[Critique] THE THING
Titre original : The Thing
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisateur : John Carpenter
Distribution: Kurt Russel, Wilford Brimley, Keith David, David Clennon, T.K. Carter, Donald Moffat…
Genre : Horreur/Survival
Date de sortie : 3 novembre 1982
Le Pitch :
Dans le Cercle Arctique, une équipe de chercheurs découvre un corps enfoui à côté d’une base norvégienne. Décongelée, la créature retourne à la vie en imitant la forme de n’importe quelle entité organique. Dès lors, le soupçon s’installe entre les hommes de l’équipe. L’un d’entre eux, Mac Ready est prêt à tout pour empêcher la créature de se propager parmi les membres de l’équipe, qui commencent à perdre confiance en eux…
La Critique :
Tout d’abord, il faut savoir que The Thing est une œuvre à part dans la filmographie de John Carpenter. Il s’agit de l’adaptation d’une nouvelle de John W. Campbell (La Bête d’un autre monde, publiée dans le recueil Le ciel est mort) qui a fortement marqué l’enfance du cinéaste. Et s’il s’agit là de l’adaptation la plus fidèle, ce n’est pas la première. En effet, en 1951, Howard Hawks dirige une première version qui est ni plus ni moins que le premier film d’alien de l’Histoire. Howard Hawks étant l’une des idoles de Carpenter, on comprend aisément qu’il ait choisi de redonner vie à cette intrigue. De par sa genèse, ce film se démarque donc des précédentes productions du maître. Ensuite, il faut le savoir (également), il s’agit d’un film à gros budget (pour l’époque), soutenu par des studios qui voient en lui un fort potentiel commercial. Il faut dire que Carpenter a le vent en poupe après le carton inattendu de son Halloween la Nuit des Masques, premier succès d’horreur indépendant au box office (coût 300 000 $, bénéfice 55 millions !!!). Du coup, Universal lui confie ce projet en sommeil depuis 18 ans (il s’est fait griller la priorité par Alien premier du nom !!!). Bref, le film a tout pour obtenir d’excellentes entrées. Mais c’est un échec retentissant, tant critique que commercial. On accuse alors Carpenter d’être un pornographe de la violence et de l’horreur. Voilà donc pour le contexte.
Allons donc au cœur du sujet. Dire que The Thing est un film culte serait un doux euphémisme, tant il est l’une des plus belles incarnations de ce mot. Un grand nombre de ses scènes méritent amplement ce qualificatif (celle du test sanguin, celle de la cage thoracique/mâchoire…). Le décor enneigé est un support génial , propre à installer une ambiance solitaire et paranoïaque. La musique n’est, pour une fois, pas du réalisateur mais du grand Ennio Morricone (gage de qualité en la matière). Aux effets spéciaux, on trouve le gigantesque Rob Bottin (déjà à l’œuvre sur Fog du même Carpenter, ou encore sur Piranhas de Joe Dante, pour rester dans la veine cinéma de genre, bien qu’il ait participé à bon nombre de films cultes). Les effets-spéciaux sont d’ailleurs l’une des grandes qualités de The Thing ! Le film, qui fête ses 30 ans cette année, n’a pas pris une ride grâce à des effets studios aussi inventifs que renversants. Le casting est aussi une réussite, même si aucun acteur n’est connu du grand public en dehors de Russell. Tous remplissent à merveille leur office, en incarnant de manière convaincante d’infortunés scientifiques traqués par la créature polymorphe. Kurt Russell, qui, au passage, demeure l’un des acteurs fétiche de Carpenter. Il figure en effet aussi à l’affiche du diptyque Escape (New-York 1997 et Los Angeles 2013 en V.F) et à joué dans Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin et dans Le Roman d’Elvis.
Niveau mise en scène, on a droit à du Carpenter tout craché : c’est sobre et soigné. Couplée à un montage particulièrement carré, la réalisation fait dans la simplicité pour mieux atteindre un niveau d’efficacité incroyable. Quant au fond, car il y a bien un second niveau de lecture à ce film de survie, il s’agit d’une brillante allégorie de la paranoïa.
C’est donc grâce à ses qualités (et a un réseau très actif de fans à travers le monde) que The Thing est devenu culte. Aujourd’hui, il est considéré comme étant le chef d’œuvre de John Carpenter et comme étant carrément l’un des meilleurs films d’horreur jamais tournés. Il a été complètement réhabilité, est ressorti en DVD puis en Blu-Ray et a même été l’objet d’une sympathique préquelle (critique ici) l’an dernier, ainsi que d’une adaptation vidéoludique de bonne facture en 2002.
À noter, qu’il s’agit du premier volet de ce que Carpenter intitule la Trilogie de l’Apocalypse. Vous savez donc ce qui vous attend prochainement….
@ Sacha Lopez
[…] responsable de quelques-uns des plus grands chef-d’œuvres de la catégorie. Et si face à The Thing, Fog, Halloween, Vampires ou encore L’Antre de la folie, The Ward fait un peu pâle figure, […]