[Critique] BLOODSHOT
Titre original : Bloodshot
Rating:Origine : États-Unis
Réalisateur : Dave Wilson
Distribution : Vin Diesel, Eiza Gonzalez, Guy Pearce, Sam Heughan, Toby Kebbell, Lamorne Morris, Talulah Riley, Jóhannes Haukur Jóhannesson…
Genre : Science-Fiction/Action/Adaptation
Durée : 1h50
Date de sortie : 27 mars 2020 (VOD)
Le Pitch :
Ray Garrison, un soldat, est ramené à la vie par une société spécialisée dans les nanotechnologies. Désormais quasiment invulnérable, doté d’une force surhumaine, il ne va pas tarder à réclamer vengeance…
La Critique de Bloodshot :
Bloodshot fut l’un des premiers à payer le prix fort suite à l’épidémie de coronavirus. Un film qui avait déjà essuyé des critiques calamiteuses suite à sa sortie américaine avant de voir sa carrière méchamment écourtée. Universal ayant finalement décidé de le balancer dans le monde entier en VOD pour tenter de limiter les dégâts. Pas d’IMAX comme prévu pour cette adaptation du célèbre comic book de chez Vailant mais un plan de sauvetage que le studio a aussi décidé d’appliquer à plusieurs de ces titres comme The Invisible Man (qui a eu le temps de faire son petit bout de chemin au cinéma)…
Super Toretto
Il est tout même hallucinant de voir à quel point Vin Diesel continue de capitaliser sur un personnage qu’il s’amuse à décliner de film en film sans prendre de risque. Car il ne faut pas se leurrer : Ray Garrison a beau être né entre les pages d’un comics, à l’écran, c’est Dom Toretto de Fast & Furious. Vin Diesel ayant visiblement tenu à porter exactement le même débardeur blanc pour ne pas trop bousculer ses fans. Il ne manque plus que le célèbre pendentif en forme de croix… Le film a à peine commencé que Vin Diesel, dans sa grande sagesse de movie star un peu feignasse, recycle à tour de bras ses propres gimmicks. Alors forcément, Bloodshot sonne rapidement avec un ridicule un peu gênant même si au fond, par la suite, on perçoit aussi la volonté de l’acteur d’insuffler un peu d’humanité à son personnage de super héros malgré lui. Rien de très impressionnant, car le script se charge de le ramener sur le plancher des vaches mais la sincérité de Diesel est néanmoins évidente. C’est d’ailleurs un peu paradoxal tant le produit est calibré à l’extrême mais c’est vrai : Vin Diesel y croit à fond et fait ce qu’il peut. Un scénario pas spécialement bien écrit donc, qui se contente de raconter les origines du personnage sans trop se montrer prometteur quand à la potentielle suite de ses aventures. Oui le mec s’est fait effacer la mémoire, oui il peut se régénérer mais au final pourquoi ? Bloodshot ne possédant pas un background des plus passionnants… Guy Pearce a beau affirmer à Diesel qu’il n’y a pas besoin d’avoir de passé pour avoir un futur, difficile de s’attacher ou même de ressentir de l’empathie pour cette bidasse bourrine dont les perspectives de carrière se résument à buter des méchants qui sont méchants parce qu’on nous dit qu’ils le sont…
Nano-enjeux
Mais au fond, que l’histoire de Bloodshoot tienne sur un timbre poste n’a rien de vraiment gênant. Ce qu’on veut quand on s’installe devant un film comme celui-ci, c’est de l’action. On veut que Vin Diesel tabasse des méchants aux tronches renfrognées. En cela, Bloodshot ne remplit que partiellement sa part du contrat. Oui il y a quelques scènes sympas, dont la principale, dans un tunnel ou encore la conclusion, mais on pourra aussi déplorer que le super-héros passe presque autant de temps allongé sur le billard que sur le terrain. Le scénario n’arrivant pas à lier les scènes d’action les unes aux autres de façon convaincante. Pas plus qu’il ne parvient à donner de l’épaisseur à tous les personnages secondaires, à commencer par celui d’Eiza Gonzalez, sacrifiée sur l’autel d’une écriture bordélique. Sans oublier que les effets-spéciaux, très présents, sont loin d’être aussi convaincants qu’espéré. Le climax démontrant clairement les limites de l’entreprise. À tel point qu’on a encore une fois l’impression de se retrouver devant une cinématique de jeu-vidéo… Jamais assez mauvais pour se montrer drôle, bien entendu jamais passionnant non plus, pas toujours de très bon goût, Bloodshot est un nouveau coup d’épée dans l’eau pour Diesel. Un bon gros bazar numérique en forme de copier/coller de trucs déjà vus en mieux ailleurs, condamné à tomber dans l’oubli…
En Bref…
Pas forcément désagréable, Bloodshot n’est pour autant pas captivant pour deux sous. On retiendra donc quelques bastons plutôt sympa, la plastique d’Eiza Gonzalez et un Vin Diesel sincère dans la peau d’une version pétée aux hormones de croissance de Dom Toretto, mais c’est bien tout…
@ Gilles Rolland