécialiste.

En conclusion, une saison essentielle, qui surprend et impressionne par sa richesse et sa maîtrise, tout en rattrapant les erreurs de la 5. Reste à espérer que la conclusion prochaine (qui tombera à la fin de l’année aux États-Unis) sera du même acabit.

@ Sacha Lopez

SOA-Episode-3Crédits photos : FX

Par Sacha Lopez le 29 avril 2014

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