[Critique] TAKEN
Titre original : Taken
Rating:
Réalisateur : Pierre Morel
Distribution : Liam Nesson, Maggie Grace, Famke Janssen, Xander Berkeley, Katie Cassidy, Olivier Rabourdin, Leland Orser, Jon Gries, Holly Valence…
Genre : Action
Date de sortie : 27 février 2008
Le Pitch :
Kim veut partir à Paris avec une amie mais Bryan, son père, est réticent. Il faut dire que Brian est un ancien agent secret et qu’il sait que la Capitale française cache son lot de proxénètes et d’individus louches. Laissant finalement sa fille s’envoler pour la ville lumière, Bryan est inquiet. Des inquiétudes qui prennent corps lorsqu’il reçoit un coup de fil de sa fille alors que celle-ci s’apprête à se faire enlever par des inconnus. Écoutant l’agression dont Kim fait l’objet au téléphone, Bryan finit par avoir au bout du fil l’un des kidnappeurs. À ce dernier il lance un avertissement. Un avertissement pris à la légère par un type qui ne se doute pas de la tuile qui vient de lui tomber sur le coin de la gueule. Car Bryan se met en chasse…
La Critique :
Taken nous apprend deux choses : 1) ne jamais partager un taxi avec un inconnu et 2) ne pas chercher des noises à Liam Neeson. Ce dernier point découle directement du principal intérêt d’un long-métrage simple, direct comme un coup de boule dans les valseuses et efficace comme un retourné d’extincteur dans la tronche. En appliquant sa recette magique, Luc Besson a trouvé -pour une fois- la combinaison juste. Car Taken ne jure pas avec le reste de sa filmographie (Besson a produit et co-écrit le scénario). On y retrouve tous les éléments des productions Europa classiques. À savoir un type plus que furax qui défouraille à tout va (cf. Le Transporteur, Le Baiser mortel du Dragon, Banlieue 13, etc…), des poursuites en voitures de marque allemande (Audi de préférence) et des prostitués malmenées (cf. Léon, Le Baiser Mortel du Dragon, Le Transporteur, etc…). Basique, la formule est ici « sublimée » par la présence devant la caméra de Liam Neeson. Un acteur qui se révèle en action man et qui trouve dans ce film à la mise en scène nerveuse et au scénario bas de plafond mais redoutable, une ampleur plutôt inédite. Un rôle qui permettra au comédien irlandais de convoiter des rôles jusque là réservés à des gars comme Jason Statham. La bonne idée du film est donc là et nulle part ailleurs. Gageons ainsi que si Cyril Raffaelli (Banlieue 13) avait joué le rôle de Liam Neeson, Taken n’aurait été qu’un simple film d’action crétin de plus. C’est grâce à Neeson que les bastons claquent autant. C’est grâce à lui que les scènes « calmes » sont si convaincantes et c’est grâce à lui si les menaces que son personnage profère sont si authentiques.
Non seulement Neeson s’avère super à l’aise quand il s’agit de taper sur la tronche des pires raclures qu’il croise, mais il assure aussi tout autant quand il faut la jouer plus sensible. Des séquences ou Liam arrive même à être touchant.
Tel le héros de Commando, Bryan se lance dans une chasse à l’homme chronométrée pour sauver sa fille d’une mort certaine. Et comme on est chez Besson, la pauvre donzelle, pure et innocente à souhait en début de métrage, est aussi promise aux pires sévices. Chez Besson, Paris est la capitale de la traite des blanches et de la Police corrompue car recevant des pots de vin à foison pour fermer les yeux sur un commerce qui touche les plus hautes sphères d’une société vérolée.
Le personnage qu’incarne Liam Neeson illustre la morale qui fait défaut aux salauds qui vendent des femmes comme de vulgaires bouts de bidoche. Une morale increvable qui maitrise les arts martiaux comme personne et qui tire plus vite que l’ombre de Lucky Lucke en conduisant comme Schumacher un jour de Grand Prix. L’œil sur sa montre Neeson n’y va pas par quatre chemins pour arriver à ses fins. Pierre Morel suit ses pérégrinations dans les bas-fonds parisiens avec une vélocité salvatrice. Sa caméra capte bien les mouvements et traduits de manière lisible les affrontements. Les coups portent, claquent et sonnent vrais.
Visuellement, Taken est donc une réussite. Sur le papier, c’est l’efficacité qui prime, avec un supplément de niaiserie. Besson force le trait. Dans l’innocence de Kim, la victime, cruche comme pas deux et dans les relations entre les personnages, ultra simplistes. Il y a l’ex-femme, le nouveau mari, la gentille fifille à son papa et le paternel en question, machine à tuer passée en veille pour pouvoir assister aux anniversaires de cette dernière. Entre les deux, on retrouve aussi une pop star cynique qui apprend la vie quand elle manque de se faire trouer la peau par un type qui l’attend dans des coulisses ultra sécurisées avec un couteau acéré. Le script est de Besson pas de doute là-dessus. Ses films se ressemblent tous. La pureté y côtoie toujours la crasse la plus immonde. L’un souligne l’autre et inversement. C’est manichéen que ça en peut plus et super prévisible.
Besson est comme un cuistot qui utiliserait toujours les mêmes ingrédients. C’est souvent infâme mais quelque fois, quand le cuisinier en question décide d’aller acheter ses ingrédients au marché plutôt que de cuisiner du surgelé, le plat s’avère plutôt gouteux. De quoi en redemander avant de s’apercevoir qu’il s’agit là d’une exception. En témoigne From Paris with love du même Pierre Morel, film d’action con comme tout. Espérons que la suite de Taken soit à la hauteur de son ainé. Liam Neeson étant de la partie, on peut espérer que ce soit le cas…
@ Gilles RollandCrédits photos : Europa
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