[Critique] LES ÉTERNELS
Titre original : Eternals
Rating: 
Origine : États-Unis
Réalisatrice : Chloé Zhao
Distribution : Salma Hayek, Gemma Chan, Angelina Jolie, Richard Madden, Kit Harington, Kumail Nanjiani, Lauren Ridloff, Brian Tyree Henry, Lia McHugh, Don Lee…
Genre : Science-Fiction/Fantastique/Aventure/Saga
Durée : 2h37
Date de sortie : 3 novembre 2021
Le Pitch :
Depuis des milliers d’années, les Éternels, une très ancienne race d’extraterrestres, protègent la Terre de monstres appelés Deviants. Ayant reçu pour ordre de ne pas se mêler des affaires des humains, les Éternels sont aujourd’hui éparpillés dans le monde et tentent de vivre normalement. Un jour néanmoins, un Deviant particulièrement intelligent et puissant passe à l’attaque. Alors qu’un cataclysme se prépare, les Éternels doivent se réunir et échafauder un plan…
La Critique de Les Éternels :
Avengers Endgame a été marqué par le départ de plusieurs super-héros emblématiques du Marvel Cinematic Universe et a donc entraîné l’émergence de nouveaux personnages, moins connus du grand public, comme Shang-Chi et les Éternels, ces extraterrestres dotés de super-pouvoirs, cachés parmi les hommes depuis plus de 7000 ans. La nouvelle phase du plan d’attaque de Kevin Feige, le grand patron des Marvel Studios implique donc plusieurs prises de risque tant ces personnages n’ont évidemment pas le même potentiel que les plus anciens, connus de tous. Pour autant, le tout était justement de saisir la balle au bond et d’en profiter pour renouveler un peu la dynamique du MCU pour entrevoir des directions moins attendues. Et dans un sens, c’est un peu ce que fait Les Éternels…
Il était une fois les Éternels
En ce moment, on ne va pas se mentir, c’est quand même le gros bordel dans le MCU. De nouveaux pions arrivent sur l’échiquier. À elle seule, la série Loki a ouvert de nouvelles perspectives qui nous encouragent quand même à nous demander si à la fin, les scénaristes arriveront bel et bien à retomber sur leurs pattes. Les Éternels pour leur part, évoluent dans un univers presque à part, un peu loin des considérations des Avengers historiques. Ils ont leur mission et s’y tiennent. Voilà pourquoi on n’a jamais entendu parler d’eux jusqu’à maintenant, et tant pis si entre temps, depuis que Tony Stark a enfilé pour la première fois l’armure d’Iron Man, de multiples menaces sont venues mettre en péril l’équilibre de l’univers.
On remarque aussi que dans cette nouvelle phase, Marvel parvient à imposer des origin stories plus stimulantes. Pourquoi ? Car les personnages qui viennent se greffer à la grande saga du MCU ont enfin droit à des films à part entière et non juste à de luxueuses introductions. C’est tout aussi valable pour Shang-Chi que pour les Éternels qui ne font que très rarement allusion aux autres protagonistes du MCU. Ainsi, et c’est une bonne chose, s’il ouvre bien sûr des portes à la fin, Les Éternels est un film à part entière qui peut se voir et s’apprécier indépendamment de tout ce qui a été fait jusqu’alors.
New Crew
Décidément doué quand il s’agit de débaucher des réalisateurs talentueux, Kevin Feige a eu le nez particulièrement creux concernant Cholé Zhao. Cette dernière ayant en effet signé chez Marvel avant de recevoir son Oscar pour Nomadland. Une réalisatrice ici en apparence loin de sa zone de confort, qui parvient indéniablement à insuffler une vraie humanité à ces super-héros pas comme les autres. Si son film respecte le cahier des charges et offre son lot de scènes d’action, par ailleurs très bien filmées, il se distingue surtout grâce à ses personnages, plus travaillés qu’à l’accoutumée et à leurs interactions. Le fait que les Éternels aient traversé les siècles ajoute aussi une dose d’originalité à cette tambouille plus digeste que prévu, qui n’est, en plus, pas dénuée de poésie.
Eternal flamme
Le casting est aussi particulièrement intéressant. L’une des prouesses du scénario étant de donner à chacun des personnages principaux une belle partition à jouer. Même si au final, certains se détachent du lot, inévitablement, comme Gemma Chan, superbe Sersi, tous ont un vrai rôle à jouer dans l’histoire et personne n’est laissé sur le bas-côté. Plus dépaysant, plus posé aussi et en cela plus adulte, Les Éternels a pour lui de tenter des choses et de ne pas vraiment jouer sur les mêmes ressorts que les autres Marvel. L’humour est là mais reste bien dosé, et les effets-spéciaux sont globalement réussis. On pourra avancer qu’il manque à tout ceci un vrai méchant mais finalement, à la fin, ce n’est en rien dérangeant, bien au contraire. S’il reste parfois maladroit, un peu trop long et un tantinet bordélique dans son déroulé, ce blockbuster tire son épingle du jeu et se démarque au sein d’un Marvel Cinematic Universe qui ne demandait qu’un peu d’audace pour se renouveler.
En Bref…
S’il reste brouillon sur certains aspects, avec son histoire un peu confuse et sa rythmique en dents de scie, Les Éternels profite de l’approche plus intimiste et incarnée de sa réalisatrice et parvient au final à se démarquer des autres films du MCU. Plus adulte, plus poétique aussi, Les Éternels n’est pas dénué de défauts mais parvient à faire souffler un vent de fraîcheur au sein d’un univers qui en avait bien besoin.
@ Gilles Rolland
