[Critique] PRESSURE

CRITIQUES | 14 décembre 2016 | Aucun commentaire
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Titre original : Pressure

Rating: ★★★½☆
Origine : Royaume-Uni
Réalisateur : Ron Scalpello
Distribution : Matthew Goode, Danny Huston, Joe Cole, Alan McKenna, Daisy Lowe…
Genre : Drame/Thriller
Date de sortie : 5 décembre 2016 (DTV)

Le Pitch :
Quatre plongeurs effectuent une mission de réparation sur un gazoduc à 250 mètres en dessous de la surface de la mer, quand une violente tempête coule le bateau auquel ils sont reliés. Pris au piège dans un sarcophage de métal avec une réserve d’oxygène très limitée, les quatre hommes vont tout faire pour tenter de survivre…

La Critique de Pressure :

Pas facile d’exister face aux gros blockbusters et autres poids lourds qui règnent sans partage sur les multiplexes au point d’exclure certaines productions plus « indépendantes », qui pourtant, ne manquent souvent pas de mérite. Il faut alors tenter de se démarquer autrement. En faisant le job. Comme Ron Scalpello avec Pressure en somme, qui si il ne s’impose pas comme un sommet absolu du genre qu’il aborde, fait suffisamment bonne figure pour largement mériter sa place dans votre dvdthèque…

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Au fond de l’océan, personne ne vous entend vous noyer

Le huis-clos est un genre casse-gueule à n’en pas douter. Pressure lui, se déroule pratiquement tout le temps sous l’eau, dans un espace hyper réduit, et met en scène quatre comédiens. Quand c’est comme ça, rien ne vient détourner l’attention. Ni les paysages, ni quoi que ce soit d’autre. Les acteurs n’ont pas d’alternative : il faut être irréprochable. Sinon, le film coule. Face à face, Matthew Goode, Danny Huston, Joe Cole et Alan McKenna tiennent la baraque et si la réalisation de Ron Scalpello mérite aussi sa part de louanges (on y reviendra), ce sont bel et bien eux qui font de Pressure un film à voir.
Pris au piège, dans l’impossibilité de sortir pour rallier la surface à la nage, pression et distance oblige, les personnages du film vont être soumis à une succession de choix difficiles qui vont tour à tour déterminer qui survivra et qui suffoquera. En première ligne, Matthew Goode, qu’on a pu voir dans Stocker ou encore dans Imitation Game, et Danny Huston, un comédien incontournable vu dans Les Fils de l’Homme, Big Eyes ou Aviator, mènent la danse. Ce qui ne veut pas dire que Alan McKenna et Joe Cole ne sont pas impeccables bien au contraire. Mention spéciale à Cole d’ailleurs, lui qui, après Pinky Blinders, confirme son statut de talent ascendant.
Grâce à une écriture qui parvient à offrir à ces hommes un background solide sans pour autant en faire des caisses, et donne l’opportunité aux acteurs de briller, toujours discrètement mais sûrement, Pressure instaure dès que les choses partent en vrille un suspense solide. Il est aussi appréciable de voir qu’il ne cherche pas le rebondissement spectaculaire à tout prix mais préfère y aller doucement mais sûrement, en privilégiant un certain réalisme, là où d’autres auraient probablement opté pour une approche plus bourrine. La psychologie prime et c’est une bonne chose car c’est grâce à cela que l’histoire s’installe et qu’on s’attache à ces plongeurs confrontés à une situation inextricable.

Là sous la mer

Pressure se devait d’offrir une expérience immersive. Aux manettes, Ron Scalpello fait le nécessaire et utilise tous les moyens mis à sa disposition pour justement s’arranger pour nous positionner dans le sarcophage de métal, aux côtés des plongeurs. Le montage, le travail sur le son et la photographie participant à cette immersion, là encore sans trop en faire. Plutôt court (à peine 1h30), le film s’avère ainsi très efficace et prenant, même si on pourra toujours regretter son caractère un peu prévisible. Mais bon… on peut aussi y voir une volonté de faire les choses correctement sans forcer le « show ». On est après tout devant une œuvre empreinte de sobriété à laquelle il semble difficile de reprocher quoi que ce soit qui ait un rapport avec sa façon de mener son récit à son terme. Pas de faute de goût, pas de scène trop tire-larmes ni d’excès. Pressure propose une plongée qui ne manquera pas de prendre à la gorge les spectateurs les plus claustrophobiques, tout en dispensant, dans son dernier quart, une émotion pudique. Beau boulot !

En Bref…
Huis-clos porté par un quatuor d’acteurs investis et mis en scène avec une sobriété et une application exemplaires, Pressure coche toutes les cases de son cahier des charges avec assurance, allant même jusqu’à proposer de beaux moments de bravoure où l’héroïsme ne tire jamais sur la corde. Un DTV qui sort du lot !

@ Gilles Rolland

Pressure  Crédits photos : Factoris Films

Par Gilles Rolland le 14 décembre 2016

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