[Critique] JUNO
Titre original : Juno
Rating:
Origines : États-Unis/Canada
Réalisateur : Jason Reitman
Distribution : Ellen Page, Michael Cera, Jennifer Garner, Jason Bateman, Allison Janney, J.K Simmons, Olivia Thirlby, Rainn Wilson….
Genre : Comédie/Drame/Feel Good Movie
Date de sortie : 6 février 2008
Le Pitch :
Juno, une jeune fille de 16 ans, tombe enceinte de manière imprévue. Elle décide de garder l’enfant jusqu’à l’accouchement pour le donner à une famille aimante…
La Critique :
Juno est l’un des gros films indépendants américains de ces dernières années. Son succès s’inscrit dans une tendance qui n’a de cesse de se renforcer depuis les années 90. Il a permis de révéler la jeune Ellen Page et de confirmer le talent de Jason Reitman (Thank You For Smoking, In The Air ou plus récemment Young Adult).
Ce que l’on sait moins, c’est qu’il s’agit d’un remake (non avoué) d’un film sud-coréen sorti deux ans plus tôt, Jenny-Juno, d’où le titre. Si l’original mettait l’accent sur la dissimulation de la grossesse de la jeune femme et la complicité avec sa meilleure amie (qui est presque secondaire dans la version u.s.) Juno made in Reitman prend une autre voie.
En effet, le scénario (de la géniale Diablo Cody) s’empare d’une thématique complètement casse-gueule, surtout aux States : la grossesse involontaire. Et c’est là qu’est le vrai tour de force de l’intrigue : à aucun moment on a affaire à un film manichéen ou propagandiste, qui nous vante les mérites du parti pro-vie ou pro-avortement (bien que la séquence du planning familial aborde le sujet en laissant le spectateur libre de son interprétation). Le film se base sur une idée toute simple, à laquelle personne ne pense au cours des débats sur la question : le choix. Car c’est bien là tout l’intérêt de l’histoire de cette jeune femme : elle fait un choix. Ce choix paraît assez dingue, surtout qu’il s’agit d’une toute jeune femme, mais il paraît presque évident. Car si le propos est intéressant, la façon dont il est traité l’est tout autant. En effet, point de grandes tirades sur ce problème que d’aucun considèrent comme une question de société ultra-brûlante. On adopte le point de vue ; l’échelle de la jeune femme. On la suit sans réfléchir outre mesure et on découvre les difficultés du choix, puis de la voie adoptée. On entre dans l’univers rock n’ roll de Juno (bien aidés par la très bonne b.o. qui s’est arrachée à plus d’un million d’exemplaires !!!), dans sa famille atypique et plutôt amusante. Le lycée et son univers sont brièvement abordés, de manière classique mais assez efficace. Puis l’on découvre le couple Garner/Bateman. Un couple presque trop parfait, qui va amener Juno à passer par plusieurs étapes. Les relations entre les personnages sont bien amenées , sortent des clichés et font tout le sel du film.
Juno étonne par sa profonde joie de vivre, là où le sujet aurait pu créer une ambiance sordide et oppressante. On est dans une petite bulle d’émotion de bout en bout. Il faut dire que le scénario est porté par un excellent casting. Ellen Page est resplendissante de sincérité et fait montre d’un jeu empreint de maturité. Michael Cera est drôle et attachant, incarnant un personnage qui aurait pu aisément tomber dans la banalité. Le couple Jason Bateman/Jennifer Garner est de plus très crédible, cette dernière étant particulièrement convaincante en femme en manque d’enfant. Les parents de Juno sont aussi assez attachants et humains. Car c’est peut-être ceci qui rend le film génial : son humanité. Le tout porté par des dialogues aussi rapides que drôles. Il ne s’agit pas d’un film idéologique, juste d’une histoire qui, si elle peut faire réfléchir, est avant tout l’histoire d’une jeune fille devenue femme par accident et qui s’en tire grâce à sa fantaisie et son regard particulier sur la vie. Un film sur le passage à l’âge adulte original et dont on ressort avec un drôle de feeling indéfinissable.
@ Sacha Lopez
Crédits photos : 20th Century Fox
Désolé pour les fautes… T.T