[CRITIQUE SÉRIE] THE BOYS – Saison 3

SÉRIES | 15 juillet 2022 | Aucun commentaire
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Titre original : The Boys

[rating:3.5/5}

Origine : États-Unis

Créateur : Eric Kripke

Réalisateurs : Phil Sgriccia, Julian Holmes, Nelson Cragg, Sarah Boyd.

Distribution : Karl Urban, Jack Quaid, Antony Starr, Erin Moriarty, Dominique McElligott, Jessie T. Usher, Chace Crawford, Karen Fukuhara, Nathan Mitchell, Jensen Ackles…

Genre : Fantastique/Action/Adaptation

Nombre d’épisodes : 8

Diffusion en France : Prime Video

Le Pitch :

Un an après les révélations au sujet de Stormfront, Vought tente de redorer son image et celle du Protecteur, le leader des 7. De leur côté, les Boys de Billy Butcher sont plus divisés que jamais. Bien décidé à faire tomber le Protecteur, Butcher parvient à s’approvisionner en V temporaire, un produit chimique lui permettant d’acquérir des super-pouvoirs. Annie pour sa part, a de plus en plus de mal à faire semblant d’approuver les actes de Vought…

La Critique de la saison 3 de The Boys :

Parfaite anti-thèse aux Avengers et plus globalement à toutes les productions Marvel et DC, The Boys continue sur sa lancée, en éclaboussant le plus possible, sans faire dans le détail. Le premier épisode, où une sorte d’ersatz de Ant-Man fait exploser un type de l’intérieur en est d’ailleurs la preuve. Non, le showrunner Eric Kripke n’est pas prêt à s’assagir. Le soucis, c’est que si jusqu’à maintenant le show avait su mettre nn avant un certain équilibre, ici, ce n’est pas trop le cas. Pire encore, The Boys commence à faire montre d’une rythmique de plus en plus instable…

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Plus c’est gros, plus ça passe

La saison 2 de The Boys était parvenue à faire monter la série d’un cran grâce à un récit de plus en plus dense, porté par des thématiques des plus intéressantes. Un deuxième acte qui appelait une saison 3 au moins aussi originale et audacieuse. Malheureusement, il semble clair que les scénaristes ont un peu loupé le coche tant ces huit nouveaux épisodes accusent un certain nombre de ratés très dommageables à l’ensemble. En effet, en jouant sur plusieurs tableaux, quand bien même l’arrivée de nouveaux personnages fait beaucoup de bien à la série, celle-ci patine à plusieurs reprises, se contentant parfois de noyer le poisson quand le passage à l’action aurait été plus indiqué pour maintenir la tension.

Prenez par exemple le Protecteur, le génial salopard sur-puissant campé par Antony Starr. C’est bien simple. Ici, hormis à la fin de la saison, le super méchant ne fait que se lamenter, causer et encore causer, menacer et faire des trucs de psychopathe, mais ne passe à l’action qu’à de rares occasions. Et vu qu’il s’agit de l’un des personnages les plus intéressants, force est de constater que le traitement un peu foiré qui lui est infligé, a des conséquences sur tout le reste.

Captain Patriotisme

Heureusement, l’arrivée du Petit Soldat, une version scabreuse et déviante de Captain America, parvient à faire progresser l’intrigue. Même si au fond, là encore, le Petit Soldat déçoit sur bien des aspects. En réalité pas très original, certes utile à l’avancée de l’intrigue mais traité par-dessus la jambe, il ne dévoile son vrai potentiel, comme Le Protecteur, qu’en de rares occasions. Malgré tout, grâce à un Billy Butcher toujours solide, à une Starlight impeccable (Erin Moriarty est la vraie révélation de la série) et à un Hughie toujours en place, The Boys continue de tenir bon, envers et contre cette propension à toujours en faire des tonnes. Une outrance en forme de cache-misère, qui n’empêche pas le récit de tourner à vide à intervalles réguliers. À noter que le personnage de A-Train est paradoxalement plus intéressant que jamais alors que d’autres chutent dans les abîmes, à commencer par l’Homme poisson, aussi insipide que du thon en boite bon marché.

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Trop de tout

S’il faut saluer l’impertinence de l’écriture et cette faculté à toujours souligner les travers de la société américaine, à une époque où c’est plus que jamais salutaire, difficile de ne pas voir que The Boys a aujourd’hui du mal à trouver son second souffle. Devenue routinière, elle semble aussi s’auto-parodier, oubliant ses premiers desseins. Rien de très grave pour l’instant tant le spectacle est toujours là et la satire toujours méchante et juste, mais cette saison 3 sent un peu quand même la fin de règne. Comme s’il était désormais urgent pour The Boys d’enfin aller droit au but pour arrêter de prendre des chemins de traverse pour étirer en longueur une histoire qui n’en mérite pas tant.

Et non, ce n’est pas le gore, le cul et tout ce qui est mis en avant pour faire le show et choquer dans les chaumières qui suffit à conférer toute sa force à la série.

En Bref…

Certes toujours pertinente quand elle verse dans la pure satire de la société contemporaine, The Boys l’est moins quand elle échoue à faire progresser son intrigue. Cette saison 3, bien que toujours divertissante, est dont marquée par de trop brutales baisses de rythme et de méchants ventres mous trop préjudiciables à l’ensemble.

@ Gilles Rolland

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Crédits photos : Prime Video
Par Gilles Rolland le 15 juillet 2022

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