[Critique] AMERICAN ASSASSIN

CRITIQUES | 21 septembre 2017 | Aucun commentaire
American-Assassin-poster

Titre original : American Assassin

Rating: ★★★½☆
Origine : États-Unis
Réalisateur : Michael Cuesta
Distribution : Dylan O’Brien, Michael Keaton, Taylor Kitsch, Sanaa Lathan, Shiva Negar, Scott Adkins, David Suchet…
Genre : Action/Thriller/Adaptation
Date de sortie : 2017

Le Pitch :
Traumatisé après avoir échappé à un attentat qui coûta la vie à sa fiancée, un jeune homme se met en tête d’éliminer les terroristes responsables. C’est ainsi qu’après s’être entraîné durant plusieurs mois qu’il parvient à s’infiltrer dans une cellule au Moyen-Orient. Ce qui le met dans le viseur de la CIA qui, impressionnée par ses compétences, décide de le recruter pour lui demander de rejoindre un commando spécialisé dans les opérations à hauts-risques afin de contrer les agissements d’un mystérieux personnage aux intentions potentiellement dévastatrices…

La Critique d’American Assassin :

On pense souvent à la série Homeland devant American Assassin. Mêmes enjeux géo-politiques, même volonté de se positionner dans le sillage de l’actualité et même urgence. Normal quand on sait que le réalisateur Michael Cuesta a mis en scène plusieurs épisodes du show avec Claire Danes. Pourtant, la proposition n’est pas tout à fait la même. Il ne faut pas se leurrer. American Assassin prend le parti de foncer dans le tas, contrairement à Homeland qui a toujours fait preuve d’une certaine finesse. Ici, Michael Cuesta profite de l’histoire adaptée du premier tome de la saga littéraire signée Vince Flynn pour faire parler la poudre et pour aller faire du pied au détenteur du titre de roi de l’action 2.0, à savoir Jason Bourne. Une comparaison d’autant plus valable qu’American Assassin est censé inaugurer une nouvelle franchise dans le genre de celle de Bourne… Mais dans les faits, concrètement, est-ce que cette nouvelle tentative en a assez dans le bide et dans les bras pour concurrencer le champion ?

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Homeland dans ta gueule

L’introduction d’American Assassin est vraiment efficace. Premier bon point. On rentre dans le vif du sujet, le plan-séquence de Michael Cuesta amplifie l’immersion, c’est violent et sans compromis et on se sent immédiatement proche du personnage principal. Bien joué ! Cependant, concernant la suite, il y a une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise, c’est que cette première séquence est la meilleure du long-métrage. La bonne, c’est que toutes les autres ne déméritent pas pour autant et brillent, en tout cas quand on cause action, grâce à une belle radicalité qui permet d’entretenir une rythmique à base de coups de poings dans la tronche et de bastos dans le buffet. Il est donc rapidement clair qu’American Assassin n’aura jamais la maturité et l’intelligence des meilleurs Bourne, mais qu’il ne se laissera pour autant jamais faire, armé d’un belle énergie et boosté par l’investissement de ses comédiens.

Clés de bras à foison

Dylan O’Brien mène la danse en compagnie de Michael Keaton. En face, c’est Taylor Kitsch qui donne le change et entre ces trois acteurs, c’est toute une compagnie qui s’agite pour donner du corps à l’intrigue. L’occasion de s’amuser devant les interventions de Scott Adkins, qui passe plus ou moins le plus clair de son temps à se faire casser la gueule alors qu’on sait pertinemment que dans les faits, il pourrait faire avaler ses dents à l’intégralité de la distribution tout en se préparant un café latte. Mais bon, passons sur ce détail. Oui, il est étrange de voir Dylan O’Brien et son physique d’ado mettre chaos Adkins, mais il faut reconnaître à la star du Labyrinthe une fougue et une présence indéniables qui finissent par emporter la mise. On sent clairement que le jeune acteur a fait all-in. Il met tout ce qu’il a et réussit à s’imposer alors que sur le papier, ce n’était pas franchement évident. Il profite en outre de la force d’un script qui ne tombe pas trop dans les pièges inhérents à ces histoires destinées à un public de jeunes adultes et permet ainsi au film de ne pas trop ressembler aux récentes sagas, qui sont souvent trop timorées et noyées dans une guimauve qu’on veut nous faire ingurgiter à notre insu. Ici, c’est plus brutal et les coups portent. American Assassin n’a pas trop le cul entre deux chaises et c’est une excellente chose. Merci également à Michael Keaton, qui continue, après de remarquables performances dans Spider-Man : Homecoming ou Le Fondateur, de nous offrir ici une nouvelle occasion de se réjouir. Complètement hors contrôle, il en fait des caisses, mais à sa façon, c’est à dire en étant génial en permanence. Taylor Kitsch pour sa part, semble prendre un malin plaisir à camper les méchants prêt à tout faire péter tandis que Shiva Negar fait se décrocher les mâchoires à chacune de ses apparitions. Bref, en voilà une belle équipe. American Assassin doit beaucoup à ses valeureux acteurs qui, mine de rien, contribuent à faire oublier les facilités d’un scénario un peu bancal (beaucoup même), mais suffisamment rythmé. Ici, on est un peu dans le « plus c’est gros, plus ça passe ». Un adage que le long-métrage prend au mot à la fin, en sortant complètement des clous, atteignant les limites du département des effets-spéciaux mais en gratifiant les amateurs de trucs bien abusifs mais aussi relativement jubilatoires, d’une séquence bien borderline.

Au bout de compte, tout en ayant conscience qu’American Assassin ne pourra jamais prétendre au titre de vrai héritier de Bourne, on espère que le succès sera suffisamment conséquent pour permettre la mise en chantier d’une suite. Après tout, ce n’est pas tous les jours qu’on ne tente pas de nous faire avaler de grosses couleuvres et qu’on nous donne exactement ce qui est était prévu.

En Bref…
Thriller d’action bien bourrin, qui n’est jamais plus divertissant que lorsqu’il assume son statut de série B bien frontale et simpliste, American Assassin propose de multiples occasions de se réjouir. Pas le genre de film dont on se souvient longtemps mais définitivement pas le genre devant lequel on regarde sa montre.

@ Gilles Rolland

 American-Assassin-OBrien   Crédits photos : Metropolitan FilmExport

Par Gilles Rolland le 21 septembre 2017

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