[Critique] MANHATTAN LOCKDOWN

Titre original : 21 Bridges
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Origine : États-Unis
Réalisateur : Brian Kirk
Distribution : Chadwick Boseman, Sienna Miller, J.K. Simmons, Stephan James, Taylor Kitsch, Keith David, Alexander Siddig…
Genre : Thriller
Durée : 1h41
Date de sortie : 1er janvier 2020
Le Pitch :
À la poursuite de deux tueurs de flics à New York, un inspecteur particulièrement audacieux décide de totalement boucler l’île de Manhattan…
La Critique de Manhattan Lockdown :
Réalisé par Brian Kirk, un metteur en scène irlandais ayant principalement fait ses armes à la télévision, aux commandes d’épisodes de Game Of Thrones ou Penny Dreadfull, Manhattan Lockdown est produit par les frères Russo. Les Russo qui retrouvent donc ici Chadwick « Black Panther » Boseman, à l’occasion de ce thriller au pitch plutôt alléchant, qui voit la police organiser une traque géante sur une île de Manhattan totalement coupée du reste du monde. Comme dans New York 1997 de John Carpenter ? Oui, mais pas tout à fait quand même…

Économie de moyens
Polar urban dont l’action se déroule en majeure partie de nuit, Manhattan Lockdown met en scène un Chadwick Boseman plus monolithique que jamais. L’acteur campant un personnage investi d’un mission mais en apparence totalement hermétique à tout ce qui peut bien se passer autour de lui. À peine est-il capable d’esquisser un petit sourire ou encore de froncer les sourcils pour nous montrer que non, il n’incarne pas en réalité un robot venu du futur pour faire régner la loi. C’est le premier soucis du film. Sienna Miller a beau faire de son mieux, comme J.K. Simmons, Stephan James et Taylor Kitsch, c’est Boseman qui donne le ton et ici comme dans Message from the King, le comédien semble totalement se laisser porter sans conviction. Difficile dans ces conditions d’éprouver une quelconque empathie pour lui…
NY by night
L’autre soucis de Manhattan Lockdown, c’est la manière dont le scénario exploite justement le fameux lockdown. On nous dit que Manhattan va être fermé pour permettre à la police de rapidement retrouver les bad guys, mais le concept est vite oublié. Quand le long-métrage aurait pu en quelque sorte véritablement jouer sur cette idée, à l’instar d’œuvres comme L’Épreuve de Force, il se contente de nous exposer la chose très rapidement et passe à la suite. En résumé, rien n’aurait vraiment changé du côté de l’histoire et de son dénouement si New York n’avait pas été bouclée et si tout s’était déroulé dans une autre ville, peu importe laquelle. C’est véritablement regrettable car Manhattan Lockdown possède d’autres atouts qui, mis bout à bout, dans un contexte plus affirmé, auraient pu donner lieu à un spectacle beaucoup plus buriné et original. Et ces atouts, quels sont-ils ? On y vient…
Série B à l’ancienne
Loin d’être un manche, Brian Kirk parvient rapidement à conférer à son film une atmosphère propre. Exploitant l’obscurité, les ombres et la géographie des pièces dans lesquelles il filme les échanges de coups de feu, il parvient à quelques occasions à vraiment nourrir une tension malheureusement en dents de scie. Autrement dit, Manhattan Lockdown n’est jamais aussi efficace que quand il saute à pieds joints dans l’action. La scène du braquage, au début, portée par un Taylor Kitsch déterminé, l’illustre assez bien. Et des séquences comme ça, le métrage en comporte assez pour maintenir l’attention jusqu’au bout alors que le scénario, sans s’avérer trop plat non plus, repose sur des mécanismes plutôt prévisibles mais là encore relativement bien exploités. Rien de très révolutionnaire donc, mais dans ces meilleurs moments, avec sa violence frontale, Manhattan Lockdown fait le job. Assez pour garder la tête hors de l’eau et s’imposer comme une série B un peu bancale mais plutôt sympathique.
En Bref…
Si le concept au cœur de son intrigue avait été mieux exploité et si Chadwick Boseman l’avait joué moins détaché, Manhattan Lockdown aurait véritablement pu nous exploser au visage. En l’état, et au fond ce n’est déjà pas si mal, il s’impose surtout comme un thriller de facture correcte, traversé par des éclairs de violence et autres idées efficaces.
@ Gilles Rolland
