[CRITIQUE SÉRIE] STRANGER THINGS – SAISON 4
Titre original : Stranger Things
Rating:
Origine : États-Unis
Créateurs : Matt Duffer, Ross Duffer
Réalisateurs : Matt Duffer, Ross Duffer, Shawn Levy, Nimród Antal.
Distribution : Winona Ryder, David Harbour, Millie Bobby Brown, Finn Wolfhard, Gaten Matarazzo, Caleb McLaughlin, Noah Schnapp, Sadie Sink, Natalia Dyer, Charlie Heaton, Joe Keery, Maya Hawke, Joseph Quinn, Matthew Modine, Paul Reiser, Robert Englund…
Genre : Fantastique/Horreur
Diffusion en France : Netflix
Nombre d’épisodes : 9
Le Pitch :
Six mois se sont écoulés depuis la bataille contre le Mind-Flayer et la disparition de Jim Hopper. Alors qu’Eleven et Will tentent de se faire une place dans leur nouvel environnement, loin de Hawkins, Dustin, Mike, Lucas et Max font face aux difficultés inhérentes au lycée. Bientôt, la mort violente de l’une de leurs camarades replonge la ville dans l’horreur. Dans l’ombre, une puissante créature de l’Upside Down vient de passer à l’action…
La Critique de la saison 4 de Stranger Things :
L’attente fut longue mais le quatrième acte de Stranger Things est enfin disponible. Au programme, de l’horreur, moins de comédie, moins d’innocence aussi, des morts brutales, des problématiques adolescentes, du Kate Bush, du KISS, du Journey et du Metallica. Bon retour à Hawkins !
Cauchemars à Hawkins
Le ton est donné assez rapidement. Eleven galère sérieusement à se faire accepter dans son nouveau lycée, Will semble lutter intérieurement en permanence, son frère Jonathan fume de l’herbe en quantité industrielle et leur mère Joyce ne parvient pas à oublier Jim Hopper, qui pour rappel, est considéré comme mort. Sauf que non car en réalité, ce dernier croupit dans une taule russe. Du côté d’Hawkins, ce n’est pas vraiment la joie non plus.
Lucas a pris ses distances pour traîner avec les gars trop cool de son équipe de basket, Dustin et Mike ont rejoint un club de jeux de rôle emmené par un certain Eddie, un metalhead très sympa mais imprévisible, Nancy tente de donner du corps à ses ambitions journalistiques et Steve et Robin végètent dans leur vidéo-club en ressassant leurs peines de cœur.
Le temps a passé et plein de choses ont changé. À commencer par la tête des acteurs qui ont de plus en plus de mal à cacher le fait qu’ils n’ont plus 15 ans. Tous se débattant avec des problèmes que l’arrivée d’un nouveau grand méchant, le dénommé Vecna (toujours par rapport à Donjons et Dragons) ne va faire qu’amplifier ou au moins complexifier. Un méchant qui, disons-le tout de suite, est très réussi. À vrai dire, si on aimait bien le Demogorgon et le Mind-Flayer, celui-là est clairement un cran au-dessus. Non seulement parfait d’un point de vue esthétique, il sait aussi incarner une peur sourde qui, encore fois une fois, fait monter la série d’un cran dans l’horreur pure et dure. Il n’y a qu’à voir comment il s’y prend pour tuer ses victimes pour s’en convaincre.
Un méchant qui pour autant, conformément au cahier des charges de Strangers Things, qui depuis le début, pioche allègrement, sans s’en cacher, dans la pop culture des 80’s, trouve ses origines chez un certain Freddy Kruger. Les deux se ressemblent, tout comme leur mode opératoire. La présence de Robert Englund, l’interprète de Freddy, lors d’une courte scène, ne faisant que confirmer la filiation.
Master of Puppets
Si la saison 4 sait rapidement convaincre, grâce à une tonalité plus crépusculaire et des scènes d’épouvante très convaincantes, elle dévoile aussi dans un même élan ses failles. Failles inhérentes à la structure adoptée par les frères Duffer, qui consiste ainsi à séparer les personnages en trois groupes : d’un côté Dustin, Mike, Eddie le métalleux, la révélation de la saison (excellent Joseph Quinn), Max, Lucas, Steve, Robin et Nancy, de l’autre Jim Hopper, Joyce Byers, leur pote Murray (Brett Gelman, imparable) et enfin Eleven, Will, Jonathan et son ami livreur de pizza défoncé en permanence à la weed. Une structure casse-gueule qui ne trouve jamais vraiment sa pertinence…
Récit éclaté
Le principal point de faible de Stranger Things 4 est donc là : à force de naviguer d’une histoire à une autre, en organisant les retrouvailles lors de l’acte final, le scénario perd en puissance. C’est parfois particulièrement flagrant, quand la tension monte d’un côté avant de retomber d’un coup quand la série s’intéresse brutalement à d’autres personnages pour revenir et enfin repartir. L’arc narratif le plus faiblard du lot étant sans aucun doute celui d’Eleven qui n’en finit plus de revivre le passé au cours de scènes, on le comprend, indispensables au récit, mais plutôt laborieuses dans leur déroulé.
Cela dit, heureusement, le positif l’emporte assez largement. Le plaisir de retrouver les personnages est bien entendu là et ils sont heureusement nombreux à briller lors de séquences vraiment réussies, à l’image bien sûr de celle de Max sur le Running Up That Hill de Kate Bush ou encore cet incroyable morceau de bravoure rythmé par le Master of Puppets de Metallica. Deux morceaux que le show a d’ailleurs propulsé à la tête des charts.
Toujours très soignée, tant sur un plan purement visuel, avec de superbes effets-spéciaux et des décors fourmillant de détails (la maison de Victor Creel), la série jouit aussi du talent de ses acteurs, même si au fond, certains doivent un peu nager à contre-courant de partitions un peu molles. Surtout Millie Bobby Brown en fait. Ce qui est, vu qu’il s’agit du personnage central, un peu gênant quand même. Mais heureusement, tout rentre dans l’ordre au cours du final de presque 2h30, qui pousse tous les curseurs dans le rouge et emmène le show là où il ne s’était jamais aventuré. Voilà qui présage le meilleur pour la suite.
En Bref…
Emmenée par un méchant flippant et charismatique, rythmée par une bande-son aux petits oignons et portée par des acteurs toujours très convainquants, la saison 4 de Stranger Things est malheureusement un peu alourdie par un scénario trop morcelé, qui à force de faire des aller-retours entre les personnages, finit par parfois perdre en puissance. Pas de quoi bouder son plaisir pour autant rassurez-vous, car Stranger Things est toujours l’une des meilleurs séries actuelles, cela ne fait aucun doute.
@ Gilles Rolland
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