[CRITIQUE] BARBARE

Titre original : Barbarian
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Zach Cregger
Distribution : Georgina Campbell, Bill Skarsgård, Justin Long, Richard Brake, Matthew Patrick Davis, Kurt Braunohler…
Genre : Horreur/Épouvante
Durée : 1h42
Date de sortie : 9 novembre 2022 (Disney +)
Le Pitch :
Tess arrive en pleine nuit à Detroit, dans l’un des quartiers les plus défavorisés de la ville. Elle s’aperçoit que la maison qu’elle a louée est déjà occupée par un homme, qui a lui aussi réservé un hébergement. Malgré son incompréhension quant à cette double réservation, Tess découvre que l’homme en question est plutôt de bonne compagnie. Mais elle est loin de se douter de ce qui l’attend…
La Critique de Barbare :
Troisième long métrage de Zach Cregger, un réalisateur, mais également acteur et producteur jusqu’ici assez discret, Barbare a fait un joli carton outre-Atlantique où il s’est imposé comme le phénomène de la saison d’Halloween. Privé de sortie en salle chez nous, le film a atterri sur Disney +. Alors ce trip horrifique est-il à la hauteur de sa réputation ?
Airbnb de l’horreur
Barbare fait partie de ces longs métrages qui savent bien cacher leur jeu. Difficile de savoir où il veut nous mener au début même si on pense avoir tout compris, avant que finalement, le récit prenne une direction moins attendue. Et puis même… Quand la menace est clairement identifiée, la mise en scène et l’écriture de Zach Cregger se chargent de non seulement maintenir l’attention mais aussi de s’éloigner des clichés trop voyants pour proposer un spectacle bien méchant et malin.

La dernière maison sur la droite
Avec quelques belles références dans sa poche, comme Le Sous-sol de la peur, Zach Cregger trouve le ton juste et prend son temps pour bien installer son histoire sur des bases solides. Il faut donc un moment pour que tout se mette en place. Pas trop de temps mais juste assez pour nous inciter à nous attacher à Tess, cette jeune femme remarquablement interprétée par Georgina Campbell, et pour également nous pousser à laisser entrer cette peur insidieuse elle aussi rudement bien agencée.
Et puis c’est la cassure. Un nouveau personnage, joué par le trop rare Justin Long, fait son entrée et le film dévoile sa vraie nature. À la manière des anciens, Zach Cregger arrive à instaurer une frayeur durable et une horreur frontale, avec de vrais morceaux de gore, mais distille aussi un discours qui lui évite de livrer un spectacle qui aurait pu sonner creux. Ambivalent, Justin Long déboule juste à temps pour empêcher Barbare de sombrer dans la routine et dynamite mine de rien le récit pour lui donner une force évocatrice plutôt rare.
Detroit Horror City
À la manière de Don’t Breathe, qui se déroulait aussi dans une baraque sinistrée au sein d’un quartier délabré de Detroit, Barbare sait parfaitement exploiter sa toile de fond, sans trop en faire ni sombrer dans la gaudriole. Sa figure horrifique centrale quant à elle, met mal à l’aise et s’avère ainsi très efficace. Dans son dernier tiers, alors qu’il prend de plus en plus l’aspect d’un survival pur et dur, Barbare ne perd jamais de sa force, bien au contraire, toujours dans un équilibre remarquablement entretenu. Un joli tour de force.
En Bref…
Très bonne surprise que ce film d’horreur super tendu, gore et flippant, qui, s’il ne réinvente pas la formule du faux sang, sait exploiter ses références sans totalement s’y reposer. Assurément l’un des sommets du genre de 2022.
@ Gilles Rolland
