[Critique] COLOMBIANA

STARVIDEOCLUB | 1 octobre 2012 | Aucun commentaire

Titre original : Colombiana

Rating: ★★☆☆☆
Origines : France/États-Unis
Réalisateur : Olivier Megaton
Distribution : Zoe Saldana, Amandla Stenberg, Michael Vartan, Cliff Curtis, Lennie James, Jordi Mollá, Graham McTavish, Callum Blue, Jesse Borego, Sam Douglas…
Genre : Action
Date de sortie : 27 juillet 2011

Le Pitch :
Depuis que ses parents se sont fait tuer par des gangsters en Colombie, quinze ans plus tôt, Cataleya nourrit un ardent désir de vengeance. Tueuse à gages spécialiste de l’infiltration, elle travaille pour son oncle Emilio, qui l’a accueillie et élevée, lui enseignant le b.a.-ba du « métier »…


Le Critique :
La recette Besson, on la connait par cœur. C’est toujours la même. Celle qu’il applique en sa qualité de producteur/scénariste à la quasi-totalité de ses productions. Le nom du mec qui réalise importe peu et n’influe que sur de petits détails de mise en scène. Rarement cela débouche sur du bon, comme avec Taken qui, s’il s’avérait aussi bas de plafond que n’importe quel Transporteur, dégageait une énergie assez folle. De plus, la présence de Liam Neeson devant la caméra apportait une véritable valeur ajoutée à l’entreprise. Quelque-fois ça marche donc, mais la plupart du temps, c’est naze. Voir pour cela les Transporteurs (même si bon, ça peut passer si on est indulgent), mais aussi (et surtout), n’importe quel Taxi, Banlieue 13 et consort.
Une recette savamment orchestrée qui perdurera tant que les longs-métrages financés par Europa Corp (la boite à Besson) engrangeront des thunes au box office.

Sans trop de surprise, Colombiana se calque sur le modèle précédemment mentionné. Besson nous refait le coup de la tueuse à gages entraînée depuis son plus jeune âge (comme dans Leon) qui veut se venger (comme souvent chez Besson). Ça ne vole pas bien haut, c’est prévisible et relativement mou du genou.

Le véritable atout du film se nomme Zoe Saldana. Débarrassée de son costume bleu d’Avatar, la comédienne porte le film et empêche le spectateur (masculin) de sombrer dans un sommeil sans rêve. Comme Liam Neeson dans Taken, Zoe Saldana habite son personnage avec une ferveur très professionnelle et tire vers le haut une intrigue dont on se moque éperdument. Superbe, agile, charismatique et magnétique, l’actrice fait donc ce qu’elle peut. Grâce à elle, Colombiana gagne un petit supplément d’âme. Olivier Megaton, qui est à la réalisation, torche avec un certain brio ses scènes d’action, mais apparaît comme muselé par un producteur omniprésent dont l’influence a tendance à tout formater sur un mode ultra-chiant.

Ersatz de Nikita, Colombiana est un long-métrage ô combien dispensable, qui peut aisément se regarder sans le son. De quoi vous épargner des dialogues globalement consternants et les subtilités d’une intrigue qui en manque cruellement.
Alors oui, dans Colombiana ça pète. Pas souvent, mais quand ça commence, force est d’admettre que les bouchées sont doubles. Le truc qui gâche un peu la fête, c’est cette impression tenace de déjà-vu. À force, c’est vraiment embarrassant. Un peu comme si Besson enfilait les films dans le seul but de faire du blé, en recyclant ad vitam eternam les mêmes ficelles. Des ficelles usées jusqu’à la corde que le grand manitou du cinéma français tire à foison, en se cachant derrière différents hommes de paille. Des cinéastes à sa botte, qu’il manie comme des marionnettes plus ou moins dociles.

Idéal pour déconnecter son cerveau pendant 1h30, Colombiana pousse un peu plus le bouchon. Illustrant au passage l’opportunisme d’un mec qui se repose sur ses lauriers. La récente ouverture de la Cité du Cinéma, qui regroupe des studios de tournages ainsi qu’une école prouve néanmoins que si Besson sait comment gagner de l’argent, il sait heureusement comment bien le dépenser. En injectant notamment des fonds dans la création cinématographique et en offrant l’opportunité à de jeunes aspirants cinéastes (ou encore scénaristes) de devenir, pourquoi pas, aussi populaires que leur illustre parrain. C’est déjà ça…

@ Gilles Rolland

Crédits photos : Europa Corp

Par Gilles Rolland le 1 octobre 2012

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