[Critique] LES CHATS PERSANS
Titre original : Kasi az gorbehaye irani khabar nadareh
Rating:
Origine : Iran
Réalisateur : Bahman Ghobadi
Distribution : Negar Shaghaghi, Ashkan Koshanejad, Hamed Behdad, Bahman Ardalan, Hichkas, Pouya Hosseini, Hamed Seyyed Javadi…
Genre : Drame
Date de sortie : 23 décembre 2009
Le Pitch :
Un couple de musiciens passionné d’Indie Rock cherche à quitter l’Iran pour pouvoir jouer plus librement leur musique à l’étranger. Conscient qu’ils ne peuvent quitter le territoire sans un groupe, ils commencent alors à rencontrer clandestinement des musiciens underground pour former l’équipe qui leur permettra de pouvoir faire des concerts en Europe…
Les Chats Persans : Bande-Annonce / Trailer… par LeBlogDuCinema
La Critique :
Cinquième Film de Bahman Gobadi, Les Chats Persans agite depuis 2009 déjà la Blogosphère des cinéphiles. Inspiré de faits réels, tourné de manière clandestine à Téhéran, le film a provoqué de multiples réactions, des plus virulentes aux plus élogieuses.
Si les chansons et les musiciens font l’unanimité, la technique du film est elle beaucoup plus sujette aux critiques.
Parfois filmé à l’arrache, parfois flou et nébuleux, le film renvoie à de nombreux moments à un amateurisme proche du documentaire.Mais on comprend vite que le réalisateur propose une vision réaliste des réseaux clandestins Underground de Téhéran. Assez lent, le rythme du film est posé et le scénario se concentre surtout sur certains aspects de la vie de ces jeunes mélomanes.
En insistant donc sur la musique et sur la difficulté de pourvoir répéter en toute sérénité à Téhéran, il est évident que Gobadi ne pouvait pas « tout faire » et cerner en un seul film la problématique très complexe qui noue les problèmes sociétaux de l’Iran.
C’est pourtant ce que les critiques ont souvent reproché à ce film, un peu comme si on demandait à Guillaume Canet de n’être pas arrivé à cerner la problématique française avec Les Petits Mouchoirs.
Car si Les Chats Persans est un film qui possède ses défauts (problèmes techniques, acteurs parfois limites, musique enregistrée sur des images de groupes qui joue en live…), on ne peut pas lui reprocher son profond caractère politique et l’émotion qu’il véhicule à certains moments.
Le principal intérêt du film vient des nombreux groupes iraniens qui proposent leur musique au travers des styles explorés dans le film. On retrouve donc pèle-mêle un groupe de metal, un groupe de stoner, du hip-hop, de la pop, de la musique traditionnelle, de la soul… j’en passe et des meilleures. Parfois très bon, les sons apportent un vrai plus à l’identité du film et bien que fortement influencé par la musique occidentale, l’approche de ces jeunes zicos est vraiment rafraichissante (le top étant les métalleux répétant dans une étable et les M.C obligés de rapper en clandestinité…)
Quand on sait qu’il est interdit de se balader dans la rue à Téhéran avec son chien ou son chat (sinon on te le confisque), on comprend mieux le titre du film, l’envie de révolte qui anime le réalisateur et la propos si séditieux qui se cache derrière la nonchalance du film.
Mais cela annihile pas pour autant la tendresse, la douceur et l’envie de liberté qui se dégage des images en dépit des nombreux moments de tristesse que le film suscite. Laissez-vous donc tenter par ce voyage immersif et troublant.
@ Pamalach
Crédits photos : Mars Distribution