[CRITIQUE] EQUALIZER 3
Titre original : The Equalizer 3
Rating:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Antoine Fuqua
Distribution : Denzel Washington, Dakota Fanning, David Denman, Sonia Ben Ammar, Eugenio Mastandrea, Gaia Scodelario…
Genre : Action/Thriller/Suite/Adaptation
Durée : 1h49
Date de sortie : 30 août 2023
Le Pitch :
Sur les traces d’un redoutable trafiquant de drogue en Sicile, Robert McCall découvre l’hospitalité d’une petite bourgade. Un village certes accueillant mais néanmoins placé dans le collimateur de la mafia, qui fait régner un climat de violence que l’ex-agent de la CIA ne peut tolérer…
La Critique d’Equalizer 3 :
Quand Antoine Fuqua a réalisé le premier Equalizer en 2014, personne ou presque ne se souvenait de la série dont le film était l’adaptation. Une série des années 1980, énergiquement remise au goût du jour par un réalisateur et son acteur fétiche, qui a donc entraîné la mise en chantier d’une première suite, très décevante et maintenant d’une seconde, plus réussie. Equalizer dont le héros, Robert McCall, campé par Denzel Wahshington, s’est quant à lui imposé, aux côtés du Bryan Mills de Liam Neeson dans les Taken, comme l’un des justiciers vétérans les plus appréciables du cinéma populaire. Bon, ceci étant dit, que vaut Equalizer 3 ?
Un Justicier en Sicile
Robert McCall est un peu comme Paul Kersey, le personnage interprété par Charles Bronson dans Un Justicier dans la ville. Si ce n’est que le justicier de McCall n’évolue pas qu’en ville mais aussi un peu à la campagne, dans son pays et à l’étranger, quand le devoir l’appelle de l’autre côté de l’Atlantique, comme dans ce troisième volet pas vraiment attendu mais néanmoins bienvenu. À l’instar de Bronson dans Un Justicier dans la ville, Denzel est, dans Equalizer, toujours au mauvais endroit, au mauvais moment. C’est particulièrement flagrant ici, où le mec déboule dans un bled paumé de Sicile, où tout le monde est super sympa, avant de se mêler presque malgré lui des affaires de la Camorra.
Et vu que McCall n’est pas homme à faire les choses à moitié, ce n’est pas seulement une famille de mafieux qu’il se met à dos, mais toutes. Tant qu’à faire… Le public sait maintenant que McCall est balèze. Assez en tout cas pour se frotter à de gros poissons, quitte à toujours évoluer seul. La CIA, incarnée presque à elle seule par Dakota Fanning dans Equalizer 3 peut en attester étant donné qu’elle ne sert qu’à constater les actes et les conséquences de McCall, après que celui-si soit passé à l’action.
Massacre en Méditerranée
Fidèle à lui-même, monolithique mais toujours disposé à se dérider pour plaire à une belle femme, et s’attirer les faveurs des habitants d’une charmante bourgade, le Robert McCall de Denzel Washington ne bouge pas d’un iota dans ce troisième Equalizer. Et finalement, c’est une bonne chose. Au centre d’une histoire certes caractérisée par son côté bas du front mais plutôt efficace, parfois un peu ridicule mais toujours rentre-dedans, le film d’Antoine Fuqua évite de répéter les erreurs du second film, sans pour autant égaler le premier. Ce qu’il parvient à accomplir également, c’est placer le héros vieillissant dans un contexte propice à une certaine introspection qui, ô surprise, confère à l’ensemble une certaine profondeur. Alors bien sûr, il ne faut pas s’attendre à quelque chose de super viscéral mais force est de constater que sous le soleil d’Italie, Robert McCall apparaît davantage comme un homme torturé et complexe que quand il se contentait de péter des dentitions à tout va dans une ville quelconque et mal éclairée.
La Dolce Vita selon Fuqua
Traversé par des scènes d’action aussi bourrines qu’efficaces, filmé de manière à faire oublier que Denzel Washington approche les 70 ans, Equalizer 3 remplit sa part du marché et respecte le cahier des charges de la franchise sans trop en faire non plus. Simple, comme souligné plus haut, mais divertissant, souffrant de légères baisses de rythme qui heureusement, n’impactent pas trop l’ensemble, le métrage jouit avant tout bien sûr du charisme écrasant de sa star, ici dans ses petits souliers, à l’aise comme jamais dans la peau d’un justicier au sang froid qui n’a pas son pareil pour envoyer d’immondes salopards en enfer en y mettant les formes. Et après tout, c’est certainement suffisant pour passer un bon moment.
En Bref…
Correctement emballé, même si bien sûr Antoine Fuqua s’est déjà montré plus valeureux, porté par un Denzel Washington toujours en forme, écrit simplement mais efficace dans l’action, avec un petit supplément d’émotion, Equalizer 3 fait mieux que son prédécesseur et au fond, c’est déjà beaucoup.
@ Gilles Rolland