[Critique] CAPTAIN AMERICA : FIRST AVENGER
Titre original : Captain America : The First Avenger
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Joe Johnston
Distribution : Chris Evans, Tommy Lee Jones, Hayley Atwell, Sebastian Stan, Hugo Weaving, Dominic Cooper, Stanley Tucci, Toby Jones, Samuel L. Jackson…
Genre : Action/Aventure/Fantastique/Adaptation
Date de sortie : 17 août 2011
Le Pitch :
Steve Rogers n’a qu’un seul objectif : partir sur le front européen pour participer à la guerre contre les nazis. Pourtant, sa condition de jeune homme frêle et fragile lui interdit d’intégrer les rangs de l’armée américaine. Impressionné par le courage sans limite du jeune homme, un scientifique décide contre toute attente de l’intégrer à un programme secret destiné à fabriquer de super soldats. Dès lors, il sera Captain America, un bidasse à la force surhumaine, mascotte de toute une nation et seul rempart contre le redoutable Red Skull, allié d’Hitler à la tête de l’organisation criminelle Hydra…
La Critique :
Captain America, c’est un peu un porte-drapeau sur pattes, le défenseur ultime de la veuve et de l’orphelin. Un super héros dont l’arrivée sur les écrans a franchement soulagé les fans (et les autres). Héros emblématique de l’écurie Marvel et figure de proue de l’équipe des Avengers, Captain America était certainement le personnage le plus difficile à mettre en image, sans tomber fatalement dans une relecture de l’hymne américain assortie de leçons de morale bien senties sur la valeur de la nation et le courage des braves. Afin de toucher un public mondial, sans heurter les sensibilités, à l’heure où l’impérialisme américain est toujours mal perçu dans bon nombre de pays, Marvel se devait de mettre de l’eau dans son vin. Force est de reconnaître que pour le coup, la mission est accomplie avec style et astuce.
En choisissant Joe Johnston, artisan honnête de l’usine à rêves (Les Aventures de Rocketeer, Jumanji, Jurassic Park 3, Wolfman…), les potes de Stan Lee ont clairement opté pour un traitement très « vieille école », pas si éloigné des réalisations de Steven Spielberg et des productions classiques d’Hollywood. Un tel parti-pris place d’emblée Captain America en marge des autres adaptations de comics au cinéma et débouche finalement davantage sur un film d’aventure à la Indiana Jones, que sur un énième ramassis d’exploits musculeux aux intentions purement mercantiles. Une observation qui nécessite néanmoins une bonne dose de mesure, Captain America n’arrivant pas non plus à révolutionner le genre et les intentions des producteurs, à savoir introduire le chef des Avengers en vue de la future grande saga, de se faire parfois un peu trop pesantes.
Si le film installe donc une vraie ambiance, notamment grâce à une jolie photographie et à une mise en scène riche en scènes d’action plutôt réalistes, il n’en est pas pour autant exempt de défauts et s’il faut louer la volonté d’étouffer un peu le souffle patriotique du personnage, il est pourtant difficile d’omettre le ridicule de certaines scènes. Séquences rattachées à la condition première du protagoniste principal, ainsi qu’à la musique, qui à l’exception du thème principal teinté d’un second degré rafraichissant, tend à faire souffler sur les cœurs la grandeur de l’empire de l’Oncle Sam.
Mais ce n’est finalement pas si grave tant Captain America prend à revers et balaye avec style et audace les craintes. L’introduction est très réussie, la transformation du héros spectaculaire et Chris Evans est parfait dans le rôle casse-gueule d’un gardien de la morale et des valeurs de sa nation.
Un héros de plus très bien entouré par une kyrielle de seconds rôles (Tommy Lee Jones toujours bon en vieux roublard à qui on ne la fait pas), garants d’un humour indispensable dans ce genre d’entreprise.
Il serait alors tentant de conclure en affirmant que le Captain America de Joe Johnston est ce que l’on pouvait espérer de mieux d’un tel projet. Un film plus personnel que prévu, qui impose la vision d’un honnête cinéaste, conscient des limites de son personnage. Un film universel, divertissant, grand public mais pas trop non plus, et spectaculaire comme il se devait de l’être.
Du même coup, Johnston se paye l’un des ses meilleurs films et réalise in fine l’un des plus grands chapitres de l’histoire Marvel au cinéma.
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Paramount Pictures France
J’ajouterai que le cote retro du film (dans ses themes, son contexte historique, et sa realisation) en fait un heritier direct des serials des annees 40. des serials forcement premier degre et manicheens, mais faisant preuve d’un indeniable charme desuet. Et le montage musical au cours duquel Captain America est employé comme un veritalbe outil de propagande pour l’effort de guerre, apporte justement le recul necessaire pour ne pas transformer le film en un pamphlet patriotique.