[Critique] CÉLIBATAIRE, MODE D’EMPLOI

CRITIQUES | 7 mars 2016 | Aucun commentaire
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Titre original : How To Be Single

Rating: ★★½☆☆
Origine : États-Unis
Réalisateur : Christian Ditter
Distribution : Dakota Johnson, Rebel Wilson, Alison Brie, Leslie Mann, Anders Holm, Nicholas Braun, Damon Wayans Jr., Jake Lacy…
Genre : Comédie/Romance/Adaptation
Date de sortie : 2 mars 2016

Le Pitch :
Alice na jamais vraiment été célibataire. Profitant de son emménagement à New York, chez sa sœur aînée, la jeune femme annonce alors à son copain son désir de faire une pause, histoire d’expérimenter la vie de célibataire avant de véritablement s’engager. Sur place, elle rencontre Robin, une fille totalement délurée, qui compte bien faire connaître à Alice les joies de la vie en solo. Non loin de là, Lucy pour sa part, cherche l’âme sœur depuis longtemps, se confiant à son barman favori, un homme spécialisé dans les relations sans lendemain…

La Critique :
À l’origine de Célibataire, Mode d’emploi, un livre écrit par Liz Tuccillo, qui reste populaire pour avoir scénarisé Sex And The City. Pas étonnant donc que l’on pense immédiatement à la série de HBO devant ce film axé sur les vicissitudes de plusieurs jeunes femmes célibataires dans la jungle new-yorkaise. Un concept par ailleurs très bien expliqué au début de l’histoire par le personnage d’Alison Brie, quand celle-ci résume, à l’aide d’une démonstration éloquente, les difficultés que l’on peut éprouver à trouver l’âme sœur dans une ville aussi grande. Ainsi, Célibataire, Mode d’emploi s’impose comme une sorte d’illustration « live » de tous ces articles sur le sujet que l’on peut trouver dans la presse ou sur le web. Un constat notamment inhérent à la volonté du long-métrage d’étayer son argumentation à l’aide de plusieurs petites histoires lui permettant d’aborder plusieurs cas, en espérant qu’au final, son constat apparaisse avec la clarté nécessaire.
Le problème, c’est qu’au final justement, Célibataire, Mode d’emploi pédale surtout dans la choucroute et s’apparente à une succession de coups d’épée dans l’eau, enfonçant des portes ouvertes à la chaîne sans apporter quoi que ce soit à son sujet.
Car ce n’est bien évidemment pas le premier film à parler du « combat » que doivent mener les uns et les autres pour trouver l’amour. Le truc, c’est qu’aujourd’hui, avec la profusion des sites de rencontre, la thématique est plus que jamais à la mode et ce que ce métrage oublie justement, c’est qu’habiller son pitch avec des choses résolument modernes ne doit pas dispenser de livrer une vraie réflexion. Et non, entendre Dakota Johnson enfiler les banalités en voix off ne constitue pas en soi une véritable avancée en la matière. Sans parler de ses motivations, qui ne tiennent pas la route deux secondes…

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Dakota Johnson d’ailleurs, occupe ici le devant de la scène. Si Christian Ditter, le réalisateur, fait mine de nous présenter d’autres personnages, au fond, leur traitement à l’arrache nous confirme que le seul qui compte est bien celui tenu par la fille de Melanie Griffith et de Don Johnson. Une actrice déjà bien plombée par son implication dans la purge 50 Nuances de Grey, qui ferait d’ailleurs mieux d’aller voir ailleurs, au lieu de se complaire dans ce genre d’histoires dont on sait dès le début où elles veulent nous mener. En campant une célibataire désireuse de mieux se connaître pour avancer dans la vie, Dakota Johnson ne prouve rien du tout, si ce n’est qu’elle maîtrise à merveille le registre niais. Certes jolie, elle ne fait que nous ressortir les mêmes expressions, ne transcende pas du tout l’arc narratif qu’elle est censée porter, et semble de toute façon évoluer sous sédatif, tant son regard fatigué trahit un manque d’implication et de motivation flagrant.
On peut bien sûr remercier Rebel Wilson, qui est clairement là pour apporter un grain de folie, mais cette dernière nous ressort toujours le même personnage, à savoir celui de la gentille folle fêtarde et alcoolique, abonnée et fière de l’être aux relations sans lendemain. Résultat des courses : Rebel Wilson fait ce qu’on attend d’elle et confirme in fine le caractère vain et peu original de l’ensemble.
Heureusement que Leslie Mann est là, et apporte un peu d’émotion et tant pis si elle aussi est exploitée de la même façon que dans beaucoup de ses autres films. Alison Brie aussi est très bien, mais le scénario ne s’attarde pas assez souvent sur elle pour lui permettre de tirer le show vers le haut. La machine tourne a vide pour la simple et bonne raison qu’elle semble prendre un malin plaisir à exploiter ses faiblesses pour mieux masquer ses qualités potentielles.

Pour autant, parfois, la sauce prend. Presque par miracle. Deux ou trois scènes s’avèrent amusantes à défaut d’être hilarantes, et l’émotion perce véritablement lors de deux séquences. Et tant pis si ces dernières tombent un peu comme un cheveu sur la soupe.
Loin d’être révolutionnaire, convenu et surtout caractérisé par les clichés qu’il s’évertue à enchaîner avec la régularité d’un métronome, Célibataire, Mode d’emploi est également trop long. Avec une demi-heure en moins, ses travers auraient paru moins handicapants. Mais bon… les amateurs pourront y trouver leur compte. Ceux qui aiment ce genre de spectacle, gentillet et anecdotique.

@ Gilles Rolland

Celibataire-mode-demploi-Alison-Brie  Crédits photos : Warner Bros. France

Par Gilles Rolland le 7 mars 2016

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