[Critique série] THE GOOD PLACE – Saison 1

SÉRIES | 14 mai 2018 | Aucun commentaire
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Titre original : The Good Place

Rating: ★★★★☆
Origine : États-Unis
Créateur : Michael Schur
Réalisateurs : Drew Goddard, Michael McDonald, Beth McCarthy-Miller, Payman Benz, Morgan Sackett, Tucker Gates, Trent O’Donnell, Tristram Shapeero, Dean Holland, Linda Mendoza, Lynn Shelton, Michael Schur.
Distribution : Kristen Bell, Ted Danson, Jameela Jamil, William Jackson Harper, Manny Jacinto, D’Arcy Carden, Adam Scott, Tiya Sircar.
Genre : Comédie/Fantastique
Nombre d’épisodes : 13
Diffusion en France : Netflix

Le Pitch :
Eleanor vient de mourir. Elle se réveille alors au Bon Endroit. Un lieu paisible où tout le monde est souriant, réservé aux personnes qui ont passé leur existence terrestre à faire le bien. Le problème, c’est que cette description ne correspond pas du tout à la jeune femme, qui a passé le plus clair de son temps à ne penser qu’à elle. Néanmoins, alors que Michael, le responsable des lieux, lui fait faire le tour de cet endroit incroyable où tout semble possible, Eleanor tente de faire profil bas. Mais l’étau va vite se refermer sur elle…

La Critique de la saison 1 de The Good Place :

Scénariste du Saturday Night Live mais aussi de séries comme Parks and Recreation, Black Mirror et Brooklyn Nine-Nine, Michael Schur n’est pas ce que l’on appeler un débutant, mais plutôt une valeur sure de la comédie américaine. Normal donc que The Good Place, sa création la plus récente, diffusé sur NBC aux États-Unis et sur Netflix chez nous, fasse office d’incontournable instantané. Un show qui tourne, à l’heure où cette critique est publiée, sa troisième saison et qui se doit d’être considéré comme l’une des meilleures et des plus enthousiasmantes séries de ces dernières années. Retour sur la première saison…

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Life after death

Combien de séries actuelles peuvent se targuer de traiter de philosophie ? Et pour celles qui le font, de près ou de loin, combien peuvent se vanter de ne pas s’avérer barbante à quelque moment que ce soit ? Pas énormément. Car The Good Place, avec son postulat hyper original, qui voit donc une jeune femme mourir et atterrir au paradis, alors qu’elle n’y a de toute évidence pas sa place, parvient d’emblée à non seulement retenir l’attention mais aussi à tenir toutes ses promesses. Envers son aspect philosophique donc et envers tout le reste d’ailleurs. En cela, les deux ou trois premiers épisodes s’avèrent suffisamment stimulants et intrigants pour donner envie de découvrir le reste. Sans oublier l’humour, ici omniprésent, à travers une écriture dont l’un des principaux mérites est de sans cesse rebondir de vannes en vannes sans pour autant tomber dans l’excès. Non pas que toutes les blagues soient drôles, car ce n’est pas le cas. Non, ce que réussit la première saison de The Good Place, c’est mettre en place une dynamique ultra vive, qui ne s’arrête pas quand un gag fonctionne moins qu’un autre. Et puis il faut souligner que l’humour est ici assez particulier. Un humour bâti à l’aide d’un gros second degré et d’une propension assez jubilatoire à la satire, qui au final, fait toute la différence avec la concurrence.

Good Place/Bad Place

The Good Place parle de karma et d’éthique. De philosophie et de travail sur soi. Persuadée qu’elle va se faire démasquer d’un instant à l’autre, l’héroïne incarnée par Kristen Bell tente de s’améliorer au contact de celui qui a été désigné comme étant son âme sœur. Le show devenant alors une sorte de conte humoristique sur la rédemption, où la société en prend méchamment pour son grade. Le scénario s’attaque à nos habitudes de consommation, y va franchement quand il s’agit de brocarder la bêtise de notre monde mais sans jouer au donneur de leçon. Ça aussi ça fait la différence. Sans jamais se prendre totalement au sérieux, mais n’hésitant pas à citer Platon, Kant et Kierkegaard, The Good Place met en avant une intelligence remarquable, dont l’un des ingrédients n’est autre que cette envie de comédie parfois absurde et si savoureuse. À l’arrivée, c’est franchement jubilatoire.

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Les enfants du paradis

Porté par un casting qui voit la pétillante Kristen Bell se confronter à l’impérial Ted Danson, alors que des acteurs moins connus mais tout aussi valeureux (superbes Jameela Jamil, William Jackson Harper, Manny Jacinto et D’Arcy Carden) finissent de lui conférer une solidité et un prestige certains, la série ne recule jamais devant ses ambitions d’imposer une verve reposant parfois sur de longues plages de dialogues aussi malins que profondément pertinents. Le tout au sein d’un univers coloré qui n’est pas sans rappeler des œuvres comme Pushing Daisies, alors que les codes exploités sont souvent totalement renversés pour mieux créer la surprise. Parce qu’autant le dire : The Good Place n’est finalement jamais plus valeureuse que quand elle se met volontairement en danger pour épaissir son propos et partir parfois dans des directions complètement inattendues. À la fin de chaque épisode, un twist intervient et change la donne. À tel point qu’on se demande comment va se poursuivre le récit, compte tenu de cette régulière redistribution des cartes. Et jamais ou presque la suite ne déçoit. Dans ces conditions, l’addiction devient vite totale et si cette saison 1 accuse tout de même quelques ratés, l’ambition dont elle fait preuve et le dénouement qui mène vers le second acte, rattrapent allègrement les petits défauts propres à la narration. Car si ces 13 épisodes sont finalement brillants plus qu’à leur tour, c’est quand débute la saison 2 que The Good Place atteint vraiment la maturité pour devenir cette série incontournable appelant un paquet de louanges. Mais ceci est une autre histoire…

En Bref…
Avec son pitch redoutable d’intelligence, son humour décalé et inspiré et ses excellents acteurs, The Good Place a tout pour devenir une grande série. Ce qu’elle deviendra d’ailleurs avec sa saison 2. La saison 1 quant à elle, maligne, drôle et même un peu roublarde, si elle peine parfois à maintenir une rythmique et à justifier ses 13 épisodes, contient suffisamment de qualités formelles et narratives pour convaincre durablement et divertir assurément. Une réussite indéniable.

@ Gilles Rolland

The-Good-Place-saison-1-cast   Crédits photos : NBC

Par Gilles Rolland le 14 mai 2018

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