[Critique] STAR WARS : ÉPISODE VI – LE RETOUR DU JEDI
Titre original : Star Wars : Episode VI – Return of the Jedi
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Richard Marquand
Distribution : Mark Hamill, Harrison Ford, Carrie Fisher, Billy Dee Williams, Peter Mayhew, Anthony Daniels, David Prowse, Sebastian Shaw, Kenny Baker, Warwick Davis, James Earl Jones, Frank Oz, Alec Guinness, Jeremy Bulloch, Femi Taylor…
Genre : Science-Fiction/Aventure/Suite/Saga
Date de sortie : 19 octobre 1983
Le Pitch :
Alors que Han Solo est retenu prisonnier par Jabba Le Hutt sur la planète Tatooine, bientôt rejoint par Leia ; Luke Skywalker, qui a achevé sa formation de Jedi, continue son combat contre L’Empire et le Côté Obscur. À l’heure où Dark Vador et l’Empereur Palpatine mettent au point une arme encore plus destructrice que L’Étoile Noire, le destin de la galaxie est plus que jamais sur la sellette…
La Critique :
Après la déclaration de paternité la plus célèbre de l’histoire du cinéma (on peut même parler de réplique entrée au panthéon du septième-art, faisant objet de détournement, et d’une flopée de produits dérivés, jusqu’aux préservatifs « Je ne serai pas ton père », si si, cela existe), il était impossible de laisser les choses en suspens. Richard Marquand, réalisateur de…..ben, en fait pas grand-chose, à part Psychose 3 et L’Arme à l’œil, a eu la double (lourde) tâche de non seulement mettre en scène la conclusion d’une trilogie mais aussi de succéder à un film culte. Comment rester dans la continuité des deux épisodes précédent marqués par un univers très large, avec énormément de personnages, de planètes, et de langages différents, tout en portant une nouvelle histoire ? Là est toute la difficulté, car si le final de L’Empire Contre-Attaque, ouvert (le mal n’étant pas vaincu, et pas mal de choses restent en suspens), obligeait la réalisation d’un troisième épisode, le plus dur était d’écrire de quoi tenir plus de deux heures. Et c’est toute la force de George Lucas (au scénario seulement, en tandem avec Lawrence Kasdan, comme pour le précédent), de nous raconter une longue histoire tout en se renouvelant. On retrouve donc une nouvelle fois de nouveaux personnages centraux.
Tout d’abord Jabba Le Hutt (qui sera, depuis, rajouté dans la réédition d’Un Nouvel Espoir), sorte de Barbapapa sous cristal meth (ou pour ceux qui ont moins d’imagination, une espèce de limace géante) et tendance gros pervers dégueulasse. On le retrouve pendant la première partie du film, notamment durant la fameuse séquence où Leia (objet de nombreux premiers émois pour toute une génération de geeks, à cause du fameux bikini) est prisonnière. Il s’agit de l’une des deux séquences cultes du film, au cours de laquelle Lando Calrissian, sosie spatial de Lionel Richie, fait son retour, pour sauver, lui aussi, Leia. Marquant un temps d’arrêt après avoir retiré son masque, on s’attend presque à ce qu’il lui chante « Hello, is it me you looking for ». Autre personnage développé, celui de l’Empereur Palpatine, le boss des méchants, maître de Dark Vador, qu’il fait presque passer pour un scout. Un personnage indispensable dans la trilogie, car il remet en perspective le caractère « mauvais » de Dark Vador (pas au premier abord certes, mais en creusant énormément). Bon, certes, Dark Vador n’est pas le père de l’année (certains amènent leurs fils à la pêche, papa Vador, lui, essaie de l’amener au Côté Obscur), mais cette paternité dévoile que c’est un ancien du côté clair de la Force. Palpatine, lui, est la noirceur incarnée et sa destruction, et donc celle du mal, marque la fin obligatoire d’une trilogie digne de ce nom. Pour la nouveauté, Lucas introduit pour Le Retour du Jedi, un nouveau peuple, à savoir les Ewoks (mélange trop mignon entre des nounours et des shi-tzus, comme le chien ewok de notre rédacteur en chef bien-aimé). Ces créatures, les plus mignonnes du cinéma de genre avec Gizmo (le mogwai du film Gremlins), vivent en paix sur la planète forestière d’Endor (où se déroule la plus grande partie du film), et se retrouvent à vénérer par accident C-3PO, offrant ces moments comiques comme le tandem C-3PO/R2-D2 nous ont offert tout au long de la trilogie. L’innocence des gentils Ewoks, armés avec des outils primitifs, contraste totalement avec la cruauté et la lourde technologie militaire de l’Empire dans la Bataille d’Endor. On est ici dans un total manichéisme, mais ça marche. Durant le film, on assiste à de nouvelles révélations sur plusieurs personnages, mais aussi à la disparition de deux personnages clés, marquant un tournant décisif dans la trilogie devenue 15 ans plus tard une hexalogie.
En rupture avec le côté space opera des deux précédents épisodes, se centrant uniquement sur les planètes Tatooine et Endor, Le Retour du Jedi est le moins culte (et le moins aimé par les fans) de la trilogie. Pourtant, comme pour les précédents, il met en image des créatures tout simplement géniales qui rappellent le bon vieux temps des effets-spéciaux old school. Mention spéciale à Jabba Le Hutt et son univers, ainsi qu’à l’amiral Ackbar, dont la réplique culte « c’est un piège » (dans l’excellente séquence de la bataille homérique entre l’Alliance rebelle et l’Empire) a connu une seconde vie grâce, notamment, à son imitation par Jim Parsons, alias Sheldon Cooper dans la série The Big Bang Theory. Moins dans la science-fiction pure et dure que ces prédécesseurs, il surprend moins. Cela dit, il s’agit d’un très bon spectacle. Le plus familial des trois films, notamment à cause des Ewoks (dont Wicket, incarné par le futur Willow et Leprechaun, Warwick Davis), qui feront l’objet de deux films et d’une série animée rien que pour eux. Le Retour du Jedi reste fun et assez drôle, et dose l’émotion avec justesse. C’est un très bon film de conclusion, qui obéit aux codes des trilogies. En attendant de savoir ce que va nous réserver Le Retour de la Force, qui se déroule une trentaine d’année après Le Retour du Jedi, on espère que Luke, Han Solo, Leia et leurs amis, ont profité d’un repos bien mérité.
@ Nicolas Cambon
Crédits photos : 20th Century Fox