[Critique série] THE WALKING DEAD – Saison 7

SÉRIES | 3 avril 2017 | 1 commentaire
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Titre original : The Walking Dead

Rating: ★½☆☆☆
Origine : États-Unis
Créateurs : Frank Darabont, Robert Kirkman
Réalisateurs : Greg Nicotero, Alrick Riley, David Boyd, Darnell Martin, Michael E. Satrazemis, Rosemary Rodrigez, Jeffrey F. January, Kari Skogland, Michael Slovis.
Distribution : Andrew Lincoln, Norman Reedus, Steven Yeun, Lauren Cohan, Danai Gurira, Chandler Riggs, Melissa McBride, Lennie James, Sonequa Martin-Green, Michael Cudlitz, Alanna Masterson, Jeffrey Dean Morgan, Christian Serratos…
Genre : Horreur/Épouvante/Drame/Adaptation
Diffusion en France : OCS
Nombre d’épisodes : 16

Le Pitch :
Rien ne va plus pour Rick et les siens. Acculés par Negan et ses hommes, ils sont dans l’attente de savoir qui va être sacrifié au nom de la suprématie du charismatique leader à la batte de base-ball. Alors que les différentes communautés se sont déjà soumises à l’autorité des Sauveurs et que dehors, les morts-vivants pullulent, Rick, Michonne, Daryl et les autres se préparent à vivre un calvaire…

La Critique de la saison 7 de The Walking Dead :

Presviously in The Walking Dead… La position dans laquelle la saison 6 de The Walking Dead nous avait laissé n’était pas des plus confortables. Le parti-pris de Greg Nicotero et son pool de scénaristes, qui avaient donc choisi de nous laisser le bec dans l’eau, sans nous dévoiler qui allait tâter de la batte de Negan, le nouveau grand méchant, n’avait pas fait l’unanimité. Une preuve de plus de l’incapacité chronique du show à avancer pour faire du surplace et jouer sur un suspense franchement putassier. Cela dit, la saison 7 allait enfin nous apporter cette réponse. Dès le premier épisode d’ailleurs ! Un épisode intense s’il en est, qui n’a pas vraiment donné le ton de la saison dans son intégralité. Une saison qui, il faut bien le dire, s’est globalement avérée très mauvaise, si on fait exception des quelques détails plus ou moins enthousiasmants…

The-Walking-Dead-saison7-Ezekiel

Pédaler dans la choucroute

The Walking Dead a considérablement ralenti son rythme de progression depuis la première saison. Une tendance qui est apparue dès lors que le succès fut énorme, trahissant le désir des showrunners d’étaler un maximum le récit dans le temps pour pouvoir donner naissance à un grand nombre de saisons, sans forcément devoir s’en tenir à ce qui était raconté dans les comics de Robert Kirkman. On a donc commencé à assister à de longues joutes verbales. Les personnages du groupe initial se sont divisés, donnant naissance à des plus en plus d’épisodes où seule une poignée d’entre eux apparaissait, laissant les autres de côté. Sur le papier, à priori, pas de gros problème. Les dialogues peuvent véhiculer une tension palpable et permettre aux protagonistes d’exister avec plus de complexité et de gagner en épaisseur. Mais encore faut-il que le scénario soit écrit correctement. Ce qui est loin d’être le cas ici. Après une saison 6 bancale au possible, le septième acte confirme que les scénaristes en poste font n’importe quoi. Pour le dire autrement, The Walking Dead est devenue une catastrophe de narration. Tout se mélange, les dialogues sont parfois d’une bêtise consternante, les incohérences sont bien trop nombreuses, les personnages mal croqués et la tournure que prend l’histoire s’avère non seulement décevante, mais aussi complètement à la ramasse. Il faut le voir pour le croire. Dès le premier épisode. Celui où Negan fracasse des cranes avec sa batte. Negan qui est charismatique mais aussi rapidement insupportable, lui qui ne cesse de jacasser pour ne rien dire, enchaînant les phrases crétines et les postures ridicules à chacune de ses apparitions. Alors oui, parfois il passe à l’action mais la plupart du temps, c’est important de le souligner, Jeffrey Dean Morgan, son interprète, en est réduit à cabotiner pour justifier des lignes de dialogues torchées à la va-vite, dont la stupidité nuit gravement à ce qu’il est censé renvoyer. Vu qu’il est en quelque sorte le pivot de la saison, ce n’est pas anodin ni sans conséquence.

Lucille amour et rock and roll

Le premier épisode de cette saison 7 est très violent. Normal, on n’est pas non plus chez Dora l’exploratrice. Beaucoup se sont indignés devant les massacres très brutaux perpétrés par Negan mais au fond, rien de plus logique. C’est d’ailleurs quand The Walking Dead assume son identité de la sorte, sans s’imposer de filtre, qu’elle a le plus d’impact. Pour autant, cette entrée en matière est aussi assez débile. Merci aux dialogues interminables et parfaitement cons, qui nuisent à la tension et l’installation du nouvel arc narratif. Forcément, le reste est à l’avenant. Les comédiens en sont réduits à se contenter de débiter des âneries, tout en multipliant dans les médias des déclarations fracassantes au sujet de la formidable qualité de la série. Ce qui les transforme in fine en attachés de presse au service d’un bateau qui prend l’eau de toute part, assistant impuissant, car bien campé sur ses positions moisies, à la fuite des milliers de téléspectateurs enfin lassés du manque d’application et de cette tendance à quasi-systématiquement faire n’importe quoi juste pour faire durer, traîner et entretenir un suspense depuis longtemps mort-vivant. Pas brillant tout ça.

Des effets-spéciaux de pointe !

Ce n’est pas la première fois que The Walking Dead déçoit. Si les saisons 1, 2, 3 et 4 assuraient toujours et garantissaient quand même un minimum de flamboyance, la 5 et la 6 accusaient un sérieux coup de mou. Mais nous pouvions toujours nous raccrocher à l’aspect visuel. Le spécialiste du maquillage Greg Nicotero assurant toujours du côté des zombies, apportant, y compris dans la saison 7, des nouveautés plutôt sympathiques. Quoi qu’il pouvait arriver, la série offrait du spectacle. Des zombies, du sang et d’autres trucs qui permettaient de maintenir un tant soit peu l’intérêt. Nouveauté cette année : si les maquillages sont toujours sympas, les effets numériques eux, sont partis en couille. Et pas qu’un peu. Le coup de la biche en sfx tout dégueulasses a fait les choux gras de la presse numérique, tandis que le tigre d’Ezekiel accusait lui aussi de sérieux ratés. Dès qu’il fallait rameuter des effets numériques, The Walking Dead se tirait une rafale dans le pied. Des ratages bien risibles trahissant eux aussi un méchant laisser-aller. Et que dire de ces ignobles fonds verts ? Que voir dans ces négligences à part une tendance inquiétante de saborder un boulot autrefois réputé pour son application et son côté inspiré ? Comment de tels trucs peuvent passer au point que les showrunners décident de les diffuser, eux qui sont pourtant censés être des spécialistes de la chose ? C’est inexplicable et scandaleux pour une série de ce calibre. Pour un show qui coûte si cher et qui a autant de succès.

The-Walking-Dead-season-7

La nuit des mous-vivants

Trop longue, poussive, parfois stupide, incohérente et ridicule à bien des niveaux, cette saison 7 a aussi porté préjudice aux acteurs. Comment ces derniers peuvent-ils tirer leur épingle du jeu et insuffler de l’émotion si on les oblige à s’en tenir à des dialogues parfaitement crétins et à suivre un récit qui ne brille que par sa propension à creuser et creuser vers les tréfonds d’une nullité sans cesse réaffirmée. En cela, le dernier épisode, certes exceptionnellement riche en action, bat des records ! Pas à pas, The Walking Dead a dilué sa force dans une médiocrité qui agit sur elle comme le mystérieux virus qui transforme les humains en zombies. Ce qui est vraiment rageant quand on voit comment la série était à ses débuts, à savoir forte, puissante, éloquente, brutale et maligne. C’est parce qu’on est parti de très haut, qu’on en vient à ne plus avoir envie de faire preuve d’indulgence envers cette mascarade ridicule, où tout le monde s’agite en vain, tentant mollement de nous faire croire en des péripéties poussives et involontairement risibles.
Alors oui, il y a toujours quelques trucs sympas. On est parti de haut, c’est pour ça. Les deux premiers épisodes de la deuxième partie démontrent peut-être d’un désir d’avancer. Les autres aussi, mais paradoxalement, ça va trop vite et les ellipses ne sont pas maîtrisées. L’ultime épisode ? Rassurez-vous, pas de cliffhanger comme pour la saison 6. Non, juste une baston divertissante car complètement aux fraises, qui tend à nous laisser penser que quelque part en chemin, The Walking Dead est devenue pire que Z Nation, sa cousine bis qui joue clairement sur les effets un peu bidons et un esprit de série Z plein de second degré. Le soucis, c’est que justement, The Walking Dead n’a pas une once de second degré. Elle a un tigre oui, mais pas d’humour. Elle ne sait pas faire car chaque fois qu’elle tente, elle se plante. Ce qu’a The Walking Dead, c’est du fric mal dépensé, des spectateurs indulgents qui, comme l’auteur de ces lignes, regardent malgré la nullité, et un modèle (le comic book), franchement excellent, qu’elle ne cesse de bafouer, avec l’approbation de son auteur… Quel gâchis nom d’un zombie !

En Bref…
Le saison 7 de The Walking Dead continue d’illustrer un inexorable naufrage. Même le charismatique Negan ne peut rien y faire. Bien au contraire. Alors qu’il portait en lui l’espoir d’un violent redémarrage, il n’a fait qu’accompagner la chute. Mal écrit, réalisé avec les pieds, joué au petit bonheur la chance, cette saison 7 énerve, épuise et s’avère au final assez pitoyable. Inutile de dire que les espoirs quant à la suite sont bien minces…

@ Gilles Rolland

The-Walking-Dead-saison7  Crédits photos : AMC/OCS

Par Gilles Rolland le 3 avril 2017

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karl Libus
karl Libus
6 années il y a

AÏe Aïe Aïe…!!!