[Critique] ÉVASION 2
Titre original : Escape Plan 2 : Hades
Rating:
Origine : États-Unis/Chine
Réalisateur : Steven C. Miller
Distribution : Sylvester Stallone, Curtis Jackson, Dave Bautista, Xiaoming Huang, Jaime King, Jesse Metcalfe, Wes Chatham…
Genre : Thriller/Action/Suite
Date de sortie : 19 août 2018 (DTV)
Le Pitch :
Ray Breslin continue de mettre à l’épreuve la sécurité des prisons du monde entier pour en déceler les failles. Un jour, l’un de ses associés est kidnappé et se retrouve enfermé à HADES, un pénitencier high-tech réputé inviolable. Ray décide alors de lui porter assistance…
La Critique d’Évasion 2 :
Arnold Schwarzenegger, qui était dans le premier volet, a décidé de ne pas rempiler, laissant son pote Sylvester Stallone livré à lui même, à la merci d’un scénario bas du front et d’un réalisateur passé expert dans l’art de sous-exploiter des stars, comme il nous l’a déjà prouvé avec Marauders, First Kill et Extraction (avec Bruce Willis) ou encore Arsenal (avec Nicolas Cage). Un réalisateur qui continue de faire avec Évasion 2 ce qu’il a toujours fait, à savoir saboter le potentiel de sa matière première pour se vautrer dans des gimmicks indigents pour au final livrer ce qui s’apparente davantage à des téléfilms anecdotiques qu’à de véritables films de cinéma. Dans ces conditions, rien de plus logique que de voir Évasion 2 sortir directement en DVD…
Stallone dans la tourmente
Remis en selle après le succès de Rocky Balboa puis celui de John Rambo, nommé aux Oscars pour Creed, qui lui a d’ailleurs valu un Golden Globe, Sly n’aurait bien sûr jamais dû accepter de faire un Évasion 2 dans ces conditions. Un choix opportuniste que Dave Bautista a lui aussi fait, offrant également à sa filmographie pourtant de plus en plus solide, un sérieux faux pas. Et quand on sait que Sly a aussi tourné le troisième volet dans la foulée, ça laisse songeur. Car Évasion 2 est exactement conforme à ce que son trailer laissait présager. Il s’agit ainsi d’un vieux direct-to-video fauché, inintéressant et visuellement indigent, qui ne fait que mollement capitaliser sur ses stars sans se cacher de ne pas trop forcer quand il s’agit d’offrir aux fans des acteurs en question ce pourquoi ils ont payé.
Voilà donc que Stallone se retrouve au milieu d’un casting dont il est censé être le pilier, forcé de laisser briller des stars comme Xiaoming Huang, car il s’agit d’une co-production chinoise, un peu paumé dans une dynamique qui ne lui laisse pas d’autre choix que de cachetonner sans conviction. Ce qui est bien sûr très regrettable tant Évasion 2 aurait pu, entre d’autres mains, s’imposer tel un film d’action certes un peu primaire, mais véritablement bourrin. Ici non, on préfère nous vendre un récit cloisonné dans une prison super high-tech à la ramasse, et ainsi une enfilade de scènes toutes plus boiteuses les unes que les autres.
Moyenne sécurité
Évasion 2 est sans problème l’un des pires films de la filmographie de Sylvester Stallone. Oui, pire que Arrête ou ma mère va tirer. Pas parce que l’acteur y est mauvais, car au fond, il fait ce qu’il peut, mais tout simplement, car tout autour de lui, rien ne fonctionne. Ni le scénario donc, ni la mise en scène, bordélique, ni les effets-spéciaux, ratés dans les grandes largeurs, ni la photographie, moche, ni la rythmique. Évasion 2 n’est rien de plus qu’une suite opportuniste d’un film qui, tout en étant très efficace, ne méritait pas en premier lieu que son acteur principal y consacre autant de temps.
Alors oui, on peut se consoler devant les petites bastons. On peut aussi souligner la courte durée de la chose, même si elle paraît en durer le double. On peut faire tout ça mais difficile au final de considérer Évasion 2 comme autre chose qu’un gros ratage.
Un long-métrage de grosse feignasse, dans lequel Dave Bautista, pourtant sur l’affiche, n’apparaît que le temps de courtes scènes qui ne rendent absolument pas justice à son talent, et au sein duquel les beaux gosses de séries TV que sont Jesse Metcalfe, Wes Chatham, semblent les seuls concernés, probablement bien contents de croiser le fer avec Sly, qui de son côté, semble donc bien paumé. Si il est parfois regrettable de voir certains films ne pas passer par la case ciné pour échouer directement dans les bacs DVD, ici, c’est complètement justifié. On ne sait pas dans ces conditions de quoi aura l’air le troisième volet, mais il a fort à parier que ce soit du même calibre. Un truc qui n’aurait jamais dû voir le jour…
En Bref…
Sylvester Stallone tente vainement de garder la tête hors de l’eau dans ce DTV indigent et mal fagoté, au fil de quelques scènes probablement censées conférer du prestige à un ensemble qui en manque cruellement. Présent mais pourtant absent, à l’image d’un Dave Bautista démissionnaire, Sly ne sauve pas cette suite inutile du désastre…
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Metropolitan FilmExport