[Critique] ATOMIC BLONDE

CRITIQUES | 16 août 2017 | 1 commentaire
Atomic-Blonde-poster

Titre original : Atomic Blonde

Rating: ★★★½☆
Origine : États-Unis
Réalisateur : David Leitch
Distribution : Charlize Theron, James McAvoy, Sofia Boutella, John Goodman, Toby Jones, Bill Skarsgård, Eddie Marsan, James Faulkner…
Genre : Action/Thriller/Adaptation
Date de sortie : 16 août 2017

Le Pitch :
Berlin, 1989 : à quelques jours de la chute du mur, Lorraine Broughton, une espionne du MI6 est chargée d’enquêter sur la mort d’un agent mais aussi de récupérer un document très sensible dont la divulgation pourrait prolonger la Guerre Froide…

La Critique de Atomic Blonde :

Adaptation du roman graphique The Coldest City, d’Antony Johnston et Sam Hart, Atomic Blonde voit revenir à la charge David Leitch, un ancien cascadeur notoire et co-réalisateur de John Wick, avec Keanu Reeves. Le cinéaste qui ne s’est pas encombré de considérations trop complexes et qui a décidé d’appliquer exactement le même traitement à son histoire que celui qui a déjà fait ses preuves avec son film précédent. Et ce avant de rejoindre Deadpool, dont il orchestra le deuxième volet des aventures…

Atomic-Blonde-Charlize-Theron

Blondie fait le mur

Précédé d’une bande-annonce hyper catchy et il vrai sulfureuse au possible, Atomic Blonde a permis à Charlize Theron de foncer dans le tas exactement à la manière de Keanu Reeves dans John Wick. Reeves qui a d’ailleurs participé à l’entraînement de la comédienne, afin de conférer un maximum de crédibilité aux nombreuses bastons contenues dans le script. Car là réside tout l’intérêt d’Atomic Blonde : voir Charlize frapper un grand coup et tabasser des bad guys avec hargne. Un aspect au centre de toute la promotion du film, quitte à déflorer la majeure partie des séquences en question, dans lesquelles l’actrice plonge sans réserve dans l’action, avec une maestria qui prouve qu’elle sait décidément tout faire sans se départir de son charme légendaire. Autant donc commencer par là…
C’est Charlize Theron qui porte Atomic Blonde. Sans elle, tout ceci n’aurait pas lieu d’être. Sexy en diable, elle se dévoile sous toutes les coutures et impose un personnage ultra badass, qui ne compte sur personne pour dessouder les méchants au cours d’affrontements bien violents. Des bastons pour la plupart visibles dans les trailers (et c’est dommage), un peu rares au début, au profit d’une histoire à tiroirs, à base d’agents secrets infiltrés sur fond de chute du mur de Berlin. Un scénario prétexte dont on finit par se moquer gentiment, attendant patiemment entre deux scènes d’action que le récit envoient d’autres types entre les mains expertes de Charlize pour qu’elle leur fasse subir un traitement bien brutal dont son personnage a le secret. Le problème, c’est que parfois, l’action se fait attendre et que David Leitch tente visiblement de nous faire adhérer à cette valse de faux-semblants. Contrairement à John Wick, dont le script, très efficace, tenait sur un timbre poste, celui d’Atomic Blonde se la joue un peu « John Le Carré » sans avoir les épaules assez larges. Ni du côté des dialogues, tout juste relevés par quelques belles punchlines, ni du côté des rebondissements, qui sont soit prévisibles soit trop fades pour qu’on s’y intéresse. Et donc parfois, on trouve un peu le temps long. Il est certes divertissant de voir Charlize déambuler dans des tenues super sexy dans un Berlin en pleine ébullition (jolie reconstitution), mais rien n’est plus jouissif que de l’admirer se battre. Ce qui finit par arriver, immanquablement, à l’occasion de gunfights super bien calibrés et de parties de bourre-pifs bien sauvages…

La vengeance d’une blonde

Justement, c’est quand Atomic Blonde se regarde un peu trop le nombril, en se focalisant presque autant sur le personnage assez vain de James McAvoy (lui est impeccable par contre), que sur celui de Charlize, qu’intervient LA scène qui change tout et qui permet au long-métrage de brutalement monter en puissance. Une scène en forme de brillant plan-séquence super long, qui voit Charlize tabasser des types dans un appartement, puis dans la cage d’escalier, avant de prendre le volant, poursuivie par les mêmes pourritures communistes. On se doute bien que le plan-séquence n’est pas authentique, vu la logistique délirante et le niveau des chorégraphies, mais le résultat est impressionnant. Et c’est là, alors que l’aventure touche à sa fin, qu’Atomic Blonde atteint son véritable potentiel et embrasse pleinement sa destinée, à savoir nous en mettre plein la tronche. Après avoir tourné autour du pot, en se reposant sur des séquences déflorées par la bande-annonce, le film met le turbo et se montre aussi barbare que virtuose. Mieux vaut tard que jamais comme dirait l’autre et c’est tout à fait pertinent ici.
À l’arrivée, le problème principal apparaît comme évident : Atomic Blonde, avec ses 1h51, fait bien 20 minutes de trop. La force de John Wick résidait dans son enfilade quasi-ininterrompue de scènes d’action et paradoxalement dans son refus de trop s’appesantir sur la dramaturgie. Ici, au contraire, le scénario en fait un peu trop et brouille les pistes alors que cela n’était absolument pas nécessaire. Surtout qu’il sacrifie au passage des personnages, à l’image de celui campé par Sofia Boutella (reste que sa présence saura satisfaire un certain auditoire à juste titre) et celui de Til Schweiger. En réduisant les pistes, Atomic Blonde aurait gagné en efficacité et se serait montré plus percutant, permettant in fine aux superbes chorégraphies de Charlize de sonner avec encore plus de force.

En Bref…
Un peu trop long et racontant une histoire beaucoup moins palpitante qu’on veut bien nous le laisser croire, Atomic Blonde n’en reste pas moins furieusement jubilatoire quand il décide de se dédier complètement à l’action. Porté par une Charlize plus torride et brutale que jamais, traversé de morceaux de bravoure visuels, sensuel au possible et comportant l’un des plus-séquences les plus spectaculaires de l’année, ce film d’action sait néanmoins faire valoir ses atouts avec classe à plusieurs reprises. Suffisamment pour tenir la majeure partie de ses promesses.

@ Gilles Rolland

 Atomic-Blonde-Charlize-Theron-Sofia-Boutella   Crédits photos : Universal Pictures France

Par Gilles Rolland le 16 août 2017

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